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La Izquierda Diario
20 de mai de 2021 Twitter Faceboock

« L’appel à la police devient systématique »
Rennes. Grève des enseignants de Bréquigny contre la répression des lycéens
Mar Leroye

Ce mercredi, nouvelle journée de blocage au lycée Bréquigny. Malgré la forte répression de la semaine dernière, environ 200 lycéens poursuivent leur lutte contre les conditions inégalitaires du bac. Après une menace à peine voilée de la direction d’utiliser « tout les moyens » pour empêcher le blocus, des enseignants du lycée se sont mis en grève pour protester contre cette répression.

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Photo : Révolution Permanente

Depuis la semaine dernière, une mobilisation lycéenne fortement réprimée

La semaine dernière, près de 300 élèves avaient bloqué le lycée Bréquigny, avant de partir en manifestation. Dès 7h du matin, plusieurs voitures et fourgons de police étaient déjà sur place pour déloger le lycée par la force, allant jusqu’à entrer dans le lycée pour virer les lycéens mobilisés, avec le soutien de l’administration. Plusieurs lycéens avaient alors été matraqués, l’un des policiers allant jusqu’à pointer le visage des élèves avec son LBD.

Malgré cette répression, le mouvement ne s’est pas arrêté, ce qui a conduit l’administration, lors d’une réunion avec les portes-parole du mouvement, à menacer d’utiliser « tous les moyens possibles » pour empêcher le blocus. Ces « moyens possibles » ont été concrètement une nouvelle intervention de la police ce matin, matraquant à nouveau les lycéens. Ceux-ci, malgré la répression, étaient toujours près de 200 devant le lycée, essayant de convaincre les autres élèves de venir manifester avec eux ce jeudi 20. C’est sur le coup de 11h que trois nouveaux fourgons de policiers, avec boucliers, casques et LBD, sont venus disperser les lycéens encore présents.

« Je les ai vu frapper des élèves au sol » : ce mercredi, des enseignants en grève contre la répression de leurs élèves

« Je les ai vu frapper des élèves au sol », raconte l’une des enseignantes syndiquée, présente ce mercredi matin. Face à cette répression inacceptable, certains enseignants se sont mis en grève en soutien à la mobilisation des lycéens et contre « le recours systématique à la police, et en particulier la police de maintien de l’ordre, disproportionnée par rapport à nos élèves ». Une réaction qui ne dénonce pas seulement la répression, mais également les conditions d’examen et d’études qu’ont dû affronter les lycéens cette année : « C’est quand même particulièrement inacceptable la façon dont ça se passe pour eux. Et on sait très bien pourquoi c’est fait : c’est parce que Blanquer ne veut pas lâcher sa réforme. Il veut la mettre en place cette année coûte que coûte, quelles que soient les conditions sanitaires, quelles que soient les inégalités que cela va engendrer. C’est complètement scandaleux. »

Loin des affirmations du gouvernement qui, lorsqu’il a décidé de rouvrir en partie les salles de classe, le faisait au nom d’une volonté « d’égalité » entre les élèves, cette pandémie a au contraire révélé au grand jour et aggravé les inégalités sociales dans l’éducation, notamment au vu des différences de protocoles entre lycées publics et privés. Le maintien des examens en période de crise est dans la continuité logique d’accentuer la sélection sociale à l’université, dont le gouvernement avait affiché la couleur avec la réforme Parcoursup. Face à cette situation, c’est bien par l’imposition d’un rapport de force, et non pas dans une logique de dialogue social, que l’alliance des lycéens et des enseignants sera à même de contrer la sélection.

 
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