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La Izquierda Diario
17 de janvier de 2022 Twitter Faceboock

Grève victorieuse pour les sous-traitants de la centrale Émile Huchet
Victoire ! Les sous-traitants en grève de la centrale E. Huchet obtiennent 300€ d’augmentation et une prime
Christian Porta, CGT Neuhauser

Les travailleurs d’Orano, VTB et Atalian, sous-traitants de la centrale électrique d’Émile Huchet, ont obtenu une victoire au bout de 5 jours de grève. Un exemple de détermination et d’auto-organisation à reproduire dans toutes les entreprises !

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Les sous-traitants en grève pour leurs salaires et leur avenir face à l’augmentation des cadences et la fermeture de leurs unités

Alors que le gouvernement a annoncé la fermeture des centrales à charbon d’ici 2022, occasionnant notamment la lutte contre la fermeture de la centrale La Gardanne, celle d’Émile Huchet (57) doit voir ses tranches charbon fermer d’ici mars 2022. Une décision suite à laquelle les salarié.e.s de la centrale avaient engagé une lutte afin d’éviter les licenciements et trouver des solutions de reclassement, dont les sous-traitant ont été écartés.

Alors que les salariés de ces derniers, chargés d’alimenter en charbon la centrale et de traiter les cendres, n’ont aucune information sur leurs licenciements qui va intervenir après le 31 mars, ils se sont mis en lutte la semaine dernière et ont obtenu une belle victoire. Leur mobilisation a eu pour point de départ un contexte particulier. En effet, l’arrêt des centrales à charbon n’a pas été sans causer des tensions sur le réseau électrique du fait d’une production insuffisante. Ainsi, à la suite de plusieurs arrêts de centrale nucléaire, le gouvernement a récemment autorisé Gazel Energie, propriétaire de la centrale, à quasiment doubler sa production et l’entreprise prévoit ainsi de brûler 90.000 tonnes de charbon en invoquant « l’effort national ».

Déjà menacés par la fermeture de la centrale, la hausse des cadences imposée par l’entreprise a suffit pour allumer la mèche chez les sous-traitants. Les travailleurs des trois entreprises sous-traitantes se sont ainsi réunis lundi 10 janvier et ont voté la grève. Pour beaucoup de travailleurs, il s’agissait de leur première expérience de lutte. Dans une des entreprises sous-traitantes, des salariés étaient organisés autour du syndicat FO, mais dans les deux autres, la mobilisation s’est faite sans appui des syndicats.

Malgré cela, les travailleuses et travailleurs, déterminés et conscients de l’enjeu du rapport de forces, ont lancé une reconductible avec des revendications claires : une prime chaque mois jusqu’au licenciement pour « l’effort national », mais aussi l’ouverture de négociations afin de parler reclassement et indemnité de licenciement, alors qu’on ne leur propose pour l’instant que le minimum légal. Bien conscient des enjeux écologiques, les travailleurs réclament de ne pas être victime de la politique du gouvernement.

Une lutte victorieuse sur fond d’auto-organisation

Comme une partie des sous-traitant se retrouvait sans porte-paroles issus des syndicats, ils ont décidé de s’organiser eux-mêmes ! Instinctivement, sur le piquet, les grévistes ont décidé d’élire un représentant par entreprise sous-traitante afin de porter les revendications face à leurs patrons. Après avoir listé les revendications, ils ont imposé à leurs patrons de négocier avec les élus, votés sur le piquet. Un exemple d’auto-organisation exemplaire qui n’a pas plu au syndicat de l’une des entreprises. Face à cette situation, le syndicat est en effet rendu auprès de l’employeur pour négocier à la place des grévistes en allant jusqu’à expliquer que leurs revendications était bien trop élevé et qu’ils devaient les revoir à la baisse. Mais cette tentative n’a pas réussi à prendre et les grévistes ont su imposer leurs représentants.

Un choix qui a porté ses fruits car vendredi, au bout du cinquième jour de grève, les trois entreprises sous-traitantes ont cédé et ont donné raisons aux grévistes ! Ces derniers ont obtenu 400€ pour reprendre le boulot et 300€ par mois jusqu’à la fermeture, ainsi que l’ouverture de négociations sur les reclassements et la prime supra légale avec leurs patrons et le sous-préfet. Une grève victorieuse dans laquelle l’auto-organisation des grévistes a permis d’exprimer leur détermination jusqu’à la victoire.

Cette trentaine de travailleurs de la sous traitance démontrent à tous les travailleurs de petites boites, souvent précaire, que la lutte est possible aussi chez eux. Ils ont tenu tête à leur direction syndicale et prouvé que l’organisation de la grève par la base et pour la base est la seule solution pour garder le contrôle d’une mobilisation et arriver jusqu’à la victoire ! Une radicalité qui s’exprime également récemment dans des secteurs comme la chimie, le transport, le commerce, la santé, l’éducation ou encore l’agroalimentaire.

Cette colère qui s’exprime chez les travailleurs et travailleuses de la 1ère et de la 2ème ligne a besoin de converger, et de s’exprimer dans un tous ensemble. Dans ce cadre, après la journée massive du 11 janvier dans l’éducation nationale, il est important de se saisir de la date interprofessionnelle du 27 janvier sur les salaires. Celle-ci peut être un point d’appui pour construire un plan de bataille du monde du travail contre le gouvernement, terrifié par cette perspective.

 
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