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La Izquierda Diario
13 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

« Nos fiertés sont internationales » : des milliers de personnes à la marche des Fiertés à Bordeaux !
Collectif Du Pain et Des Roses Bordeaux

Organisée par le Girofard, la seconde Marche des Fiertés avait lieu ce dimanche à Bordeaux, rassemblant plusieurs milliers de manifestants. Dans une ambiance festive et politique, le cortège du collectif Du Pain et Des Roses et Révolution Permanente, organisé autour du mot d’ordre « Ni nationales, ni patronales, nos fiertés sont internationales », revendiquait la construction d’un mouvement LGBTI anti-capitaliste et révolutionnaire !

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Crédits photo : Jean-Sébastien Dufourg pour Gazette-Bordeaux

Ce dimanche 12 septembre, la Pride institutionnelle organisée par le Girofard (centre LGBT de Nouvelle Aquitaine) a eu lieu à Bordeaux, deux mois après celle de juin. Selon Actu Bordeaux, environ 6000 personnes ont participé à la manifestation. Il a fini par partir sous la pression des manifestants, et c’est finalement le cortège de notre collectif féministe et révolutionnaire Du Pain et des Roses, qui a pris la tête de la manifestation tout en dénonçant la présence des cortèges TERF, mais aussi celui de la police qui participent tous deux à l’oppression des personnes LGBTQI, comme l’association FLAG, association de policiers gays.

Pas de flics dans nos fiertés, pas de fierté pour les flics !

À la manifestation, nous avons dénoncé la présence du association FLAG, syndicat des policiers gays, qui représentent la caution soi-disant progressiste de l’institution policière. En effet, d’une part les violences policières contre les personnes LGBTI+ et assimilées comme telles sont toujours plus récurrentes. D’ailleurs, en ce qui concerne les dépôts de plaintes de femmes victimes de violences sexuelles, ou de personnes LGBTI+, elles font souvent face à un mur, ou pire, de l’humiliation supplémentaire, de la part d’une police profondément misogyne et qui reproduit les mécanismes du système patriarcal.

D’autre part, encore aujourd’hui, la police est le bras armé d’un État qui est le premier responsable des violences subies par les personnes LGBTI+. C’est la police qui raccompagne aux frontières les migrants LGBT+ en danger dans leurs pays d’origine. C’est la police qui refuse des plaintes pour agressions homophobes. C’est la police qui applique les politiques répressives envers les personnes prostituées, dont font partie beaucoup de femmes trans migrantes exclues du marché du travail. En somme, c’est la police qui réprime et est l’ennemi de tout mouvement social qui vise à renverser l’ordre bourgeois, capitaliste, patriarcal et hétéronormé : pour cette raison, nous avons crié haut et fort dans notre cortège « pas de flics dans nos fiertés, pas de fierté pour les flics ! »

Pas de place pour les transphobes dans nos marches des fiertés !

Au départ de la manifestation, Parc des Angéliques, un cortège de TERF (courant féministe transphobe) a tenté de se positionner à la tête. Se revendiquant « féministe », ce cortège a arboré des pancartes et banderoles transphobes ; du nom de Résistance Lesbienne, c’est le même groupe qui avait agressé des militantes transgenres à la Pride parisienne en juin dernier. Le petit collectif transphobe est habitué du cyber-harcèlement extrêmement actif et violent envers les personnes trans. En réalité, ces attaques ne sont pas un hasard et s’inscrivent dans un contexte d’offensive réactionnaire plus large, notamment en Angleterre où le mouvement « gender critical » connaît un essor important et milite, avec la droite et l’extrême-droite, pour le recul des droits des personnes trans. D’ailleurs, le communiqué du groupe transphobe « Résistance Lesbienne » a été relayé sans surprise sur le journal d’extrême droite « F de Souche ».

Nous, militant.es de Révolution Permanente et du collectif féministe révolutionnaire Du pain et des Roses affirmons notre soutien plein et entier à ces femmes victimes de transphobie. Les TERFS n’ont rien à faire dans nos Prides.

Contre l’homonationalisme et le pinkwashing : Pour un mouvement LGBTI anti-capitaliste et révolutionnaire !

« Ni nationales, ni patronales, nos fiertés sont internationales » : ce mot d’ordre est une façon de dénoncer le pinkwashing des entreprises, des gouvernements qui capitalisent sur la lutte LGBTI+ comme on l’a vu avec diverses firmes qui se vernissent d’un progressisme de façade pour redorer leur image d’un côté mais financent des organisations LGBTI-phobes voire des thérapies de conversion de l’autre. De plus, il est nécessaire de se délimiter du gouvernement et des organisations politiques qui instrumentalisent les droits des femmes et la cause LGBTI à des fins racistes et islamophobes.

Aujourd’hui la lutte pour les droits des personnes LGBTI+ est loin d’être achevée. Malgré une avancée des droits juridiques en France, les agressions restent fréquentes et connaissent même une augmentation, comme celles à l’égard des personnes trans qui ont augmenté de plus de 130% en un an ! Et malgré quelques avancées ces dernières années, notamment le droit donné aux personnes de même sexe de se marier gagné à l’issue de nombreuses mobilisations dans la rue, l’autorisation de la prescription de la Prep (traitement préventif contre le VIH) par les médecins généralistes, ou encore, malgré de nombreux obstacles, l’ouverture de la PMA pour les femmes cisgenres.

Or, dans le même temps, le gouvernement a rejeté les amendements de la loi bioéthique visant à ouvrir la PMA aux personnes trans, n’a pas adopté l’amendement contre les mutilations sur les personnes intersexes et a au contraire voté pour que les enfants soient systématiquement orientés vers des centres de référence des maladies rares, ni la proposition de loi interdisant les thérapies de conversion. De plus, il continue ses offensives austéritaires, notamment la réforme des retraites ou celle de l’assurance chômage, touchant en premier lieu les travailleurs, et qui va particulièrement précariser les personnes LGBTQI+.

Tout cela nous montre que la police, les capitalistes et les transphobes n’ont pas leur place dans nos fiertés, qui a acquis ses droits dans la lutte avec les personnes transgenres et non binaires et qui ne peut rien attendre de l’État et de ses institutions. C’est ce que nous avons cherché à porter à l’occasion de cette manifestation, qui montre encore une fois que plus que jamais, il faut (re)politiser la marche des Fiertés comme un espace de lutte pour l’émancipation de toutes et tous ! 

Nous ne pensons pas que la lutte pour nos droits seulement à travers une date dans l’année, c’est pourquoi nous vous invitons à venir débattre avec le collectif Du Pain et des Roses lors d’un « Ciné-débat » qui aura lieu ce jeudi 16 septembre à 18H, à l’Université Bordeaux Montaigne à la Maison des Arts, autour de la projection du film Pride, sur l’alliance historique d’un secteur du mouvement LGBTQI avec la grève des mineurs, dans les années 80 en Grande Bretagne. 

 
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