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La Izquierda Diario
27 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Violences policières 
Couple grièvement blessé par la police à Stains : la Préfecture a menti démontre une vidéo
Victor Maurin 

Deux mois après que la BAC de Stains ait blessé grièvement par balles un couple lors d’un contrôle routier, Le Monde a dévoilé une vidéo remettant en cause la version de la préfecture de police de Paris, qui avait tenté de justifier et de couvrir la violence des policiers.

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Crédit photo : AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN

La préfecture au service des policiers incriminés

Dans la nuit du 15 au 16 Août, il y a maintenant un peu plus de deux mois, la Brigade Anticriminalité (BAC) ouvrait le feu sur un couple pendant un contrôle de police.

Le conducteur et sa femme enceinte furent alors grièvement blessés et leur pronostic vital engagé. Une vidéo ayant beaucoup circulé sur Twitter, nous montrait alors deux agents de la BAC sans brassards ni signes distinctifs, ouvrir le feu sur une voiture reculant brusquement pendant un contrôle routier puis ouvrir le feu une seconde fois une fois celle-ci immobilisée.

La préfecture de police de Paris avait alors tenté sur Twitter de justifier cette violence en sortant une vidéo « de décryptage » expliquant que le couple aurait refusé d’obtempérer et aurait brusquement remis le contact avant de faire marche-arrière et de percuter un troisième agent de police, puis de faire marche avant, entraînant sur plusieurs mètres l’agent de police au-devant de la voiture.

Une vidéo de témoin incrimine les policiers

 

Cette version « officielle » provenant de la Préfecture de police de Paris et justifiant les violences policières auquel Nordine, le conducteur de la voiture et sa femme enceinte ont failli succomber en août dernier, reprise en chœur par tous les grands médias, a cependant été balayée par une récente vidéo dévoilée par Le Monde invalidant la version policière de l’histoire.

En effet, cette nouvelle vidéo tournée par un témoin de la scène montre plusieurs choses. Tout d’abord, les policiers ne portent pas de brassards et n’ont pas mis de gyrophare sur leur véhicule, ne permettant pas leur identification, en revanche ils sont bien armés. Cette vidéo montre qu’en réalité, les policiers n’ont pas été percutés par la voiture au cours du contrôle de police et qu’à aucun moment les policiers n’étaient en situation de danger nécessitant l’utilisation de leurs armes à feu. En plus de cela, aucun policier n’a été « traîné sur plusieurs mètres » comme l’affirmait la version de la préfecture de Police de Paris qui voudrait faire croire à une volonté du conducteur de blesser les policiers.

De plus, la vidéo montre finalement pourquoi le conducteur a fait marche arrière, puisqu’on y voit l’agent de la BAC en train de tenter d’entrer dans l’habitacle de la voiture, en essayant de s’emparer d’un sac à l’intérieur de celle-ci appartenant au couple. Nordine, le conducteur de la voiture, affirme alors avoir eu « très peur », « J’ai voulu fuir parce qu’à aucun moment je me dis que ces hommes sont des policiers », faisant référence à l’absence de signes distinctifs des deux agents. Ainsi, le jeune homme fait marche arrière, l’un des policiers tire alors plusieurs fois à bout portant sur le conducteur. Celui-ci fait donc marche avant entraînant le second policier dans sa course, la voiture s’immobilise alors, mais le second policier se rétablit rapidement et tire malgré tout avec son collègue cette fois-ci sur le couple, les blessant grièvement. Au total, 8 balles seront tirés en direction du conducteur et de sa femme enceinte, dont l’enfant sera perdu après cet événement tragique.

Une violence protégée par l’Etat

Malgré ces preuves accablantes contre la police, c’est bien Nordine, le conducteur victime de cette violence policière qui est mis en cause par les deux agents de la BAC pour « refus d’obtempérer » et « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Il risque même la prison ! Finalement passé en comparution immédiate, interdit de présence en Seine Saint Denis, il doit pointer tous les vendredis dans un commissariat, et il lui est interdit de conduire un véhicule moteur jusqu’à son procès le 19 novembre prochain. Dans le même temps, Nourdine a été la cible de la vindicte médiatique et politique, présenté comme le coupable alors qu’il est la victime. De l’autre côté, une enquête a été ouverte sur les deux agents de police après que la victime a décidé de porter plainte elle aussi pour « tentative d’homicide volontaire », mais le parquet de Bobigny a décidé de requalifier la plainte en « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », niant ainsi la volonté de tirer pour tuer des policiers, démontrant ainsi qu’une fois de plus, la justice est du côté de l’Etat et de sa police, notamment quand elle réprime dans les quartiers populaires. 

Ces violences inacceptables de la part de la police ne sont pas un cas isolé. En décembre dernier, la police avait tiré sur 6 jeunes des quartiers populaires et la préfecture de police de Paris déjà à l’époque avait défendu les policiers en parlant là aussi d’un prétendu cas de « légitime défense », encore une fois les faits sont venus démentir cette version. 

Plus que jamais nous ne pouvons pas faire confiance en l’institution policière et ses organes comme l’IGPN, cette affaire le montre une fois de plus, ils chercheront toujours à cacher la réalité des faits : la police tue. Exigeons vérité et justice pour Nordine et sa femme, tout comme pour Adama Traoré, Steve, Gaye Camara, Ibrahima Bah, et toutes les victimes de violences policières.

 
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