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La Izquierda Diario
20 de juin de 2021 Twitter Faceboock

2 ans après, où est Steve ?
Grenades et LBD : un jeune de 22 ans se fait arracher la main à la rave-party de Redon
Martin Leroy

En hommage à Steve Maia Caniço, mort noyé il y a deux ans suite à une charge policière le jour de la Fête de la Musique, une rave-party a été organisée ce week-end à Redon, en Bretagne. Alors que près de 1500 personnes se rassemblaient sur le site, la police est intervenue pour réprimer brutalement les participants. Un jeune de 22 ans y a perdu sa main, arrachée par une grenade. Le retour des « jours heureux », vraiment ?

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A l’approche du triste anniversaire de la mort de Steve Maia Caniço, mort noyé à la suite d’une charge policière pendant la Fête de la Musique à Nantes, une rave lui faisant hommage a été organisée ce week-end. La rave-party, dont le point de rendez vous a été fixé à Redon (35), a rapidement été interdite par la préfecture. Pour autant, elle a été maintenue et plus d’un millier de personnes s’y sont rendus dès vendredi soir. Seulement, un « comité d’accueil » policier les attendait, pour empêcher coûte que coûte que la fête se tienne. La police a alors tenté de disperser les participants, à coups de gazs lacrymogènes, de LBD et de grenades. Dans les affrontements, qui démarrent dans la nuit, l’un des participants, âgé de 22 ans, perd l’une de ses mains, probablement arrachée par une grenade de désencerclement.

Une répression d’une extrême violence, qui s’est abattue sur les participants jusqu’au petit matin. Un témoin nous racontait « Quand le camarade a perdu sa main, on a appelé les secours, qui étaient derrière les gendarmes mobiles et qui nous ont demandé de l’amener à eux. On a essayé de l’amener, et on s’est pris des LDB. Les flics étaient pertinemment au courant qu’ils venaient d’arracher la main de quelqu’un, qu’il y avait de nombreux blessés, ça ne les a pas empêché de continuer à réprimer ». La rave-party est toujours en cours et réunit plusieurs milliers de personnes, malgré que certains craignent une nouvelle offensive répressive dans la soirée.

Une situation qui fait tristement écho à la répression de la Fête de la Musique en 2019 à Nantes, qui a engendré la mort de Steve, étant tombé comme 13 autres personnes dans la Loire, et où son corps avait été retrouvé un mois plus tard. Si la police s’était à l’époque dédouanée, ce que l’enquête de l’IGPN avait appuyé, de nouvelles analyses sont venues prouver la responsabilité policière dans la mort de Steve. Ici encore, la police cherche à s’affranchir, affirmant que les participants seraient venus à Redon « pour en découdre », en mettant en avant les blessures qu’ont subi cinq gendarmes pendant l’opération à cause de cocktails molotovs et de boules de pétanques qui auraient été lancé depuis l’autre camp. Mais à l’opposé, aucun bilan sérieux n’a été établi sur le nombre de participants blessés, et la police empêchait ce matin des journaliste de se rendre sur les lieux, comme l’affirme une pigiste du Parisien.

Cette répression brutale intervient dans un contexte où le gouvernement tente d’apparaître comme triomphant face à la pandémie, instrumentalisant le déconfinement pour mener une campagne de comm’ sur « le retour des jours heureux ». Seulement, le moindre écart de la jeunesse est durement réprimé, comme le montre l’exemple des fêtes sauvages aux Invalides, où la situation actuelle à la rave-party de Redon, ce alors même que pour les Chalençon et compagnie, l’impunité règne. Un deux poids deux mesures insupportable, dans la continuité de la gestion policière de la crise par Macron et son gouvernement.

 
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