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La Izquierda Diario
17 de mai de 2021 Twitter Faceboock

Candidate de la bourgeoisie corrompue
Antisystème ? Marine Le Pen suspectée d’un détournement de 6,8 millions d’euros
Lucia Eva

Dans son édition du 16 mai, le Journal du Dimanche a révélé les conclusions d’une enquête sur le RN ouverte en 2015 : 6.8 millions d’euros auraient été détournés par le parti via des emplois fictifs d’assistants parlementaires. Des conclusions accablantes, en particulier pour la présidente du RN.

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Crédits photo : AFP

L’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales a rendu son verdict quant à une enquête ouverte il y a 5 ans sur des soupçons d’emplois fictifs au RN (qui était encore à l’époque le Front National). Le rapport conclut ainsi que le parti a « par l’intermédiaire de ses cadres et dirigeants, mis en place un système organisé frauduleux de détournement des fonds européens à son profit, par le biais d’emplois fictifs d’assistants parlementaires ». Au total, ces détournements s’élèvent à hauteur de 6.8 millions d’euros de fonds publics dont l’actuelle présidente du RN, Marine Le Pen, aurait été la principale bénéficiaire. Cette dernière, ainsi que 17 membres du parti, ont été mis en examen pour « abus de bien public », « détournements de fonds publics » et « escroquerie en bande organisée ». La supercherie qui a permis de détourner les fonds alloués par l’UE consistait à faire passer des collaborateurs pour assistants parlementaires alors que leur activité ne bénéficiait qu’au RN (qui a ainsi réalisé de grandes économies sur les salaires).

En guise de défense, Marine Le Pen a réagi sur Twitter à ce qu’elle perçoit comme une énième tentative du gouvernement Macron de redorer son image face à celle que les sondages le voient déjà affronter en 2022. Il est clair qu’en vue des prochaines élections, de telles révélations pourraient avantager l’actuel gouvernement qui s’imagine déjà en duel avec la présidente du RN pour la course à l’Elysée.

Ce que révèle cette affaire c’est avant tout que le Rassemblement National n’a rien d’un parti antisystème contrairement à ce qu’il aime à se proclamer. Au contraire, il est un parti qui profite pleinement de ce système mais qui joue sur les qualificatifs pour s’afficher en alternative à contre-courant des partis libéraux. Marine Le Pen voudrait se faire passer pour la présidente des classes populaires et des milieux ruraux, pourtant son programme n’est qu’une promesse supplémentaire de cadeaux au patronat et aux plus riches. La présidente du RN a récemment affirmé la nécessité de rembourser la dette Covid « contre vents et marées », expression qui laisse entendre que si elle accède à l’Elysée, elle usera de tous les moyens pour protéger l’économie et les profits, y compris la hausse des impôts et la taxation des plus pauvres. Marine Le Pen a également multiplié les tentatives de ralliement de la droite à sa base électorale notamment par des alliances à d’anciens membres LREM ou LR (elle avait d’ailleurs affiché son soutien à Sarkozy lors de sa condamnation) mais également par son opposition à la hausse du SMIC.

Dans son programme, la présidente du RN entend « aggraver les sanctions contre les dirigeants d’entreprise coupables de fraude », ironie du sort pour l’instigatrice d’un détournement de fonds à plus de 6 millions d’euros d’argent public.

Finalement on ne peut que souligner les contradictions de la candidate issue de la grande bourgeoisie : eurosceptique qui se sert dans les caisses de l’UE et anti-système qui s’inscrit en réalité dans la continuité des politiques néolibérales de Macron. Marine Le Pen ne sera jamais la “candidate du peuple” mais bien celle des classes dominantes corrompues.

 
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