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2 de juin de 2021 Twitter Faceboock

Répression
Lycée Mozart au Blanc-Mesnil : les enseignants luttent contre l’acharnement répressif

La liste des professeurs inquiétés par la hiérarchie de l’éducation nationale pour leur engagement pour des protocoles sanitaires à la hauteur, de meilleures conditions de travail et pour l’avenir de leur élèves continue de s’allonger. Après Angela Davis et Jacques Brel, c’est au Lycée Mozart que sévit la répression.

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Nous tenons à exprimer notre solidarité avec un professeur du lycée Mozart au Blanc-Mesnil dans le 93 qui était convoqué mercredi 19 mai à 15h30 au rectorat de Créteil au service de la DPE (division des personnels enseignants). Ce même jour, trente professeurs du lycée Mozart se sont mis en grève en soutien à leur collègue d’histoire-géographie.

Dans le contexte du déroulement du Bac blanc 2021 des élèves du lycée Mozart avaient organisé un blocus devant le lycée au mois de février.

Si le déroulement d’épreuves du bac blanc peut paraître banale, il cristallisait cette année de nombreuses tensions du fait de la réforme Blanquer du bac, et de la situation sanitaire catastrophique dans les établissements. En effet, ce sont les notes du contrôle continu dans le cadre de la réforme et de l’annulation de nombreuses épreuves finales du fait de l’épidémie, qui vont permettre aux élèves d’obtenir leur examen. Or, les notes du bac blanc comptent pour beaucoup dans la moyenne du deuxième trimestre.

Les élèves de terminale et de première ont manifesté la colère accumulée cette année entre gestion catastrophique de la crise sanitaire et réformes Blanquer en organisant une action de blocage de l’établissement à partir du lundi 8 février. Le 10 février, alors que le blocus avait été reconduit, la police est intervenue très rapidement sur les lieux, cristallisant les tensions, alors que l’atmosphère bien que combative était calme et raisonnée du côté des élèves. Certains professeurs de l’établissement étaient présents devant le lycée pour essayer d’éviter que la situation ne s’envenime du fait de la présence de la police. Malgré cela, une élève s’est violemment fait interpeller par la police. Le jeudi 11 février, un certain nombre d’enseignants se sont mis en grève pour dénoncer les violences policières et soutenir l’élève convoquée au commissariat. Les professeurs grévistes ont fait un piquet de grève devant le lycée durant lequel ils ont déployé la banderole sur laquelle était inscrit « police hors de nos lycées ».

C’est dans ce contexte qu’un des enseignants, quelques semaines plus tard, s’est vu faire l’objet d’un rapport de la direction de son établissement. Il lui est reproché d’avoir retiré une banderole qui était accrochée aux grilles du lycée et de par ce seul fait d’avoir « apporté un soutien logistique » à la mobilisation des élèves.

Cette accusation jugée infondée par les enseignants dans leur communiqué publié le 25 mai, trouve son origine dans un contexte de défiance de la hiérarchie et du ministère envers le corps enseignant. En effet, il semble que les directives soient claires : il faut faire tomber les individus les plus investis pour mater les personnels qui osent relever la tête et exprimer leur solidarité avec les élèves mobilisés. Quitte à bricoler des accusations de toute pièce.

Dans les différents établissements de l’académie qui subissent la répression, le rectorat utilise le moindre prétexte, même s’il n’y a pas la base légale pour constituer de réelles accusations, abuse de son pouvoir pour intimider les personnels. Pourtant ceux là ne font qu’exprimer leur désaccord avec le fonctionnement calamiteux et le manque de moyens dans l’éducation nationale.

Alors que le ministère est confronté à sa gestion catastrophique de la crise sanitaire, il choisit de manier l’outil de la répression pour faire taire la contestation, espérant ainsi dissuader les personnels de se mobiliser dans un contexte de casse du service public et toujours plus explosif socialement, et économiquement. Comme le souligne les enseignants du lycée Mozart dans leur communiqué : « Il n’échappera à personne que l’institution ne lésine devant aucun moyen quand il s’agit de sanctionner et d’intimider les professeurs alors que rien n’est fait quand il s’agit de leur assurer les moyens matériels et humains nécessaires pour exercer leur métier ».

La réponse à donner à cette stratégie est la solidarité et l’unité. Nous devons impérativement réagir face à cette logique répressive et organiser la riposte en portant des revendications telles que la suppression de la réforme du bac ou encore des moyens et des embauches massives dans l’éducation nationale.

 
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