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La Izquierda Diario
13 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Soutien aux Mapuches !
Mobilisation des Mapuches au Chili : la répression du gouvernement fait une morte et 17 blessés
Asha Aless

Dimanche 11 octobre, lors de la « Marche pour la résistance mapuche et l’autonomie des peuples » à Santiago, la violente et brutale répression a mené à la mort de l’avocate et militante Denisse Cortés, en plus de faire 17 blessés et d’entraîner plusieurs arrestations.

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La répression face aux demandes des Mapuches

Ce dimanche, lors de la « Marche pour la résistance mapuche et l’autonomie des peuples », près d’un millier de personnes se sont réunies pour manifester à Santiago, capitale du Chili, suite à un appel lancé sur les réseaux sociaux. La manifestation n’a pas tardé à être violemment réprimée, entraînant dans les rues de la capitale des conflits entre les manifestants et la police, lourdement armée, qui a ouvert les confrontations avec l’utilisation des canons à eau et de gaz lacrymogènes.

Lors de ces affrontements, qui font au total 17 blessés et entraînent une dizaine d’arrestations, l’avocate et militante Denisse Cortés est gravement blessée et meurt des suites de ses blesses. Belen Paillal, porte-parole de la Marche, pointe l’État chilien et les carabineros (la police chilienne) comme étant responsables de sa mort : « Nous voulons rendre directement responsable l’État qui, à travers ses forces répressives, nous a réprimés, et comme conséquence de l’absence de dialogue qu’ils n’ont pas accepté, nous regrettons aujourd’hui la mort de Denisse. »

Denisse Cortés était une militante des droits de l’homme et une travailleuse de la santé qui prenait en charge les blessés lors des manifestations. Comme le rajoute Belen Paillal : « il est important de le dire, car non seulement elle a sauvé des vies grâce à ses connaissances en matière de santé, mais elle a également sauvé des vies aux mains des policiers et de l’État. » Sa mère ajoute : « Ni le peuple mapuche qui souffre au Sud, ni nous à Santiago, ni le peuple du Nord, ne pouvons nous laisser soumettre, nous laisser piétiner par quelque point de vue qu’il soit, par personne. » Lester Calderón du Partido de Trabajadores Revolucionarios [Parti révolutionnaire des travailleurs, groupe frère de Révolution Permanente au Chili] insiste, lui, sur « l’importance de reprendre les rues pour se confronter à Pinera, exigeant Justice et Punition pour les responsables de la mort de Denisse ».

Contre la répression du peuple mapuche par l’État chilien !

La communauté Mapuche, opprimée par l’État chilien, représente de 700 000 à 1,7 millions de personnes au Chili selon les différentes sources. S’attaquant à la division raciale et coloniale que le gouvernement chilien continue d’appliquer, la Marche de dimanche avait pour revendication la restitution des terres mapuche dans le Sud du pays qui ont été cédées au profit d’intérêts privés, notamment forestiers, à des propriétaires terriens, et ce sur le dos du peuple mapuche, mais également la libération des prisonniers politiques mapuches, emprisonnés depuis la dictature de Pinochet.

La mobilisation Mapuche s’est renforcée lors du mouvement contre Pinera qui a débuté en septembre 2019. Les revendications territoriales et les demandes de reconnaissance des peuples originels se sont joints à la colère et aux aspirations de la population. La seule réponse du gouvernement Pinera a été une répression sanglante et brutale qu’on retrouve encore aujourd’hui.

Un drame dans un contexte d’élections présidentielles

Les élections présidentielles se tiendront ce 21 novembre. Or, le président Pinera a été très largement affaibli par les manifestations massives demandant sa démission depuis plus de deux ans mais aussi par sa présence dans les Pandora Papers. La droite a alors profité de ce drame pour soutenir les forces de répression, responsable de centaines de blessés et de dizaines de morts depuis septembre 2019 et en a profité pour condamner les manifestants en appelant à des poursuites pénales.

Dans le même temps, le gouvernement Pinera continue son tournant autoritaire en décrétant l’état d’exception dans 4 provinces au sud du pays, sur le territoire historique des mapuche. Cela permet aux militaires de participer au « maintien de l’ordre », de patrouiller et de soutenir les actions policières, militarisant ainsi les zones où habitent de nombreux mapuches pour réprimer les manifestations ou les révoltes dans un moment de course au présidentielles.

Face à cela, le seul moyen de faire reculer Pinera et son autoritarisme policier, comme le disent nos camarades du Partido de Trabajadores Revolucionarios, est de « reprendre la rue, avec une ample convocation de tous les collectifs défendant le droit humain, mais aussi les lieux d’études, les fédérations universitaires, les centrales syndicales, pour organiser un plan de bataille pour faire tomber ce gouvernement qui viole les droits humains, pour la libération des prisonniers politiques et plus que tout, pour la justice pour les morts de la répression, comme le cas de Denisse. »

 
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