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La Izquierda Diario
25 de mars de 2021 Twitter Faceboock

#SoutienRozenn
Toulouse. Une grève inédite à Chronodrive le 27 mars en soutien à Rozenn
Anna Ky

Depuis la mise à pied de Rozenn, jeune étudiante salariée à Chronodrive réprimée pour s’être mobilisée contre le sexisme avec ses collègues, une vague de colère secoue l’entreprise. Le 27 mars, les salariés de cette filiale d’Auchan sont appelés à se mettre en grève en solidarité avec Rozenn.

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La menace de licenciement qui pèse sur Rozenn, jeune salariée précaire de Chronodrive mobilisée contre les violences sexistes et sexuelles, a suscité une vague d’indignation qui dépasse largement les murs de cette entreprise de la grande distribution. La pétition contre son licenciement a dépassé les 20 000 signataires, le hashtag #SoutienRozenn a été relayé sur les réseaux sociaux par de nombreuses personnalités médiatiques, politiques, syndicales et féministes (de François Ruffin à Mona Chollet, en passant par Corinne Masiero, Caroline de Haas et Usul).

Mais le rapport de forces face à la direction de Chronodrive se construit également parmi les salariés de l’entreprise, qui préparent une journée de grève ce samedi 27 mars en solidarité avec Rozenn, privée de salaire depuis 20 jours. A l’image de cette jeune travailleuse en temps partiel, obligée de se salarier pour financer ses études au Mirail, les employés de Chronodrive sont en immense majorité des étudiants précaires.

La plupart des travailleurs de Chronodrive ont moins de 25 ans, et la libération de la parole provoquée par la répression de Rozenn a mis en lumière les conditions de travail dramatiques dans ce secteur de la grande distribution, où rare sont ceux qui restent en poste plus de quelques mois. Cadences infernales, port de charges lourdes, pression de la direction, mise en concurrence des salariés, contrats non-renouvelés après la période d’essai...

Dans ce secteur extrêmement précaire du monde du travail, la construction d’un rapport de forces face à des patrons-voyous est extrêmement compliquée. A l’image de certaines collègues de Rozenn victimes de harcèlement sur leur lieu de travail, beaucoup de salariés font le choix de démissionner et de chercher un emploi ailleurs – tâche rendue d’autant plus compliquée en pleine crise économique, alors que pleuvent les annonces de licenciement et que le chômage explose.

Pourtant, à Chronodrive, les salariés ont décidé de relever la tête. La section CGT Chronodrive, où Rozenn est syndiquée, a été fondée au printemps 2020, lors du premier confinement, alors que les patrons d’Auchan (groupe auquel appartient Chronodrive), refusaient la prime Covid à leurs employés en temps partiel, qui avaient pourtant accumulé les heures supplémentaires devant l’augmentation importante des achats en ligne. Une pétition avait alors été lancée par les jeunes salariés de Chronodrive à Lalande, exigeant de recevoir la prime de 1000 euros promise par le gouvernement et le patronat.

Aujourd’hui, la colère est toujours vive, en témoigne l’écho rencontr par la campagne contre le licenciement de Rozenn. A tel point que pour la première fois dans l’histoire de Chronodrive, où il n’existe aucune tradition syndicale et où l’organisation des salariés est rendue particulièrement compliquée par le turn-over et les méthodes de management brutales, un appel à la grève a émergé en solidarité avec Rozenn, le samedi 27 mars.

A Toulouse, dans le magasin de Basso Cambo (où Rozenn est employée) et à Lalande, plusieurs salariés de Chronodrive se préparent à la grève ce samedi, qui sera doublée d’un rassemblement à 15 heures où de nombreux soutiens seront présents.

De toute évidence, le caractère inédit de cette mobilisation n’a pas échappé à la direction de l’entreprise, puisque qu’ils n’ont eu de cesse de manier la carotte et le bâton pour tenter de briser préventivement toute action de solidarité avec Rozenn.

Comme le relate Raphaël, responsable syndical de la section CGT Chronodrive, la direction a littéralement essayé d’acheter les salariés ces derniers jours, en leur offrant pour la première fois des invendus à quelques jours de la grève. Un geste particulièrement ironique quand on sait que l’argument qu’ils utilisent pour licencier Rozenn, c’est un tweet où elle dénonçait le gaspillage alimentaire.

Mais dans le même temps, les dirigeants de l’entreprise cherchent également à effrayer les éventuels grévistes, en leur mentant ouvertement sur leurs droits (arguant par exemple qu’ils n’auraient pas la possibilité de faire grève toute une journée ou qu’ils devraient se déclarer grévistes plusieurs jours à l’avance, ce qui est totalement faux). En prévision du rassemblement de samedi, ils auraient également contacté la police et engagé des agents de sécurité privée.

Un geste qui montre clairement comment Chronodrive préfère investir son argent : tout pour la répression, rien pour les étudiants précaires, alors même que Rozenn a déjà perdu plusieurs centaines d’euros de salaire depuis le 6 mars, jour de sa mise à pied.

Face à ces manœuvres de la direction, l’unité des salariés de Chronodrive et la solidarité sont essentiels. Nous avons plus que jamais besoin de votre soutien :

Donnez à la caisse de grève

Signez et partagez la pétition

Participez au rassemblement de samedi

 
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