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La Izquierda Diario
3 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Coup de com’
Bons d’achat, promotions... La grande distrib se refait une image sur le dos de la précarité étudiante
Rafael Cherfy

Depuis plusieurs semaines, de nombreuses enseignes de la grande distribution mettent en place des actions contre la précarité étudiante. Derrière les coups de com’ marketting, ces initiatives qui visent surtout à fidéliser une nouvelle clientèle se révèlent particulièrement hypocrites quand on considère le traitement réservé aux étudiants précaires qui travaillent dans ces enseignes.

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Surfer sur la précarité étudiante : la nouvelle stratégie marketing de la grande distribution

Alors que les files d’attentes pour les colis alimentaires s’allongent de jours en jours et que certaines associations n’arrivent même plus à répondre aux demandes, de nombreuses enseignes de la grande distribution se sont lancées dans des campagne « d’aide aux étudiants précaires ».

La détresse des étudiants permet de s’offrir un bon coup marketing pour la grande distribution mais aussi de fidéliser une nouvelle clientèle en lui proposant des promotions ridicules. C’est le cas d’Intermarché, où pendant 6 jours, les étudiants pouvaient bénéficier de 10 € d’achats dès 20 € dépensés à condition, bien sûr, d’avoir la carte de fidélité. Dans cette droite lignée, Auchan a annoncé « prendre le relais » et mis en place le même dispositif pendant que Carrefour et Système U préparent une future opération nationale. Aussi Casino a organisé des collectes pour les banques alimentaires sans jamais payer aucun produit de sa poche, mais plutôt en incitant les clients à consommer plus, pour qu’ils offrent eux même les produits aux banques alimentaires. Enfin Leclerc a annoncé le 4 février, le lancement de paniers étudiants à prix bas, mais un mois après la promesse est toujours sans suite.

Ces différentes annonces très publicisées permettent au patronat de la grande distribution de se donner une apparence charitable. Mais dès que l’on creuse un peu, ces dispositifs apparaissent surtout comme très symboliques et hypocrites et principalement motivés par un objectif commercial. Ces mesurettes s’inscrivent dans la continuité de celles proposées par le gouvernement qui a récemment annoncé l’ouverture de 10 00 nouveaux contrats précaires (stages et contrats d’apprentissage) au ministère de l’intérieur ou encore l’opération 1 jeune, 1 mentor, un projet qui n’est en réalité qu’un cache misère du chômage massif qui attend les jeunes

Derrière le coup de com’, les étudiants précaires sont les premiers exploités de la grande distribution

Ce n’est plus un secret, la grande distribution est la grande gagnante de la crise sanitaire. Les grandes enseignes ont profité de la fermeture des restaurants et des bars, augmentant fortement leur chiffres d’affaire de façon durable (à l’image de Carrefour qui a comptabilisé une hausse de 7,8 % de son chiffre d’affaire en 2020 par rapport à 2019).

Malgré des chiffres records, les salariés, dont une grande partie sont des étudiants à temps partiel, n’ont connu que le mépris de la part de leur direction. Cela s’est particulièrement illustré avec la trahison de la prime Covid de 1000 euros, une promesse restée sans lendemain. Pire encore, certaines enseignes comme Auchan ne se sont pas gênées pour annoncer un plan de licenciement de plus de 1500 salariée en pleine pandémie

Les étudiants (dont plus d’un sur deux est obligé de travailler pour financer ses études) occupent la majorité des postes à temps partiel dans la grande distribution. Ces derniers jouent le rôle de variable d’ajustement pour le patronat avec des contrats précaires et flexibles, qui permettent de moduler les heures de travail en fonction de l’activité. Le premier confinement, avait en ce sens entrainé une explosion de l’activité pour les grandes surfaces et les drives, et démontré pleinement ce rôle que jouaient les étudiants travailleurs dans la grande distribution

Organiser nous-même la solidarité et la mobilisation pour en finir avec la précarité

Contre la solidarité marketing hypocrite du patronat de la grande distribution, l’urgence est à l’organisation par nous-même, par les étudiants et travailleurs, d’espaces de solidarité et d’organisation de la lutte. C’est l’objectif de la journée contre la précarité organisée le 3 mars sur le campus du Mirail à Toulouse comme celui du repas solidaire et convivial du 9 mars à Bordeaux

Contre les mesures symbolique et les coup marketing de la grande distribution, nous revendiquons un revenu étudiant à hauteur du SMIC financé par un impôt sur les grandes fortunes. Cet impôt doit être prélevé en premier lieu sur la fortune du patronat, et notamment celui de la grande distribution qui fait des profits sur la crise sanitaire et le travail précaires des jeunes. Face à l’urgence et à la détresse étudiante, l’enjeu est de s’organiser sur nos lieux de travail comme nous le faisons à Chronodrive et sur nos lieux d’études pour construire une mobilisation qui se fixe l’objectif clair d’en finir avec la précarité et les mesurettes du gouvernement.

 
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