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La Izquierda Diario
16 de décembre de 2021 Twitter Faceboock

crise sanitaire
Plus de 72 000 contaminations en 24h : il faut des moyens pour l’hôpital
Sara Yuki

72 000 contaminations en un jour, c’est le record de la pandémie. Ce jeudi, Olivier Véran a expliqué qu’un nouveau record de contaminations sur 24 h avait été atteint lundi dernier. Si depuis le rythme de la croissance épidémique semble légèrement décroitre, le gouvernement continue de nous mener droit dans le mur.

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Crédits photo : CEDRICK ISHAM CALVADOS / AFP

“Nous avons passé le record de diagnostiques sur 24h avec 72 000 cas, nous n’avions pas connu ça depuis le début de la pandémie” alerte Olivier Véran sur France 2, il précise ensuite que c’est “un niveau jamais atteint depuis novembre 2020 avec 70 000 contaminations”. Avant d’ajouter :« ce que nous constatons depuis quelques jours, c’est un ralentissement de la croissance épidémique. Nous sommes passés de + 60% de cas en une semaine, à + 40 % et désormais entre +25 et 30 %. Cela ne veut pas dire que nous sommes au pic mais qu’il pourrait se profiler d’ici à la fin du mois, si nous continuons les efforts du quotidien ».

« Pas besoin de restriction » donc pour le ministre de la Santé. « Les français savent comment se prémunir du virus. C’est l’apéritif entre amis qu’on va annuler même si c’est la période de fin d’année, ce sont ces moments de convivialité, de relâchement où on enlève le masque trop facilement parce qu’on se sent en sécurité en famille ou avec des amis. C’est le respect strict des gestes barrières et c’est bien sûr la vaccination ». Alors que les indicateurs épidémiques sont au rouge, le gouvernement persiste et signe dans son absence de stratégie sanitaire à la hauteur de la situation. A travers une rhétorique de la responsabilité individuelle, et en arrière-plan d’une gestion autoritaire, le gouvernement tente de se dédouaner et prépare le discours en cas d’échec de sa stratégie "sur le fil" et de retour incontrôlé de l’épidémie.

Pourtant les indicateurs de l’importance circulation du virus restent très inquiétants depuis plusieurs semaines. En seulement une semaine, les fermetures de classe ont été multipliées par trois à Paris avec un nombre d’élèves positifs au Covid qui est passé de 349 à 1813 en moins d’un mois. Selon Santé publique France, la circulation du virus continue de progresser (+44%) sur le territoire métropolitain avec 448 cas pour 100 000 habitants, ce qui dépasse les pics des 3e et 4e vagues. Le tout agrémenté du variant omicron qui commence à faire sa place en France avec 59 cas.

Et à l’hôpital, ce sont de nombreux plans blancs qui continuent à être mis en place dans sept régions en France comme la Corse, l’Occitanie, L’Ile de France ou encore les Hauts de France en raison de la pression que fait peser l’épidémie de Covid “sur les lits de réanimation et d’hospitalisation conventionnelle”. A nouveau il faut déprogrammer des opérations afin de réaffecter des personnes vers les services de soin critique, et il s’agit donc de faire une nouvelle fois le tri parmi les patients et de continuer de demander des efforts au soignants qui sont épuisés après presque deux ans de pandémie, sans leur donner aucun moyen. « Il faut réfléchir à récupérer du personnel qui avait prévu de ne pas travailler et qui est déjà épuisé par les autres vagues” déclare le docteur Clarisse Audigier Valette, responsable de l’unité Covid du CHU de Toulon, au micro de Europe 1. L’hôpital plus que jamais semble à bout de souffle. Deux ans après le début de la pandémie, c’est toujours la même absence de moyens matériels et humains qui règne, et désormais il faut compter avec la fatigue de soignants épuisés après avoir tenu avec les moyens du bord pendant les quatre premières vagues.

D’autant plus que comme le notait Irena Mathilde dans nos colonnes :« Pourtant, la mise en place de ces plans blancs risque bien de rencontrer des obstacles, et en premier lieu le manque de moyens, de lits et de personnels. Ainsi, en Occitanie, selon l’ARS, le taux d’occupation des lits de réanimation est de « 92% et même 100% dans plusieurs départements. » Pour faire face à ce manque de moyens, l’ARS a lancé un appel à tous les professionnels de santé volontaires de la région pour venir en aide aux soignants à l’hôpital. »

Enfin quant à la vaccination, le ministre de la santé, a expliqué espérer « 20 millions de rappels d’ici Noël ». Un objectif qui constituerait selon ses mots « un véritable exploit ». Afin de tenir le rythme des vaccinations, il a précisé qu’il envisageait d’autoriser les étudiants en médecine à effectuer ces actes en pharmacie (qui peuvent désormais ouvrir le dimanche). Plutôt que d’augmenter les moyens à l’hôpital et d’embaucher le gouvernement mise donc à nouveau sur le recours à des étudiants sous-payés. Des moyens qu’ils refuse également de donner aux médecins-traitants et aux professionnels de santé au plus près du terrain et de la population pour convaincre ces populations souvent précaires et isolées qui refusent encore de se faire vacciner.

Pour ne pas laisser le gouvernement nous faire croire que ceux qui sont allés travailler tous les jours pendant les confinements en première ligne face au virus ou les jeunes qui ont fait la queue pendant des heures pour récupérer un colis alimentaire parce que la pandémie les a privés de leur travail sont les responsables de cette nouvelle accélération de la pandémie, il est nécessaire de revendiquer un réel plan sanitaire avec des moyens dans les hôpitaux à la hauteur de la crise. Alors que le gouvernement continue de fermer les yeux et de mener la politique du MEDEF, refusant de revenir sur la non-gratuité des tests, il est plus que jamais essentiel de se mobiliser pour imposer un plan sanitaire à la hauteur de la situation. Un plan qui réponde à la nécessité impérieuse de briser les chaînes de contamination, et ce en imposant la gratuité des tests, mesure essentielle pour endiguer l’envolée des cas, mais qui passe plus largement par l’injection de moyens dans l’hôpital public, des embauches massives et l’augmentation des salaires des soignants, en première ligne depuis le début de la crise.

 
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