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7 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Automobile
Stellantis : 6 milliards de bénéfices en 6 mois mais plus de 1000 intérimaires virés !
Vincent Duse

Avec la pénurie des semi-conducteurs, le patronat de l’automobile continue de faire payer la crise aux travailleurs. Alors que le groupe Stellantis enregistre des bénéfices record pour le premier semestre 2021, il n’hésite pas à licencier plus d’un millier d’intérimaires sur ses différents sites.

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Credits photo : L’automobile & L’entreprise

Plus de 1000 intérimaires virés : Stellantis fait payer la pénurie de semi-conducteurs aux travailleurs

Après la crise du covid et le chômage partiel qui a touché l’industrie automobile vient la crise des semi-conducteurs, pièce nécessaire à l’assemblage des voitures dotées d’une technologie de pointe issues du groupe Stellantis (ex-PSA). Cette dernière touche non-seulement l’industrie automobile mais aussi d’autres industries dépendantes des petites puces électroniques produites à l’étranger. Or, dans les usines Stellantis, ce sont les intérimaires qui travaillent au montage des voitures, où le travail est le plus pénible, qui payent le plus lourd tribut de cette crise.

En effet, à Sochaux, Mulhouse et Rennes, les sites du groupe vont mettre les intérimaires à la porte, sous prétexte de manque de semi-conducteurs et donc d’un manque d’activité pour les rémunérer. A Mulhouse 400 intérimaires sont touchés. A Sochaux, l’entreprise a annoncé l’arrêt de l’équipe de nuit mais aussi le passage en mono-flux, c’est à dire au travail sur une seule ligne de montage au lieu de deux, qui va se solder par des fins de mission pour 600 intérimaires. A Rennes, pareil, ce sont 150 intérimaires qui vont perdre leur emplois. Ainsi, le groupe Stellantis cherche à faire reposer les effets de la crise sur ses employés les plus précaires.

Si la plupart des constructeurs automobiles pâtissent de la pénurie actuelle de semi-conducteurs qui les conduit à mettre au chômage technique une partie de la masse salariale, la décision de virer les précaires est prise alors que les entreprises ont réalisés des chiffres records dernièrement.

Des milliards de bénéfices sur le dos des travailleurs

Selon la CGT Sochaux, le groupe Stellantis aurait ainsi fait 6 milliards d’euros de bénéfices lors de ses six premiers mois d’existence. A cela s’ajouteraient 54 milliards d’euros de liquidités ainsi qu’un record de marge opérationnelle de 11, 4% calculée sur la rentabilité du travail des salariés. Ce bilan contraste avec celui du groupe PSA qui, à la fin de l’année 2020, avait réalisé 2,2 milliards d’euros de bénéfices, soit trois fois plus en deux fois moins de temps.

La bonne santé du groupe de Stellantis s’explique aisément, sa rentabilité se fait surtout sur le dos des salariés après différents plans de suppression d’emplois qui ont concernés pas moins que 30 000 salariés ces dernières années alors que le groupe s’appelait encore PSA, mais également de la grande précarisation des emplois, où les intérimaires servent de véritable variable d’ajustement.

Une partie de ces suppressions d’emplois s’explique par le changement de stratégie de Stellantis, qui souhaite passer d’une politique de volume à une politique de marge. En clair, l’objectif n’est plus de construire beaucoup, mais de faire énormément de profits sur des voitures haut-de-gamme, et ce avec deux fois moins de salariés. Cela se traduit concrètement par le fait de charger les postes de travail, augmenter en compétitivité, prendre des précaires pour travailler sur les chaînes de montage, et les licencier dès que les volumes baissent ou qu’il y a des crises comme aujourd’hui avec les semi-conducteurs.

Stellantis peut maintenir les emplois de tous les intérimaires !

Les profits faramineux du groupe Stellantis qui pourraient atteindre 9 milliards en fin d’année montrent qu’il est possible de penser le maintien dans l’emploi de tous les précaires. Ce qui doit être une priorité, puisque les milliards de profit appartiennent au travail de ceux grâce à qui des voitures à 45 000 euros peuvent sortir des chaînes de montage, mais qui sont renvoyés alors que certains viennent de très loin. Sans parler des aides que Stellantis a touché par l’Etat pendant le confinement, pour soutenir l’activité automobile sans discours du gouvernement pour maintenir les emplois.

Chaque intérimaire mis en fin de mission est un licenciement et cela doit être combattu par l’ensemble des salariés et des organisations du mouvement ouvrier. En ce sens, nous revendiquons la réintégration en CDI de l’ensemble des intérimaires qui ont participé au 6 milliards d’euros qu’a encaissé Stellantis ces derniers mois et qui sont actuellement traités comme des moins que rien.

 
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