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La Izquierda Diario
12 de mai de 2021 Twitter Faceboock

Climat nauséabond
Islamophobie : un homme musulman interpellé par 13 policiers après avoir prié devant une église
Maurice Junius

A Lyon, un homme musulman a été violemment interpellé alors qu’il priait devant une église. L’intervention a eu lieu après que des gens l’aient entendu prononcer "allah akbar". Finalement l’homme n’avait rien à voir avec le terrorisme mais écope quand même de 2 mois de prison pour rébellion...

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Crédits photo : AFP

Dans un article du 12 mai 2021, Le Monde, nous livre le récit de Khrdin A., 44 ans, arrêté par 13 policiers de la BAC lyonnaise « pistolets et fusils d’assaut à bout de bras » après avoir prié à l’extérieur de la basilique d’Ainay à Lyon.

Lors de la messe qui se déroulait dans cette église située dans le quartier bourgeois de la ville, Khrdin A., homme de confession musulmane, bien connu du quartier pour s’y rendre régulièrement, s’est installé au premier rang de la messe, puis en dehors du lieu de culte à la demande d’un paroissien. Mais affolement général après la cérémonie, lorsque des personnes présentes dans la basilique l’entendent prononcer la phrase « Allah Akbar ». Il n’en faut pas plus pour que les forces de l’ordre soient contactées pour une intervention antiterroriste.

En effet, comme l’explique Le Monde : « sur les ondes policières, le message « prioritaire » a fait état « d’un individu avec un sac à dos en train de faire sa prière musulmane dans l’église ». Cette version biaisée a mis le feu aux poudres. « Il n’a fait que sa prière musulmane dans une église. Sans le contexte actuel, rien de tout cela ne se serait passé, il ne serait pas là. Nous sommes dans une période complètement anxiogène » explique ainsi son avocate Laure Ladray.

Arrêté et jugé en comparution immédiate, l’homme présente « un trouble grave de la personnalité » selon une expertise psychiatrique, mais aucunes preuves de "radicalisation" et encore moins de terrorisme n’ont pu être démontrées. Malgré cela, il a été condamné à deux mois de prison et 1000 euros d’amende pour rébellion...

Ces faits ne sont pas qu’un simple malentendu, mais s’inscrivent dans un climat nauséabond, islamophobe, impulsé par le gouvernement, suivi par la droite et l’extrême-droite, depuis déjà plusieurs mois. Alors que nous vivons une crise sanitaire et une crise sociale sans précédent, les ministres n’ont de cesse de stigmatiser par des lois ou des propos réactionnaires et racistes les musulman.es. L’objectif ? Tenter de nous faire oublier leur incompétence pour résoudre ce qui est au cœur des problématiques de celles et ceux qui sont en première ligne face au COVID-19 et qui vivent de plein fouet une précarité accrue.

Cette communication gouvernementale n’est donc pas sans conséquence et les faits commentés dans le journal Le Monde s’additionnent à une longue liste de faits. En pleine crise, dont subissent les conséquences les travailleurs et travailleuses, Emmanuel Macron a choisi d’opter pour une politique sécuritaire et islamophobe dont la rhétorique a de lourdes répercussions sur la vie de musulmans en France. Depuis la dissolution d’associations de défense des musulmans comme le CCIF, ou la Loi Séparatisme, en passant par les sorties de Darmanin sur la nourriture halal, le gouvernement n’a de cesse d’attiser un climat de haine contre les musulmans. Ces attaques politiques, sont renforcées par la vague d’acte islamophobe, et la déferlante raciste de l’extrême droite. On n’oublie pas les tags islamophobes sur un lieu de culte à Rennes, l’incendie criminel contre une mosquée à Nantes ou les menaces de mort contre la journaliste Nadiya Lazzouni.

 
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