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8 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Loi Sécurité Globale
Violences policières : un commissaire identifié après avoir tabassé des journalistes en manifestation
Olga Hagen

Le 28 novembre 2020 à Paris pendant la Marche des libertés, Ameer Al-Halbi, un journaliste syrien, est violemment matraqué par la police. Ce mercredi, « Le Monde » a publié une vidéo récemment obtenue, montrant l’ensemble de la scène et confirmant la responsabilité d’un commissaire, impliqué dans d’autres faits de violences ce jour-là.

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Crédit Photo / Gabrielle Cézard. AFP

Cela s’est passé à Paris, durant la période de mobilisation contre la Loi Sécurité Globale. Ameer Al-Halbi avait lui-même témoigné avoir été frappé par la police durant la Marche des libertés du 28 novembre 2020, ainsi que d’autres journalistes dont Rémy Buisine de Brut. Pour appuyer leurs témoignages, le service vidéo du média Le Monde a analysé des dizaines d’heures d’images en mars dernier, montrant que c’est un seul et même policier qui a frappé au moins quatre journalistes dont les deux cités précédemment, ainsi que des manifestants au sol.

Or, avec les dernières images obtenues par Le Monde, c’est chose confirmée : c’est bien ce policier, gradé, commissaire avec plus de trente agents d’une BRAV-M (Brigade de Répression de l’Action Violente Motorisée) sous ses ordres, qui a violemment frappé Ameer Al-Halbi au visage, lui coûtant douze jours d’incapacité totale de travail et une opération du nez.

Cette vidéo a permis d’observer deux nouveaux coups de matraques – en plus de la dizaine que l’on voyait déjà - qui n’étaient pas visibles sur la première, et cette fois-ci portés au niveau du visage. Elle permet aussi de confirmer l’identité du commissaire et donc sa responsabilité dans les graves blessures de Ameer Al-Halbi.

Le statut du policier en cause est révélateur d’un système répressif bien huilé, qui invalide largement la théorie de la « bavure policière » dès lors qu’un commissaire ayant la direction d’une équipe de maintien de l’ordre a notamment pour fonction de montrer l’exemple par ses agissements. Force est de constater que lors de cette manifestation particulièrement réprimée, les charges incessantes sur le cortège ont été une stratégie consciente de la préfecture et qu’a mis en œuvre ce commissaire.

Si Le Monde a pu se procurer l’ensemble des vidéos pour tenter de faire la lumière sur cette affaire, l’institution policière ainsi que l’IGPN brillent quant à elles par leur silence. De fait, depuis plusieurs mois qu’a eu lieu cette manifestation particulièrement réprimée, aucune conclusion ne semble avoir été tirée quant aux violences policières qui ont émaillé l’ensemble du cortège, notamment du fait de charges très brutales.

Mais cette répression n’est pas un cas isolé. On ne compte plus matraqués, mutilés ou éborgnés, notamment dans les mobilisations de ces cinq dernières années mais aussi particulièrement dans les quartiers populaires. Du côté des journalistes, là encore, la répression n’est pas chose nouvelle. D’une part de la part du pouvoir législatif : avec la Loi Sécurité Globale qui avait pour projet de réduire drastiquement la liberté de la presse, ou plus récemment, avec l’empêchement de couvrir les expulsions des camps de migrants par le Conseil d’État. D’autre part, la répression de la part de la police envers les journalistes est elle aussi fait commun. L’an passé, c’est Taha Bouhafs qui avait été victime de violences policières alors qu’il couvrait une manifestation de travailleurs sans-papiers. Là encore, les dommages collatéraux sont sévères : ce fut 19 jours d’incapacité totale de travail et une épaule déboîtée.

Les violences policières sont précisément celles que dénonçaient les manifestants de ces mobilisations contre la Loi Sécurité Globale, et c’était ces mêmes violences qui étaient radicalement dénoncées lors du mouvement #BlackLivesMatters. Car celles-ci sont structurelles à la police, dont le rôle est par essence de défendre les intérêts de la bourgeoisie ; ainsi, face à une classe ouvrière et une jeunesse qui relèvent la tête et se radicalisent, ils n’ont d’autre outil que celui de la répression pour conserver leurs intérêts…

 
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