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La Izquierda Diario
13 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Contre l’esclavage moderne
Usine à l’arrêt depuis plus d’un mois : la grève se poursuit à Bergams
Enora Lorita

Depuis début septembre, les salariés de Bergams, société de fabrication de sandwichs et de plats cuisinés située dans l’Essonne sont en grève. Protestant contre la conclusion d’un accord de performance collective (APC) qui a considérablement réduit leur salaire et augmenté les cadences, ils bloquent avec détermination jour et nuit l’ensemble de la production sur le site.

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Crédit photo : Actu Essonne / T.F.

Début septembre, un accord de performance collective (APC) a été signé au sein de l’entreprise Bergams. Cet outil patronal, créé par les ordonnances Macron en 2017, est un moyen de baisser les salaires et d’augmenter les cadences des salariés, a été énormément utilisé depuis la crise sanitaire pour supprimer des dizaines de milliers d’emplois. En effet, si un salarié refuse de se voir appliquer ce type d’accord, l’employeur est en droit de le licencier.

Des salariés qui n’ont « plus rien à perdre »

Les salariés de Bergams, une entreprise de fabrication de sandwich et de plats cuisinés située dans l’Essonne, se sont donc vus imposer un APC prévoyant une diminution des salaires de 100 à 1000 euros brut par mois, et une augmentation du temps de travail de 35 à 37,5 heures « voire 40 par semaine », selon un délégué syndical. « Certains se retrouvent dans l’impossibilité de payer leur loyer. La situation n’est plus tenable » raconte-t-il. C’est pourquoi, le 13 septembre, les salariés décident à l’immense majorité de se mettre en grève et faire un piquet de grève 7 jours sur 7, jour et nuit, devant l’entreprise.

Au micro d’ActuEssone, les salariés, qui pour la plupart font grève pour la première fois, racontent « n’avoir plus rien à perdre » et décrivent une ambiance de travail dégradée et la multiplication des accidents du travail : « Qu’ils la ferment leur usine, on sera mieux à la maison qu’au travail à se détruire la santé pour une bouchée de pain ».

Les tentatives de la direction pour casser la grève

Pour tenter de casser la grève, la direction, qui fait la sourde oreille aux revendications des salariés depuis début septembre, semble prête à tout. L’entreprise a ainsi saisi, début octobre, le juge des référés d’Évry et assigné quatre salariés d’une demande de déblocage du site. Une demande rejetée par le tribunal qui a rendu sa décision le 7 octobre, donnant raison aux grévistes. Dans un communiqué du 8 octobre, au 24ème jour de grève, les grévistes se réjouissent de cette première victoire « La direction a voulu attaquer en justice une seconde fois les grévistes. La direction a encore perdu ! Cette direction n’a aucun respect envers les salarié-e-s de BERGAMS qui besognent dans des conditions de travail exécrables. N’oublions pas que c’est une entreprise qui profite aussi de nos impôts à travers des aides publiques ».

Pour dégrader les conditions de travail, la direction met en effet en avant une perte de chiffre d’affaires liée à la crise sanitaire, alors même que, selon Force ouvrière, l’entreprise perçoit des aides pour le chômage partiel et que la majorité des primes salariales ont été supprimée. Un chantage à l’emploi dénoncé par l’intersyndicale.

Dans cette entreprise de l’Essonne, les salariés ont donc décidé d’arrêter de se laisser marcher dessus. Ce mardi 12 octobre, ils ont manifesté devant la préfecture de l’Essonne et montré leur ténacité à travers des banderoles telles que « On ne lâchera rien jusqu’à la victoire » ou encore « Bergams, l’esclavage moderne ».

Un exemple de détermination de la part de salariés qui font grève pour la première fois, qui révèle une colère grandissante contre les plans de licenciements qui tombent. Toutefois, pour organiser à plus large échelle toutes ces luttes locales, c’est un réel plan de bataille dont les travailleurs devraient être dotés, à la hauteur de leur colère, à l’inverse des journées de mobilisation saute-moutons proposées par les bureaucraties syndicales.

Lien de la caisse de grève : https://www.cotizup.com/pourlescamarades

 
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