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La Izquierda Diario
31 de mars de 2021 Twitter Faceboock

"La gauche de gouvernement"...
Offensive raciste contre l’UNEF : le PCF capitule, le PS hurle avec les loups
Gabriel Ichen

Alors que le gouvernement et l’extrême-droite s’attaquent à l’UNEF allant jusqu’à demander sa dissolution, les figures du PS et du PCF, d’Olivier Faure à Fabien Roussel en passant par Carole Delga, s’en sont pris aux réunions non-mixtes. Elles montrent leur incapacité à construire une alternative face à l’offensive raciste et islamophobe.

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De gauche à droite : Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), Carole Delga (PS)

Dans le sillage de l’offensive raciste et autoritaire que mène le gouvernement avec la loi séparatisme, les accusations contre « l’islamo-gauchisme qui gangrène l’Université » se sont multipliées de la part de Frédérique Vidal, Jean-Michel Blanquer et Gérald Darmanin en tête.

Cette offensive aux visées racistes et liberticides s’est accélérée et étendue contre le mouvement étudiant, notamment après que la présidente de l’Unef, Mélanie Luce, ait admis l’existence de réunions en non-mixité entre personnes racisées pour que ces dernières puissent discuter et s’organiser face au racisme qu’elles subissent. Des parlementaires de droite et d’extrême-droite comme le député LR Eric Ciotti ou le sénateur LR Bruno Retailleau ont ainsi saisi l’occasion pour relancer les attaques contre le syndicat étudiant et demander sa dissolution. Presque immédiatement, sur BFM TV le 19 mars, le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer a demandé « des évolutions législatives » pour rendre « illégal » le fait d’organiser des « réunions en réalité racistes ». Pire, le ministre s’est lancé dans un renversement idéologique aventuriste pour un membre d’un gouvernement ouvertement islamophobe et raciste en affirmant que « les gens qui se prétendent progressistes et qui (…) distinguent les gens en fonction de leur peau nous mènent vers des choses qui ressemblent au fascisme ». Pourtant et jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas l’Unef qui distingue, contrôle, matraque et tue des jeunes de banlieue simplement parce qu’ils sont noirs ou arabes…

Dernièrement, ces attaques ont pris pour cible Audrey Pulvar, candidate du PS pour les élections régionales en Île-de-France et actuellement adjointe d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Interrogé sur sur BFM TV au sujet des réunions en non-mixité, l’ancienne journaliste avait simplement affirmé au sujet des réunions en non-mixité « ça ne me choque pas profondément ». De quoi déclencher une cabale immédiate partant de l’extrême-droite jusqu’au gouvernement. Marine Le Pen allant même jusqu’à accuser Audrey Pulvar de « provocation à la haine raciale »… Un comble pour une dirigeante d’un parti raciste, xénophobe et proche de groupuscules comme Génération Identitaire.

Face à ces offensives racistes et réactionnaires généralisées, une bonne partie de la gauche institutionnelle a préféré aller dans le sens des attaques, notamment du côté du parti socialiste et du parti communiste. Plutôt que de dénoncer ces offensives, les figures dirigeantes de ces formations politiques, comme les secrétaires nationaux Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF) ou encore Anne Hidalgo, maire PS de Paris, ainsi que la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga, ont fustiger l’organisation de réunions non-mixtes par des personnes qui font face au racisme.
 
Invité sur France Info, Fabien Roussel a dénoncé « les réunions segmentées selon la couleur de sa peau, sa religion ou son sexe » car « ça divise le combat ». Il a ajouté « je souhaite porter [pour 2022] une candidature véritablement républicaine, laïque et universaliste ». Pourtant, ce n’est pas le fait de pointer du doigt et visibiliser les oppressions générées par les systèmes raciste et patriarcal qui divise. Et encore moins le fait de s’organiser contre ces oppressions qui sous-tendent l’exploitation capitaliste. A contrario de ce qu’avance le numéro 1 du PCF, c’est le racisme et le patriarcat utilisés par la bourgeoisie, qui divisent. Et mettre sous le tapis ces oppressions, ne pas les prendre en charge en invoquant un « universalisme » fantasmé, renforce les divisions notre camp social.
 
Dans la même veine, le secrétaire général du PS, Olivier Faure, a critiqué l’organisation de réunions non-mixtes par l’Unef en dénonçant « une dérive incroyable », le 24 mars sur Sud Radio. Pour lui, le « danger dans ces réunions non mixtes, c’est l’idée que sont légitimes à parler du racisme les seules personnes qui en sont victimes […]. Moi je suis un républicain, un universaliste et un laïque ». Désavouant ainsi Audrey Pulvar, pourtant candidate de son propre parti pour les régionales…
 
Le jeudi 25 mars, le conseil régional de la région Occitanie a été envahi par l’Action française, groupe monarchiste d’extrême-droite qui comme le gouvernement, s’attaque à « l’islamo-gauchisme ». Le lendemain de l’action du groupe monarchiste, après l’avoir brièvement condamnée, la présidente PS de la région, Carole Delga, n’a rien trouvé de mieux à faire que de publier un tweet pour s’attaquer à… l’Unef et l’organisation de réunions non-mixtes entre personnes racisées…
 

 
Les réactions de ces leaders du PCF et du PS ont en commun d’invoquer les mêmes arguments abstraits « universalistes » et « républicains ». Les mêmes que ceux utilisés par l’extrême-droite, la droite et le gouvernement pour cacher leur offensive islamophobe et répressive sans précédent contre la communauté musulmane et, désormais contre le mouvement étudiant et les militants qui dénoncent le racisme.

Une adaptation et une attitude conciliatrice qui était déjà très claire de la part des deux organisations. En effet, la majorité des députés du PCF, dont Fabien Roussel et Marie-George Buffet, et de du PS s’étaient abstenus plutôt que de rejeter le texte de la loi séparatisme au moment de son passage à l’assemblée nationale.
 
Les directions du PCF et du PS, montrent une nouvelle fois leur grave inconséquence lorsqu’il s’agit de combattre les attaques en cours qui visent à marginaliser toutes celles et ceux qui osent dénoncer le racisme et l’islamophobie instiguée par le gouvernement et l’extrême-droite et qui stigmatisent toujours plus la communauté musulmane. Elles emboîtent ainsi le pas à la macronie qui s’épand sur le terrain de Marine Le Pen en vue de 2022, en reprenant à leur compte les attaques islamophobes contre le mouvement anti-raciste et le mouvement étudiant.
 
Face à cela, il convient de combattre haut et fort l’offensive réactionnaire du gouvernement, qui en plus d’attaquer aux musulman.e.s, s’en prend aux organisations de gauche comme l’Unef. Car avec les musulman.e.s, se sont désormais toutes les organisations de gauche, du mouvement étudiants mais aussi celles du mouvement ouvrier qui sont menacées. Mais surtout, il est urgent que les organisations du mouvement ouvrier, de la jeunesse ainsi que les comités des quartiers populaires qui luttent contre les violences policières et contre le racisme d’État , fassent front et se mobilisent dans la rue pour construire un rapport de force qui pourra stopper le gouvernement et imposer le retrait de toutes les lois liberticides et racistes.

 
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