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La Izquierda Diario
13 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Le capitalisme détruit la planète
Scandale écologique. Le Japon rejettera les eaux contaminées de Fukushima dans le Pacifique
Léon Sidhoum

Sept ans après la catastrophe nucléaire Fukushima Dai-ichi, l’héritage de la catastrophe semble s’éterniser : Tokyo a approuvé en début de journée le rejet dans l’océan de l’eau contaminé ayant servie au refroidissement des cœurs de réacteur depuis 11ans. Cette solution de facilité est rejetée par de nombreuse organisations écologiques ainsi que par les pêcheurs et agriculteurs de la région, qui craignent que leur milieu de vie et de travail n’en soit irrémédiablement pollué.

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PHOTO / KOJI ITO / YOMIURI / AFP

La décision de rejeter l’eau contaminé de Fukushima intervient car le site de la centrale devrait atteindre sa capacité maximale à l’automne 2022. A l’heure actuel, c’est plus de 1.25 million de tonnes d’eau pollué qui dorment dans plus de 100 réservoirs provisoires qui recouvre l’ensemble du site de la centrale. Cette immense quantité d’eau provient des 141 tonnes d’eau nécessaires quotidiennement au refroidissement des cœurs endommagé depuis la catastrophe de 2011. A ces millions de litres d’eaux utilisés depuis le jour de la catastrophe, vient s’ajouter tout l’eau de pluie qui est elle aussi entrée en contact avec les réacteurs.

Le gouvernement japonais a annoncé mardi matin par la voix de son ministre de l’économie, sa volonté de jeter ces eaux directement dans l’océan. Le gouvernement prétend que celle-ci ne serait plus contaminée après un processus de dépollution. Mais les résultats de la qualité de l’eau après avoir était traitée par le système de filtration ALPS (Advanced Liquid Processing System) sensé être utilisé démontre tout le contraire : 80 % de l’eau stockée reste chargée de soixante-deux nucléides, dont, à des niveaux supérieurs aux normes environnementales du strontium-90 et du césium-137 qui est la principale source de contamination de la chaîne alimentaire due aux essais nucléaires et à l’accident de Tchernobyl.

Plusieurs organisations de défense de l’environnement, mais aussi des associations de pécheurs et d’agriculteur dénoncent ce rejet. Dans un rapport d’octobre 2020, Greenpeace affirmait que le rejet a été retenu car c’est la solution la plus économique malgré le fait qu’existent d’autre solutions pour améliorer la qualité de l’eau. Mais Tepco, qui est l’opérateur de la centrale en charge de décontaminer le site, aurait rejeté les collaborations avec les entreprises américaines Purolite – dont la technologie d’échanges d’ions serait efficace pour faire baisser la part des soixante-deux nucléides –, et de Kurion, qui maîtriserait une technologie d’extraction du tritium.

Lors d’une manifestation de la population locale en réaction aux annoncent ; un pécheur déclare pour Euronews : « qui va vouloir acheter de poisson de Fukushima maintenant ? ». La décision du rejet est très impopulaire auprès de la population locale qui va devoirs une nouvelle fois payer les frais de la catastrophe.
Tokyo, et l’opérateur de la centrale opte donc pour la solution de facilité, la moins couteuse et en passant outre de l’avis de la population local et des organisations de défenses de l’environnements. La défiance de la population locale envers le gouvernement et Tepco s’était accrue lorsque le ministère des affaires étrangères affirmait que : « L’eau traitée par le système ALPS puis stockée n’est pas contaminée. » Tepco n’a reconnu qu’en août 2020 la présence de carbone 14 dans l’eau entreposée.

Face à la défiance grandissante de la population, Le gouvernement japonais choisit déjà de faire taire toutes opposition à travers la déclaration de son ministre de l’économie Hiroshi Koriyama qui annonce la volonté de réprimer tout voix dissonantes sur le sujet : « Il y aura de nouvelles rumeurs infondées. Nous agirons pour en limiter l’impact ». Le démantèlement de la centrale de Fukushima devrait encore durer 40 ans selon les prévisions les plus optimistes.

Sur le plan écologique la dernière période a été marquée par les mobilisations massives pour le climat mais aussi par deux désastres d’ampleur mondiale mettant en évidence le lien entre la logique capitaliste du profit et la destruction de l’environnement : les incendies en Amazonie et la pandémie de la Covid-19, toutes les deux conséquences de la déforestation massive liée à l’agro-industrie. A ce bilan vient s’ajouter aujourd’hui la gestion catastrophique de Fukushima. Ainsi si les mobilisations mondiales pour le climat ont mis en évidence la résistance des états et des différents gouvernements à répondre à l’urgence climatique, les désastres écologiques mettent sous la lumière l’impasse du « capitalisme vert » prôné par le néolibéralisme en crise.

 
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