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La Izquierda Diario
24 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Déclaration FT
Grève mondiale pour le climat : Le capitalisme détruit la planète, détruisons le capitalisme !

Les jeunes, les étudiants et les travailleurs de la jeunesse des groupes anticapitalistes, socialistes et révolutionnaires promus par la Fraction Trotskiste – Quatrième Internationale ( FT-QI) en Argentine, au Brésil, aux États-Unis, au Chili, au Mexique, en France, en Espagne, en Allemagne, en Italie, au Venezuela, en Bolivie, au Pérou, au Costa Rica et en Uruguay se joignent à la grève mondiale pour le climat, ce vendredi 24 septembre. Dans sept langues différentes, nous crions la même chose : « Si le capitalisme détruit la planète, détruisons le capitalisme ! ».

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Greve-mondiale-pour-le-climat-vendredi-24-septembre-Le-capitalisme-et-ses-gouvernements-detruisent

Le 24 septembre, nous descendrons à nouveau dans la rue pour une nouvelle grève mondiale pour le climat. Les raisons ne manquent pas : inondations, sécheresses et feux de forêt ont montré durant l’été l’aggravation glaçante de la crise climatique. Tout aussi inquiétant, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) révèle des hypothèses catastrophiques sur la montée du réchauffement climatique. Dans le même temps le modèle extractiviste de l’impérialisme en Amérique latine et en Afrique rendent la nécessité de se mobiliser plus urgente encore.

Face à l’aggravation de la crise climatique, il est nécessaire de construire un programme indépendant mais aussi de défendre une stratégie pour en finir avec la cause de la catastrophe écosociale qui nous menace : le système capitaliste.

Le réchauffement climatique qui représente une menace directe pour la vie de centaines de milliers de personnes est directement le résultat de la production capitaliste. Pourtant plutôt que de céder au désespoir et à la démoralisation face à la situation, nous devons aujourd’hui canaliser notre frustration dans la lutte pour renverser le système capitaliste. Il n’est pas encore trop tard pour éviter la catastrophe, nous ne devons aussi pas nous faire d’illusions sur les partis du capital pour effectuer les changements dont nous avons besoin. Seule la classe ouvrière et ses alliés ont le pouvoir de construire un nouveau système servant l’intérêt de l’humanité toute entière.

Face à l’aggravation de la crise environnementale, il n’a plus de temps à perdre !

La publication du premier volet du sixième rapport d’évaluation du GIEC a été particulièrement révélatrice. Les preuves scientifiques réunies montrent les conséquences désastreuses du processus de réchauffement climatique mais aussi son caractère de plus en plus incontrôlable. Face à cette situation, il faut agir, et rapidement. En effet des changements se produisent déjà « dans toutes les régions et dans le système climatique dans son ensemble ». Plus grave encore « nombre de ces changements climatiques sont sans précédent sur des milliers, et même des centaines de milliers d’années, certains de ces changements, déjà en cours, pourraient ne pas s’inverser avant des siècles ou des millénaires ».

Le rapport du GIEC apporte de nombreuses preuves scientifiques du réchauffement climatique, et montre son lien direct avec le mode de production capitaliste. Il n’y a aucun doute quant à l’impact de ce mode de production sur le climat, qui s’est réchauffé à un rythme extrêmement accéléré depuis le début de la révolution industrielle, en grande partie à cause des émissions incontrôlées de gaz à effet de serre.

Le rapport du GIEC souligne de nouveau qu’à moins que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre ne soient entièrement réduites à un niveau net nul d’ici à 2050 environ, l’objectif de l’accord de Paris ne pourra être atteint. Cet accord, négocié lors de la 21e Conférence de Paris sur le changement climatique (COP21) en 2015, vise à maintenir la hausse moyenne de la température mondiale en dessous de 2°C et à la limiter à 1,5°C. En réalité ces objectifs échouent lamentablement : selon les estimations les plus pessimistes, la planète devrait dépasser la limite de 1,5°C dans un peu plus d’une décennie et pourrait atteindre 3°C de réchauffement d’ici la fin du siècle.

Les conséquences catastrophiques de cette dynamique sont déjà visibles : des sécheresses d’une ampleur sans précédent en Argentine et au Brésil, des incendies incontrôlés en Turquie, en Grèce, en Tunisie ou aux États-Unis, des pluies torrentielles et des inondations en Chine, en Allemagne et dans les pays d’Europe du Nord ; ou encore en Amérique latine, l’une des régions les plus touchées par les tempêtes et les inondations, comme ce fut le cas au Mexique il y a quelques semaines.

Dans le même temps, nous assistons à l’intensification des cyclones tropicaux, au réchauffement et à l’acidification des rivières et des océans, à des vagues de chaleur, à des précipitations extrêmes et à des inondations. Autant de manifestations terribles d’une situation totalement inédite pour l’humanité qui ont eu pour conséquence des pertes humaines et matérielles tragiques. Ces dommages sociaux et humains, relevant directement de la responsabilité des gouvernements, sont évitables, mais il faut des plans de construction, de planification et d’adaptation sous le contrôle des travailleurs et des populations touchées.

Les effets du changement climatique sont ressentis par les jeunes, les travailleurs, les femmes, les chômeurs et par les populations paysannes et indigènes, tandis que dans le même temps une poignée d’hommes d’affaires dans le monde, multimillionnaires aux dépens de notre travail, peuvent facilement quitter les zones les plus touchées par le changement climatique. Si les conséquences ne sont pas les mêmes pour tous, ceux sont eux responsables avec leur système de destruction de la nature.

Ce n’est pas "l’activité humaine" qui est responsable de la catastrophe climatique mais le capitalisme !

La responsabilité du réchauffement climatique et de la destruction des écosystèmes a une forme historique concrète : le système capitaliste. Marx voyait une incompatibilité fondamentale entre la production durable et le capitalisme, il expliquait que ce système crée une rupture métabolique, altérant les conditions nécessaires à un échange durable entre les humains et la nature. S’il a décrit ce phénomène à partir de l’analyse de l’épuisement des nutriments du sol par l’agriculture capitaliste, nous assistons aujourd’hui à la même dégradation métabolique dans divers systèmes terrestres. Elle affecte notre climat, notre eau et notre air.

L’irrationalité de ce mode de production, basé sur l’exploitation du travail, sur la marchandisation, la dépossession et la destruction de la nature, sur la croissance illimitée de la production et de la consommation - pensée dans la perspective du profit des entreprises et non des besoins des personnes - le rend incapable de maintenir une relation harmonieuse avec le système terrestre.

Les multinationales telles que Chevron, Shell, Total, Repsol, ExxonMobil, British Petroleum, ENI, parmi les plus connues, sont celles qui profitent de l’extraction et de la production de combustibles fossiles, tandis que les gouvernements en font la promotion et garantissent la continuité de leurs activités. Le capitalisme continue de générer toute une série de processus destructeurs qui ont des effets brutaux sur les personnes et les espèces, dans de nombreux cas encore inconnus. La logique consiste à détruire une région - ou "zone de sacrifice" - et à passer à la suivante, toujours à la recherche de plus de profits.

Alors que des millions de personnes dans le monde souffrent de la faim, la pandémie zoonotique a montré clairement comment l’agrobusiness et la production alimentaire industrielle, motivés par le profit, détruisent des écosystèmes entiers pour la monoculture, libérant des agents pathogènes comme le coronavirus ou créant des terrains favorable à leur développement avec des méga-fermes d’animaux surpeuplés et maltraités, bourrés d’antibiotiques. Ce que nous avions déjà vu avec la grippe porcine et bien d’autres avant elle, conséquence d’un capitalisme qui réifie les animaux comme de simples machines à exploiter.

Cependant, il y a ceux qui choisissent de se concentrer sur les "êtres humains" comme étant le problème, plutôt que sur ce mode de production irrationnel et anarchique. Ces discours, ainsi que ceux qui affirment qu’il n’y a pas de retour en arrière possible et que nous nous dirigeons vers l’effondrement et l’extinction, bloquent la possibilité de penser et de construire d’autres futurs possibles. Ils nous empêchent d’imaginer un système social différent, comme le socialisme, un système organisé démocratiquement par les travailleurs, écoutant toutes les voix et mettant la science au service de la planification de l’économie, de la production et de la distribution dans le cadre d’une nouvelle relation harmonieuse, rationnelle et durable avec la nature, où personne ne souffre de ne pas avoir de nourriture ou de logement.

Sommets sur le climat : une grande farce pour ne rien changer

Tout comme le dernier rapport du GIEC a montré que l’accord de Paris avait été totalement impuissant pour réduire les émissions de CO2, la COP 26, qui se tiendra à Glasgow en novembre, sera une nouvelle mise en scène de cette farce.

La réalité est que ces sommets ont été et continuent d’être dominés par les grandes entreprises capitalistes et par les gouvernements des principales puissances polluantes de la planète. C’était particulièrement évident lors de la Conférence sur le climat de Madrid (COP25) en 2019, parrainée par Endesa et Iberdrola, deux poids lourds de l’oligopole énergétique et première et huitième entreprise les plus polluantes d’Espagne. Autre exemple, une fuite de documents prouve l’ingérence de grandes compagnies pétrolières et énergétiques américaines dans les sommets sur le climat qui se sont tenus entre 1989 et 2002, une ingérence qui serait allé jusqu’à une participation à la rédaction finale des accords. On pourrait aussi citer le cas de Shell, entreprise figurant parmi les 10 entreprises les plus polluantes de la planète, qui a influencé la rédaction des accords de Paris.

Ce sont ces entreprises impérialistes et leurs lobbies de plusieurs millions de dollars, ainsi que les grandes banques et les gouvernements capitalistes, en complicité avec des groupes armés privés et des paramilitaires, qui promeuvent l’extraction et la production de combustibles fossiles. Ce sont eux aussi qui défendent des mégaprojets polluants dans les pays semi-coloniaux d’Amérique latine et d’Afrique, allant de pair avec le déplacement des communautés autochtones et un grand nombre d’attaques et d’assassinats de défenseurs de la terre et de l’environnement.

Les mesures dictées par les sommets et les agendas "verts" des gouvernements ne sont appliqués que tant qu’elles n’affectent pas les affaires et les intérêts des grandes entreprises, le commerce mondial et la production capitaliste. Les énergies dites renouvelables, sont développées par les grandes multinationales comme une nouvelle source d’accumulation de richesse. Le discours vert de ces entreprises et des pays impérialistes met particulièrement l’accent sur la nécessité d’incitations fiscales pour assurer la rentabilité des énergies renouvelables. Il continue de traiter l’énergie comme une marchandise et réduit le problème aux émissions de GES, en occultant délibérément, entre autres, l’impact social et environnemental de l’exploitation minière nécessaire pour obtenir les matériaux utilisés dans l’infrastructure des énergies renouvelables. Lorsque les pays impérialistes et les multinationales ont réussi à réduire leurs émissions de GES, ils l’ont fait en délocalisant leur production et leur pollution dans des pays semi-coloniaux avec la complicité des capitalistes autochtones et de leurs gouvernements, le tout en renforçant les liens de dépendance.

Pour donner une idée de la farce, il suffit de dire que depuis le protocole de Kyoto en 1997, 50 % des émissions totales de CO2 qui ont eu lieu depuis le début de l’ère industrielle (en 1750) ont été libérées dans l’atmosphère, pire encore les dix dernières années représentent 10 % de ces émissions. Après le sommet de Paris (2015), les plus fortes augmentations des émissions de CO2 de l’histoire du capitalisme ont été enregistrées.

La crise climatique est devenue un sujet important dans les sommets et forums internationaux tels que les Sommets de la Terre et autres discussions convoquées par Joe Biden cette année ( « Journée de la Terre »et « Forums sur l’énergie »), la CELAC et le sommet du G7, sont dirigés du début à la fin par les grandes puissances impérialistes, tant pour ouvrir de nouveaux marchés que pour développer les affaires liées aux énergies propres.

Le négationnisme réactionnaire et le capitalisme vert, deux réponses du pouvoir capitaliste qui mènent au désastre

Face au réchauffement climatique, différentes stratégies sont proposées dans le cadre du capitalisme. D’un côté, le négationnisme de l’extrême droite, avec des figures comme Bolsonaro, Abascal, Morrison ou à l’époque Trump, alignées sur les intérêts du grand capital dédié aux énergies fossiles et à l’agrobusiness (mais aussi ceux qui préparent déjà le business de la transition, comme Elon Musk, qui n’a aucun scrupule à soutenir l’ingérence impérialiste en Bolivie pour garantir l’extration de lithium en détruisant les écosystèmes et les populations). Cette position, financée par les grandes entreprises de l’industrie pétrolière, énergétique et automobile, est toujours en vogue et tente de se répandre, surtout en Amérique latine, dans de secteurs autoproclamés « libertaires » de la jeunesse.

De l’autre côté de la pièce, nous avons toutes les variantes du capitalisme vert et ses représentants politiques qui vont des gouvernements et partis de l’establishment impérialiste mondial aux partis sociaux-libéraux et verts. Ceux-là montrent à chaque étape qu’ils n’utilisent le discours vert que comme greenwashing en favorisant en arrière-plan la bourgeoisie et en appliquant des politiques réactionnaires.

En dépit de ses promesses de campagne et de son flirt avec la politique du Green New Deal, l’impérialiste Joe Biden s’est comporté comme un défenseur acharné des intérêts des grands groupes pétroliers. Par exemple, il a accordé plus de 2000 nouveaux permis d’exploration pétrolière et gazière sur les terres publiques et agricoles au cours des six premiers mois de l’année, il prévoit de plus d’offrir encore 6000 permis d’ici la fin de l’année, tout en faisant pression sur l’OPEP pour qu’elle augmente sa production de pétrole. Dans le même temps, l’armée américaine déployée dans le monde entier, consomme plus de combustibles fossiles et émet plus de gaz à effet de serre que 140 pays. Pour sa part, la Chine est le premier producteur mondial de CO2 avec 30% du total. Et non seulement elle ne prévoit de commencer à réduire ses émissions qu’en 2026, mais elle continue à construire des centrales électriques au charbon tout en externalisant activement ses destructions et ses risques environnementaux en Amérique latine et dans d’autres régions où elle exporte de gigantesques porcheries, centrales électriques…

Il en va de même avec le discours « vert » du gouvernement d’Alberto Fernández en Argentine, qui, au nom d’un faux "développement", promeut l’exploitation des hydrocarbures, même en mer, en allouant des millions de subventions publiques à l’entreprise Vaca Muerta (considérée par l’ONU elle-même comme une "bombe à carbone"), dans le cadre d’un gigantesque contrat sur des mines, l’agrobusiness ou encore l’élevage industriel de porcs. On peut aussi citer le gouvernement du PSOE et de Podemos en Espagne qui en même temps de se vanter de son engagement en faveur de l’environnement, distribue des milliards d’euros de fonds de l’Union européenne aux entreprises les plus polluantes du pays. En Amérique latine, les gouvernements qui se disent "anti-néolibéraux" combinent une rhétorique de défense des entreprises publiques, principalement des producteurs d’hydrocarbures, avec de grands projets d’investissements privés impérialistes, avec lesquels ils cherchent à maintenir une rhétorique progressiste tout en poursuivant des plans à la fois écocides et impérialistes qui arrachent les terres des paysans et des autochtones.

L’utopie du New Deal vert

La politique du Green New Deal (GND) est défendue par l’aile "progressiste" du Parti démocrate américain, avec en tête de file Bernie Sanders, Alexandria Ocasio-Cortez et les Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), elle est aussi défendu par d’autres figures de la gauche néo-réformiste européenne, comme Pablo Iglesias et Iñigo Errejón en Espagne, et même par des figures telles que Pedro Sánchez du PSOE ou Biden, qui ont flirté avec cette idée.

Non seulement il s’agit d’une chimère - les entreprises refusent catégoriquement de renoncer aux combustibles fossiles, même lorsqu’elles bénéficient d’un financement public important – et en cela récompense les entreprises mêmes qui sont responsables de la crise climatique et écologique à laquelle nous sommes confrontés. De fait, les géants de l’énergie, les entreprises de combustibles fossiles et tous les plus grands pollueurs du monde ne passeront pas aux énergies vertes tant qu’il sera possible de continuer à faire de grands profits dans les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon.

Que ce soit en prônant la mise en œuvre de programmes comme le GND ou en défendant des propositions similaires comme l’Agenda 2030 de l’ONU, les courants néo-réformistes que sont Podemos ou Más País en Espagne, la DSA américaine ou encore la France Insoumise, se subordonnent à la stratégie du capitalisme vert. De cette façon, ils finissent par agir comme des justificateurs de "gauche" de l’idée utopique et réactionnaire qu’un "capitalisme durable" est possible et que les entreprises qui ont généré la crise actuelle peuvent être reconverties en sauveurs de la planète.

Aucun des gouvernements et partis capitalistes, pas même ceux qui se présentent comme "verts", "progressistes" ou de la gauche néo-réformiste, ne sont prêts à prendre les mesures exigées par la situation. En effet, pour être à la hauteur du réchauffement climatique, ils devraient affronter de manière décisive les intérêts des capitalistes, une politique particulièrement éloignée des pseudos-mesures qu’ils défendent, dont ils prévoient de plus de faire payer le prix à la classe ouvrière et aux secteurs populaires. C’est le cas des Verts en Allemagne, qui veulent augmenter la taxe sur le CO2,une réforme qui touchera principalement la classe ouvrière. Ils préparent dans le même temps des licenciements massifs afin de faire avancer le "changement structurel" vers la production de voitures électriques. Une production qui pourtant n’est pas non plus 100 en raison du coût écologique énorme des matériaux impliqués. Macron défendait peu ou prou la même politique en France, avec l’augmentation du prix du diesel qui a déclenché le mouvement des Gilets jaunes, ou la fermeture de la raffinerie de Grandpuits. Une fermeture qui avait alors provoqué une grève reconductible des travailleurs en alliance avec les mouvements écologiste, et mettait en avant un plan de maintien des emplois en reconvertissant l’entreprise de manière durable. En Amérique latine, le mécanisme impérialiste de la dette extérieure sert d’extorsion pour l’avancée des accumulations de richesse sur l’extraction de ressources naturelles ; les gouvernements, sans distinction, reconnaissent la dette et l’utilisent comme excuse pour "obtenir des dollars" pour la payer et justifier cette matrice commerciale destructrice et polluante.

Le mouvement des jeunes pour le climat, retour sur les différentes stratégies

Le mouvement des jeunes, qui s’est développé dans le monde entier ces dernières années, a montré plus que quiconque sa détermination à dénoncer la crise climatique. Face aux catastrophes que le capitalisme a engendrées et dont les conséquences sont désormais inévitables, il est temps de continuer à mettre en avant la tactique de la grève, tant pour les étudiants que pour les travailleurs, comme méthode de lutte pour rendre nos revendications visibles.

Au sein du mouvement pour le climat, plusieurs stratégies sont présentes et divergent. Si certains secteurs défendent le Green New Deal ou des politiques similaires gérées par les États capitalistes comme une perspective, d’autres soulignent la nécessité de promouvoir des changements individuels, par exemple en modifiant les habitudes de consommation. Pour eux la lutte politique se déroule d’abord au niveau local ou micro, pourtant en face la bourgeoisie dispose de gouvernements, d’États et d’organisations internationales pour défendre ses intérêts. Une autre tendance visible repose sur une forte composante anti-politique et met sur un même pied les organisations politiques, sans faire ni de délimitation de classe ni de distinctions entre les partis et organisations liés aux intérêts de la bourgeoise et de l’autre côté les organisations et partis révolutionnaires de la jeunesse des majorités exploitées et opprimées. Ces composantes anti-politiques sont aussi bien des groupes ou ONG qui refusent de dénoncer les partis bourgeois et les gouvernements par peur de perdre leur soutien, que ceux qui pensent que seule la lutte sociale et ses mouvements suffisent pour gagner, et qui de la même façon nient la lutte politique. Enfin, dans de nombreux secteurs, il existe une confiance dans le rôle des États capitalistes en tant qu’acteurs de soins et de redistribution, qui suppose que les changements nécessaires pour surmonter cette crise sont entièrement possibles au sein des démocraties bourgeoises, ceux-là ignorent à la fois l’expérience historique et le potentiel d’auto-organisation du prolétariat.

La seule façon de s’attaquer aux causes de la catastrophe environnementale mondiale qui nous menace est d’impliquer la majorité de la population dans la lutte, avec la classe ouvrière en première ligne. Si la relation de la société avec le reste de la nature est dirigée par la production, c’est en révolutionnant la production que le métabolisme avec la nature pourra être régulé rationnellement. C’est pourquoi la classe ouvrière, seule classe réellement productrice de la société, est la seule classe qui peut agir en tant qu’articulateur d’une alliance sociale capable d’activer le "frein d’urgence" face au désastre dans lequel le capitalisme nous conduit.

La nécessité pour la classe ouvrière de rejoindre la lutte climatique avec ses propres revendications et ses propres méthodes de lutte est vitale pour le développement du mouvement. Il est nécessaire de contribuer à briser les préjugés qui existent dans de larges secteurs de la classe ouvrière à l’égard du mouvement écologiste, même s’ils sont souvent justifiés par des politiques qui, au nom de la " défense de l’environnement ", l’ont méprisé en l’assimilant aux patrons pollueurs ou ont même promu des mesures qui impliquent une attaque directe de leurs conditions de vie sans autre alternative. Mais, surtout, il est nécessaire de confronter et de dénoncer le rôle réactionnaire joué par la plupart des syndicats bureaucratisés. En particulier dans les secteurs de l’industrie lourde et de l’énergie, les bureaucraties syndicales sont les meilleurs partenaires des capitalistes. Ils s’opposent souvent à toute mesure de transition écologique, même superficielle, sous l’argument de " sauver des emplois ", alors qu’ils cachent en réalité une politique de sauvegarde des profits des capitalistes, liant le sort de la classe ouvrière aux bonnes affaires des patrons.

La classe ouvrière a montré à de nombreuses reprises son potentiel pour fournir une issue à la catastrophe environnementale, en unissant ses revendications à celles du mouvement environnemental, comme lors de la grève à la raffinerie Total de Grandpuits en France, ou dans l’exemple de la lutte du chantier naval Harland and Wolff en Irlande, où les travailleurs ont repris les installations après la faillite du site, exigeant sa nationalisation et son approvisionnement en énergie propre. On pourrait également citer la participation de secteurs de travailleurs dans les luttes contre les gigantesques mines en Argentine, qui ont rejoint le mouvement environnemental luttant contre l’extractivisme. Ces expériences naissantes constituent une tendance qui doit être développée en construisant des organisations de lutte et d’auto-organisation qui unissent la classe ouvrière avec les mouvements de jeunesse et environnementaux.

La jeunesse a raison de se soulever contre un système qui lui enlève son avenir et celui des générations futures. Pourtant, pour que cette rébellion réussisse, il faut une organisation indépendante regroupant la classe ouvrière et la jeunesse exploitée et opprimée, défendant un programme et une stratégie de lutte contre le capitalisme. Contre ceux qui disent que cette perspective est utopique, nous défendons qu’au contraire, c’est la seule solution réaliste pour la planète. .Sans une planification rationnelle de l’économie et sans mettre fin à la dynamique écodestructrice du capitalisme nous ne pourrons mettre fin à la crise climatique.

Nous devons construire des partis révolutionnaires pour pousser à l’auto-organisation et vaincre tous ceux qui s’opposent à cette perspective, à commencer par les bureaucraties des syndicats et des mouvements sociaux mais aussi les directions politiques réformistes qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la jeunesse de se rebeller et les mouvements de lutte de se développer.

La nécessité d’une stratégie pour freiner la crise climatique

Le changement climatique génère déjà des catastrophes et des effets sociopolitiques inévitables dont les grandes puissances et les sociétés capitalistes sont non seulement responsables en dernier ressort, mais dont elles ont également pleinement conscientes. C’est pourquoi ils poursuivent depuis des années une adaptation militarisée au changement climatique, en prévoyant les risques politiques et de sécurité nationale pour les classes dirigeantes. Un document de 2015 du ministère américain de la défense affirme que "le changement climatique est une menace croissante et urgente pour notre sécurité nationale, parce qu’il contribue à l’augmentation des catastrophes naturelles, des flux de réfugiés et des conflits pour des ressources de base comme la nourriture et l’eau". Et comment s’y préparent-ils ? Avec plus d’armées (étatiques et para-étatiques), de clôtures, de contrôle des frontières, de prolifération de discours et de mesures racistes anti-immigration. Face au réchauffement climatique la réponse on ne peut plus cynique de la bourgeoisie est la suivante, toujours plus de camps de concentration pour les migrants et les réfugiés, toujours plus de forces de sécurité privées et de répression, face aux catastrophes naturelles et humaines la solution choisie est celle de la défense d’ilots de prospérité au milieu d’océans de misère et de dégradation.

Il convient de mentionner que les pays qui subissent les pires conséquences de la crise climatique sont ceux qui contribuent le moins aux émissions de CO2, alors que ce sont ceux qui commencent à enregistrer des déplacements de population qui suivent des catastrophes environnementales. C’est déjà par exemple le cas de l’Amérique centrale, selon l’ONU la région la plus touchée par le réchauffement climatique.

Face à cela, et contre toute vision catastrophique qui conduirait au scepticisme, la classe ouvrière, les jeunes, les femmes, les travailleurs et les secteurs populaires du monde entier doivent également se préparer. La catastrophe environnementale est profondément lié à la lutte des classes et les exploités seront forcés de se rebeller pour leur survie.

Ce n’est pourtant pas seulement pour notre survie que nous devons nous battre car le capitalisme ne dévaste pas seulement notre avenir sous la forme de la destruction de l’environnement, mais aussi en détruisant notre espérance de vie. Le système dans lequel nous vivons condamne une grande partie des êtres humains à vivre dans des conditions de misère. Il nous appartient de faire en sorte que l’avenir s’inscrive dans les limites biophysiques de la planète, mais aussi dans un système qui permette le développement des capacités et des aptitudes des êtres humains, rendant possible le bonheur et l’épanouissement personnel. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons nous attaquer aux problèmes majeurs auxquels les jeunes sont confrontés, à savoir une santé mentale de plus en plus minée par l’impuissance face à la précarité, l’échec scolaire, le manque de temps et l’exploitation au travail.

Jamais il n’a été plus urgent qu’aujourd’hui que de se battre contre le capitalisme. Jamais il n’a été aussi urgent de faire face aux conséquences de la crise climatique qui touche les majorités laborieuses du monde, et de lutter pour en détruire les causes.

Un programme transitoire et anticapitaliste pour éviter la catastrophe

Face à la perspective absolument irrationnelle à laquelle le capitalisme nous conduit, il est urgent de prendre des mesures drastiques et urgentes pour prendre en main le présent et l’avenir par une planification rationnelle de l’économie mondiale ; ou comme dirait Marx, par "l’introduction de la raison dans la sphère des relations économiques". Cela ne peut être possible que si la planification de l’économie est entre les mains de la classe ouvrière, en raison de sa situation objective mais aussi de ses intérêts matériels. La classe ouvrière, dans toute son hétérogénéité - qui inclut ses différentes nationalités, les peuples indigènes et la lutte des femmes contre l’oppression patriarcale – possède la force sociale pour mener à bien une alliance des travailleurs, des peuples et des jeunes pour mettre fin à la double aliénation du travail et de la nature imposée par le capitalisme et pour faire avancer une planification réellement démocratique et rationnelle de l’économie.

Une perspective pour laquelle se battent les organisations de jeunesse qui composent la Fraction Trotskyste-Quatrième Internationale. Face à la farce des sommets climatiques capitalistes et aux promesses d’un " capitalisme vert ", il est nécessaire de déployer un programme de transition orienté vers une réorganisation rationnelle et écologique complète de la production, de la distribution et de la consommation avec des mesures telles que :

  •  L’expropriation de l’ensemble de l’industrie énergétique sous la gestion démocratique des travailleurs et le contrôle des communautés paysannes, indigènes, autochtones et des populations affectées par la production, ainsi que des comités populaires de consommateurs et d’usagers. Ainsi, le secteur de l’énergie pourrait amorcer une transition urgente vers une matrice énergétique durable et diversifiée, en interdisant le fracking (gaz et pétrole), l’exploitation offshore et autres techniques extractives, en réduisant drastiquement les émissions de CO2 par le développement d’énergies renouvelables et à faible impact environnemental, en tenant compte des caractéristiques de chaque territoire et en consultant les communautés locales.
  •  Développer le transport public gratuit et de qualité à tous les niveaux afin de réduire drastiquement le transport individuel, avec la perspective de parvenir à la nationalisation et à la reconversion technologique sans compensation et sous le contrôle des travailleurs de toutes les entreprises de transport, ainsi que des grandes entreprises automobiles et métallurgiques afin de parvenir à une réduction massive de la production automobile et du transport privé, en donnant la priorité aux moyens de transport de marchandises tels que les chemins de fer ou les barges sur les camions. Ces mesures doivent viser à réduire la consommation d’énergie. Une grande partie des objets transportés constituent d’énormes circuits commerciaux, qui n’auraient pas de sens s’il n’y avait pas la recherche du profit. C’est pourquoi ces mesures sont indissociables de la nécessité de décider démocratiquement ce qui est produit, comment et où.
  •  La lutte pour des conditions de travail sûres dans toutes les usines et entreprises, exemptes de substances toxiques et polluantes. Ainsi que la réduction des heures de travail et leur partage sans réduction de salaire entre toutes les mains disponibles, dans le cadre d’un plan global pour une réorganisation rationnelle et unifiée de la production et de la distribution aux mains de la classe ouvrière et de ses organisations. Aucune de ces mesures ne peut entraîner des licenciements, la précarisation des conditions de travail ou affecter les conditions de vie des populations et de leurs territoires.
  •  La création de grands programmes de travaux publics, sous le contrôle des travailleurs et des communautés, pour construire rapidement des infrastructures d’énergie renouvelable, telles que des parcs solaires et éoliens ; des maisons résistantes aux conditions climatiques et économes en énergie ; développer des transports publics propres, rapides et gratuits ; moderniser les réseaux d’énergie et plus encore, en créant des dizaines de millions d’emplois à salaire décent. Ces programmes doivent être financés par une taxation progressive des grandes fortunes et des grandes entreprises polluantes.
  •  L’expropriation des grandes propriétés foncières et la réforme agraire pour les petits agriculteurs et les peuples autochtones. Expulsion des entreprises impérialistes, confiscation de leurs actifs et expropriation sous contrôle ouvrier de l’ensemble du complexe industriel agroalimentaire et d’exportation. Monopole du commerce extérieur et la nationalisation des banques afin de pouvoir financer la reconversion et la diversification du modèle agro-alimentaire sur une base durable et démocratique. L’interdiction du glyphosate, l’élimination progressive de toutes les agro-toxines et l’interdiction de leur libre commercialisation, ainsi que l’investissement dans la recherche pour promouvoir des méthodes alternatives comme l’agro-écologie, entre autres. L’interdiction de la production animale industrielle, qui produit des GES tels que le méthane, responsable de la déforestation et terrain propice aux pandémies.
  •  L’imposition de budgets suffisants pour la conservation de la biodiversité, tant des espèces que de la grande variété d’écosystèmes de la planète, en mettant particulièrement l’accent sur les plus menacés. Régénération des zones dégradées (mers, rivières, lacs, forêts et champs) basée sur une taxation progressive du grand capital.
  •  L’interdiction des gigantesques exploitations minières polluantes, la nationalisation de l’exploitation minière traditionnelle sous le contrôle des travailleurs et son articulation avec le développement d’une industrie de récupération des minéraux des déchets électroniques, en mettant en œuvre une "exploitation minière urbaine" pour le recyclage des minéraux rares provenant des appareils électroniques et d’autres produits. Expulsion des sociétés minières impérialistes et confiscation de leurs actifs pour réparer les dommages causés aux communautés touchées. Interdiction de l’appropriation privée de biens publics tels que l’eau.
  •  L’abolition de la dette extérieure dans les pays dépendants et semi-coloniaux, qui est une forme de coercition des puissances impérialistes pour adopter des ajustements néolibéraux anti-écologiques et extractivistes, ainsi que l’expropriation de toutes les entreprises polluantes dans les pays périphériques. Il est inimaginable de résoudre la crise écologique dans ces pays sans indépendance vis-à-vis de l’impérialisme, qui à son tour entretient un complexe militaire hautement polluant. Assez de militarisme !
  •  La libération des brevets et la nationalisation sous contrôle ouvrier de toutes les grandes entreprises pharmaceutiques face à la persistance de la crise des coronavirus et permettant la prévision de nouvelles pandémies potentiellement plus dangereuses, et pour fournir des vaccins gratuits et sûrs à toute la population mondiale.
  •  L’ouverture des frontières et la fermeture des centres de détention des migrants face au drame de l’immigration, produit de la pauvreté et du pillage impérialiste, et aussi dans de nombreux cas en raison de la crise climatique.
  •  Une politique radicale d’évitement des déchets et de recyclage. Les stations de filtrage et d’épuration, etc. ne suffisent pas. Nous avons besoin d’une conversion industrielle écologique fondamentale qui évite a priori la pollution à la source. Cela signifie également mettre fin à l’obsolescence programmée.
  •  La levée du secret des affaires (qui permet, par exemple, de dissimuler des émissions toxiques) et l’obligation de tenir des registres publics précisant les matières premières et les produits utilisés. Pour une production scientifique libérée des entraves du capitalisme et de sa concurrence irrationnelle.
  •  Des plans pour les travaux de confinement des eaux, de l’hydraulique et des infrastructures, ainsi que les études de sol nécessaires pour répondre aux millions de familles en situation de logement d’urgence, mais aussi pour reloger la population à risque d’inondation, de glissement de terrain ou de contamination dans des conditions dignes et saines. Cela devrait aller de pair avec l’élaboration de véritables plans d’urgence sociale et de travaux publics, sous le contrôle des travailleurs et des résidents.

    Ce programme, ainsi que d’autres mesures nécessaires et urgentes, est évidemment impossible à réaliser dans le cadre du capitalisme. Pour la mener à bien, il faut une stratégie révolutionnaire qui confronte de manière décisive les responsables de la catastrophe.

    Les jeunes qui descendent aujourd’hui dans les rues du monde entier pour lutter pour la "justice climatique" doivent défendre la radicalisation de leur programme afin de faire avancer la lutte des classes et de mettre fin au système capitaliste, ils doivent aussi renverser l’Etat qui garantit l’ordre bourgeois et mettre tous les leviers de l’économie mondiale dans les mains de la classe ouvrière. C’est la condition préalable indispensable à l’établissement d’un système solidaire, qui recompose rationnellement le métabolisme naturel entre l’humanité et la nature, et qui réorganise la production sociale en respectant les cycles naturels sans épuiser nos ressources, tout en mettant fin à la pauvreté et aux inégalités sociales.

    En notre siècle, les conditions des crises, des guerres et des révolutions sont réactivées, confrontant la classe ouvrière et les peuples du monde non seulement à la barbarie de la guerre et de la misère, mais aussi à la catastrophe environnementale et à la destruction potentielle de la planète. Un projet véritablement écologique qui affronte la crise environnementale à laquelle le capitalisme nous conduit ne peut l’être que s’il est communiste et si la classe ouvrière, alliée à l’ensemble des secteurs populaires, est subjectivement à l’avant-garde pour l’imposer par la lutte révolutionnaire, contre la résistance des capitalistes.

    Il n’y a pas de temps à perdre : Organisez- vous avec nous !

    Les jeunes qui sont la force motrice des groupes de jeunes socialistes révolutionnaires ayant signé cette déclaration font partie du mouvement climatique et des luttes pour la défense de l’environnement dans différents pays et continents. Ils se battent contre l’avancée extractiviste du fracking, des méga-mines, des méga-porcheries, contre l’extension de la frontière agricole et contre l’attaque contre les communautés indigènes et autochtones en Argentine, au Brésil, en Bolivie, au Chili, au Pérou, au Mexique, au Venezuela, au Costa Rica et en Uruguay. En Europe ils se mobilisent contre les attaques contre la classe ouvrière sous couvert de Greenwashing comme en France, contre l’expansion des aéroports en Espagne ou sont partie prenante de la lutte contre les pipelines Dakota Access (DAPL) et Line 3 aux États-Unis. Ils se mobilisent partout en soutien aux populations autochtones déplacées et contre les attaques contre la classe ouvrière dans le monde entier.

    Nous appelons les jeunes du monde entier qui ne se résignent pas à ce que l’avenir nous soit enlevé à reprendre ces combats ensemble dans une perspective révolutionnaire. Nous ne pouvons pas perdre de temps. Nous avons la force de mettre fin à ce système. Le capitalisme et ses gouvernements détruisent la planète ; détruisons le capitalisme ! Organisez-vous avec nous !

    Signataires :

    Jeunesse et groupements anticapitalistes, socialistes et révolutionnaires promus par la Fraction Trotskyste - Quatrième Internationale (FT-CI).

    Juventud del Partido de los Trabajadores Socialistas (PTS) – Argentina | Faísca Anticapitalista e Revolucionária (MRT + independientes) – Brasil | Left Voice - Estados Unidos | Agrupación Anticapitalista Vencer (PTR + independientes) – Chile | Agrupación Juvenil Anticapitalista (MTS + independientes) – México | Le Poing Levé - Révolution Permanente – Francia | Contracorriente (CRT + independientes) - Estado Español | Revolutionäre Internationalistische Organisation (RIO) – Alemania | Frazione Internazionalista Rivoluzionaria (FIR) – Italia | Liga de Trabajadores por el Socialismo (LTS) – Venezuela | Liga Obrera Revolucionaria (LORCI) – Bolivia | Corriente Socialista de las y los Trabajadores (CST) – Perú | Organización Socialista Revolucionaria (OSR) - Costa Rica | Corriente de Trabajadores Socialistas (CTS) – Uruguay.

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