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17 de juin de 2021 Twitter Faceboock

Grève de l’Infrapôle PNO
Paris Nord : les grévistes de l’Infrapôle interpellent Pécresse sur le risque ferroviaire devant IDF Mobilités
Cécile Manchette

Les grévistes de l’Infrapôle SNCF Paris Nord étaient rassemblés, avec leurs soutiens, ce jeudi 17 juin devant le siège d’Ile-de-France Mobilités à Paris. L’objectif : interpeller Valérie Pécresse et la SNCF qui font peser un risque ferroviaire majeur sur les usagers de la Gare du Nord.

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A bientôt cinq mois de grève, les grévistes de l’Infrapôle SNCF Paris Nord et leurs soutiens étaient rassemblés ce jeudi 17 juin au siège d’Ile-de-France Mobilités. Après 5 mois de grève des cheminots franciliens et des travailleurs de différents secteurs, ainsi que des étudiants étaient venus soutenir les agents de la maintenance des voies qui luttent pour leurs conditions de travail. Forts de leurs deux victoires devant le tribunal face à la SNCF, les grévistes restent déterminés à faire valoir leurs revendications : des créations d’emplois et la fin de la sous-traitance, du nouveau matériel, une indemnité pour la pénibilité du travail...

Face à eux, la SNCF tente cependant de jouer le pourrissement, n’hésitant pas à prendre depuis janvier des risques sur la sécurité ferroviaire, plutôt que de répondre aux revendications des cheminots qui assurent l’entretien des voies de RER et des trains grandes lignes. Une situation dangereuse que pointait récemment une tribune : « plusieurs mails de l’inspection du travail, dans le cadre de cette grève, ont dénoncé un « risque Brétigny » en référence à la terrible catastrophe ferroviaire en 2013 dans la gare de Brétigny-sur-Orge et le juge du tribunal de Bobigny parle lui-même de « risque de déraillement » ».

Introduisant le rassemblement, Anasse Kazib revient sur cette situation longuement avant de céder la parole à Olivier, l’un des grévistes. Il raconte cinq mois de lutte, et la solidarité qui s’est nouée entre les grévistes, mais aussi l’attitude scandaleuse de la SNCF qui avait promis à ces travailleurs de l’ombre des primes au moment du confinement avant de se rétracter, et de faire la sourde oreille face à leurs revendications.

Par-delà cet enjeu fondamental de la sécurité, c’est la combativité des travailleurs de l’Infrapôle et son impact dans l’entreprise qui marque le rassemblement. Fabien Villedieu, militant SUD Rail et agent de conduite évoque l’exemple constitué par les agents de maintenance à l’heure alors qu’une grande grève des tractionnaires doit avoir lieu ce lundi 21 juin : « Lundi 21 ce sera la fête de la grève. A Paris Sud-Est on a 95% des conducteurs qui seront en grève lundi et on doit s’inspirer de votre lutte ! » « Vous nous donnez la haine et la force ! Avant la fin de l’année va falloir qu’on parte au combat » note de son côté Xavier Bregail de SUD Rail.

A l’heure où les luttes se réveillent à la SNCF, à l’image des mobilisations du mois de mai en Occitanie, de la journée du 21 juin en Ile-de-France mais également de la grève nationale le 1er juillet, la combativité des grévistes qui incarnent un des secteurs les plus prolétarisé du rail inspire. Une reconnaissance centrale, mais que les grévistes entendent bien étendre encore en cette période d’élection régionales. « C’est bien beau de vouloir rendre les transports en commun gratuits mais il faut penser aux travailleurs de la SNCF comme nous, la maintenance, qui assurons leur fonctionnement au quotidien » note ainsi Younés, un des grévistes de l’Infrapôle.

A l’issue du rassemblement, les grévistes ont été reçu en délégation par le directeur adjoint d’Ile-de-France Mobilités. Si celui-ci s’est dit « inquiet pour la sécurité sur gare du Nord », Pécresse comme la SNCF continuent pour le moment de refuser d’entendre les grévistes. Les grévistes ne lâchent rien, et entendent bien continuer à montrer la voie à l’ensemble des cheminots. Face à l’ouverture à la concurrence qui mène à la privatisation, à la casse des acquis sociaux et à toutes les réformes ferroviaires, la méthode à suivre est celle de ces travailleurs : celle de la grève et de l’organisation à la base, pour construire un rapport de force contre le patronat, et en finir avec des conditions de travail inacceptables.

 
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