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2 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Crise économique
Alstom-APTIS : les salariés en grève face au plan de suppression de 141 emplois
Vincent Duse

Face à un PSE qui va mettre 141 travailleurs sur le carreau, les salariés d’APTIS, filiale d’Alstom, se sont mis en grève graduelle. Une démonstration de plus de la nécessité d’un plan de bataille d’ensemble contre les licenciements.

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Crédits photo : PATRICK HERTZOG / Archives AFP

APTIS, filiale d’Alstom située dans le Bas-Rhin, a lancé un plan social en mai dernier qui va concerner 141 salariés. L’entreprise fabrique des bus électriques, et cherche à négocier un accord d’ici le 9 septembre avec des premières lettres de licenciements qui devraient tomber à partir du 31 octobre.

Alors que la direction a demandé deux semaines de plus de négociations pour proposer un repreneur, les salariés sont partis en grève en revendiquant l’amélioration du plan social. En effet, le groupe Alstom a 74 milliards de commande à venir, compte 3,7 milliards de chiffre d’affaire au premier semestre et est figure « dans le top 10 du CAC 40 » ; des chiffres qui montrent bien la volonté d’Alstom de faire des profits à court terme.

« Il y a une grosse frustration après que les ouvriers aient beaucoup donné »

Face à cette situation, l’heure est à la frustration et à la colère pour les salariés. Grégory du service de production explique ainsi auprès de Rue89strasbourg : « il y a une grosse frustration après que les ouvriers aient beaucoup donné, avec des heures en soirées et des samedis. Maintenir la fin de la production dans ce climat social est compliqué. Pour les ouvriers, ça va être difficile de retrouver de l’emploi, car il y a d’autres fermetures comme celles de Knorr, ce qui fait que beaucoup d’ouvriers, parfois âgés, vont se trouver en concurrence, le tout dans le contexte du Covid. Pour les personnes qui sont mobiles géographiquement, il y aura des opportunités de reclassement à La Rochelle ou Belfort ».

Une frustration partagée, d’autant plus que l’avenir des salariés est plus qu’incertain. Julie, du service informatique, qui avait déjà changé d’employeur lorsqu’Alstom avait racheté cette branche d’activité au groupe alsacien Lohr Industries, abonde en ce sens auprès de Rue89strasbourg : « Un repreneur, je n’y crois pas, Alstom cherche depuis longtemps, pourquoi deux semaines de plus maintenant ? » Pascal Felice, de la CGT, dénonce la casse sociale entamée par Alstom, qui se soucie davantage de ses profits que de ses employés, et exprime lui aussi ses peurs auprès de Rue89strasbourg : « Notre crainte, c’est que les repreneurs industriels aient décliné, mais que l’entreprise en lice soit plutôt une société financière, plus ou moins spécialisée dans les plans sociaux. Alstom est prêt à verser plusieurs millions d’euros à un entreprise pour un accompagnement de la reprise. Mais il n’y a pas du tout de montant similaire pour les salariés qui, eux, jouent leur survie. »

Une centaine de salariés en grève devant le site contre le plan social

Face à l’incertitude et aux dizaines de vies qui vont être broyées par le PSE imposé par Alstom, les salariés du site ont entamé une grève « graduelle » et aucune organisation syndicale ne compte signer la proposition de la direction dans le cas où il n’y aurait pas de repreneur. Les équipes ont repris le travail le 31 août et la grève doit dépendre des négociations de ce mercredi et de jeudi, sur la base des propositions de la direction. Une grève qui reste donc conditionnée aux propositions de la direction et qui revient à négocier un chèque de sortie plus gros, alors que même de meilleures conditions de sortie vont entraîner les salariés dans le chômage et la précarité. Pour tous ceux que la vague de licenciements va frapper, les exemples de difficultés à retrouver un travail ne manquent pas. En ce sens, il est urgent de proposer un plan de bataille sérieux contre tous les licenciements, que l’ensemble des salariés aient un objectif clair et ouvrent un front large et se coordonnent avec les autres secteurs en lutte pour imposer le maintien de tous les emplois et interdire les licenciements. Face à la crise économique, pas un seul salarié ne doit se retrouver sur le carreau !

 
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