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4 de mai de 2021 Twitter Faceboock

Le greenwashing s’arrête à l’assemblée
Loi climat votée à l’assemblée. Le sacrifice de l’écologie est en marche
Léon Sidhoum

Ce samedi l’Assemblée nationale a adopté la loi climat du gouvernement Macron. Grande cause annoncée du quinquennat, l’écologie est une nouvelle fois sacrifiée pour les profits du patronat.

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HUGO PASSARELLO LUNA / HANS LUCAS / AFP

Après trois semaines de discussion et plus de 110 heures de débat, la loi climat a finalement été adoptée en première lecture à l’assemblé nationale ce mardi. Le texte a été voté sans difficulté mais par la seule majorité, par 332 voix contre 77, et 145 abstentions. La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, ancienne d’EELV, a affirmé que ce texte constituait une avancée majeure pour l’écologie, affirmant que ce texte répondait à la nécessité d’une « écologie pratique » était de « bon sens », et réalisait « une véritable bascule culturelle globale ».

Pourtant si le gouvernement avait annoncé faire de l’écologie « un marqueur du quinquennat », en faits, ce projet de loi issu des 149 propositions de la convention citoyenne que le gouvernement a soigneusement détricoté est loin d’être à la hauteur. Celui-ci n’a retenu que les propositions les moins contraignantes pour lui, et les intérêts des grandes firmes françaises qu’il représente. Les membres de la convention citoyenne avaient déjà reproché en mars au gouvernement de vider la loi de son contenu. Non seulement le texte a déjà été grandement appauvri, mais attendu fin juin au sénat, il est susceptible de connaître de nouveaux amendements visant à assouplir ou supprimer les quelques mesures réelles du projet de loi.

L’adoption de ce projet de loi à l’assemblée n’est donc qu’un énième lifting vert de la Macronie qui tente de surfer sur les enjeux environnementaux qui constituent la première préoccupation des jeunes. L’adoption de ce texte s’inscrit pleinement dans le calendrier électoral monté par la macronie en vue de 2022, quand la constitution d’une convention citoyenne était déjà la tentative maladroite de Macron de capitaliser sur le phénomène des marches pour le climat.

Malheureusement pour lui, la critique du projet de loi est unanime dans toute la gauche et par l’ensemble des organisations écologistes et de défense de l’environnement sérieuses, qui dénoncent un texte décevant, sans grande ambition pour une véritable transition écologique. Les organisation écologiste avaient déjà appelé à une date de mobilisation lundi 29 mars pour « une vrai loi climat » ou près de 110 000 personnes à travers la France se sont retrouvées. Une nouvelle date de mobilisation est également prévue ce dimanche.

L’épopée de cette loi climat, issue d’une convention pour le climat pour tenter de canaliser les mobilisations de la jeunesse sur un terrain parlementaire, démontre une nouvelle fois l’impossibilité du recours aux institutions étatiques pour répondre aux enjeux climatiques. C’est également la démonstration que les conventions citoyennes, ou les mécanismes de démocratie participative servent en dernière instance surtout à relégitimer les institutions de la démocratie bourgeoise et de la Vè République.

In fine, les propos de Jean-René Cazeneuve député La République en marche (LRM) et rapporteur général du projet de loi résument assez bien la situation : « Nous voulons une écologie de progrès mais pas une écologie qui casse la croissance économique, ou qui mettrait une industrie la tête sous l’eau ». Dans le cadre du capitalisme, une vraie transition écologique, n’est pas envisageable parce qu’il y a antagonisme d’intérêts. Au nom de la défense des intérêts d’une minorité et de la course aux profits dans le cadre de l’exploitation des ressources humaines et naturelles, une vraie transition climatique coûterait beaucoup trop cher. Une « vraie » loi climat ne résoudrait en rien cet antagonisme car les puissants lobbys industriel et financier s’opposeront toujours à de véritables mesures structurelles.
Chaque année qui passe démontre que ces lois ne garantissent rien face à la loi du marché. Le gouvernement en a fait la démonstration en réintroduisant l’utilisation des pesticides tueurs d’abeilles, « pour rester compétitifs » alors que ceux-ci avaient été interdits. Plus largement, l’on ne compte plus les grenelles et conventions internationales qui voient leurs objectifs déjà peu ambitieux, jamais respectés.

Nous ne pouvons pas faire confiance aux différents gouvernements pour mettre en place une véritable transition écologique. Comme l’expliquait Anasse Kazib, cheminot et pré-candidat à la présidentielle dans son interview pour Le Média c’est avec ceux qui ont les mêmes intérêts que la population que nous devons mener cette transition écologique. Ce sont les travailleurs qui connaissent l’outil de travail et qui sont les premières victimes de cette gestion par le profit de la crise climatique, qui sont les plus à même de planifier démocratiquement une véritable transition écologique. Mais il est clair que cette perspective ne s’obtiendra que dans une lutte acharnée et révolutionnaire contre le capitalisme.

 
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