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La Izquierda Diario
3 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Bordeaux. Grand repas solidaire : se retrouver, s’organiser et lutter ensemble contre la précarité étudiante
Petra Lou

À l’appel de différentes organisations du monde étudiant et du travail, ainsi que des comités de lutte contre la précarité étudiante, à Bordeaux, une journée de lutte s’organise pour le mardi 9 mars à l’Université Bordeaux Montaigne, où aura lieu un grand repas solidaire. L’occasion de porter les revendications de la jeunesse, mais aussi du mouvement ouvrier contre les multiples attaques du gouvernement et du patronat.

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Après un an d’épidémie, et une crise économique dont les conséquences brutales ne font que commencer, la précarité dans la jeunesse étudiante explose en France. Des inégalités qui s’accroissent, comme l’a montré une enquête menée à l’Université Bordeaux Montaigne, lancée à l’initiative de différentes organisations étudiantes (Onzième Thèse, EBM, la FSE, Solidaires, …), qui a confirmé l’ampleur de la détresse économique et psychologique de la jeunesse. Une situation insoutenable pour les étudiants et leur famille, qui s’est tragiquement traduite par de multiples suicides et tentatives de suicides en ce début d’année.

Entre l’isolement qu’a provoqué le confinement, les fermetures d’université, et les conséquences de la crise économique, de nombreux étudiants ont des difficultés au niveau psychologique, ou de logement, avec des appartements souvent insalubres. Parfois les étudiants n’arrivent même plus à payer leur loyer ou se nourrir correctement comme en témoigne les files d’attente qui s’allongent lors de distribution de colis alimentaire. Évidemment, cela rend toujours plus difficile le suivi normal des cours, qui impose une pression scolaire importante pour les étudiants. La sélection à l’université va nécessairement mettre de côté les étudiants les plus précaires, de plus en plus nombreux, et conduire à l’exclusion des couches populaires et ceux issus de familles ouvrières de la fac.

Si le gouvernement a fait plusieurs annonces pour répondre à cette situation de détresse, celles-ci restent encore largement insuffisantes, comme les chèques-psy ou les CROUS à 1€, qui ne sont que des mesures cosmétiques, pendant que les APL et toutes les aides aux jeunes ne font que baisser. La précarité dans la jeunesse étudiante n’est pas nouvelle, mais elle ne fait que se renforcer avec la crise sanitaire et économique, qui fragilisent toujours plus ce secteur social, dans un contexte où l’épidémie est gérée de manière totalement catastrophique par l’exécutif.

Face à la précarité et pour refuser la sélection sociale, une journée solidaire avec la jeunesse et le monde du travail

Après un constat avec des chiffres alarmants qu’a permis d’objectiver l’enquête à l’Université Bordeaux Montaigne, les organisations étudiantes veulent mettre en place un plan de bataille pour mettre fin à cette précarité généralisée dans la jeunesse universitaire, et à la sélection sociale qui va jeter des milliers d’étudiants en dehors des facs.

C’est en ce sens que des comités de lutte contre la précarité ont vu le jour, dans plusieurs campus de Bordeaux et résidences CROUS, comme premiers cadres d’organisation des étudiants et de leur soutien. Au-delà de visibiliser et médiatiser cette situation, au travers de reportages et prises de témoignages dans les cités universitaires et dans les files de continuité alimentaire, ces comités lancent une première initiative le mardi 9 mars, sur le parvis de l’Université Bordeaux-Montaigne. Un grand repas solidaire, organisé par et pour les étudiants, aux côtés de divers secteurs du monde du travail présents pour témoigner de leur solidarité. De nombreuses organisations ont d’ores et déjà signé l’appel : Onzième Thèse, NPA Jeunes, Révolution Permanente, UNEF, SOS Racisme, CGT Samna (Syndicat des Artistes et Musiciens de Nouvelle-Aquitaine), AC Gironde, CNT Supérieur-Recherche, ESR Précaires, Jeunes Insoumis.es, Bordeaux Montaigne contre la précarité, CGT Blanchisserie Haut Leveque, Syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde, Solidaires étudiant.e.s, On est là (Sciences po Bordeaux), Collectif Marcel Mauss, Association des Étudiants algériens de Bordeaux, Bordeaux Montaigne contre la précarité, Les Maraudeurs, CGT TBM, CGT Éducation Nationale 33, Espoir Pour Tous, Du Pain et des Roses Bordeaux, Bordeaux en Luttes, Syndicat CGT énergie 33, NPA Fédération 33, Collectif des luttes sociales de Haute-Gironde, Collectif des AED et AP de la Gironde, SUD Collectivité Territoriale 33, ...

La journée commencera partir de midi, sur le parvis de l’université Bordeaux Montaigne, avec la distribution d’un repas gratuit pour toutes les personnes présentes. La suite du programme est en cours de finalisation, mais des concerts et spectacles vivants sont déjà prévu. Enfin, cette première journée se conclura par une discussion sur la précarité étudiante et les perspectives que l’ensemble des participants se proposent.

Pour que nous ne soyons pas la génération sacrifiée, et que nous ne payons pas la crise, il faut engager un combat d’ensemble avec le mouvement ouvrier

Alors qu’un jeune sur deux est obligé aujourd’hui de travailler pour s’en sortir, la jeunesse incarne une variable d’ajustement pour le patronat, de par ses contrats souvent précaires, et un chômage qui est monté jusqu’à 22 % pour les 14-25 ans en 2020. Dans un contexte où l’on assiste à la multiplication des licenciements et des attaques du patronat contre les travailleurs, la jeunesse fait face à une absence de perspectives d’avenir, sur un marché du travail qui ne fait que se contracter : si plus de 700.000 jeunes sont rentrés sur le marché du travail en 2020, dans le même temps, 700 000 emplois ont été supprimés depuis le début de la crise sanitaire.

C’est en ce sens que la journée du 9 mars à l’Université Bordeaux-Montaigne est appelée par des secteurs de la jeunesse, mais aussi par des secteurs du mouvement ouvrier, pour en faire une date de construction de liens, contre tout corporatisme, pour porter un combat d’ensemble, qui dépasse les difficultés immédiates des étudiants. En effet si la précarité des étudiants est une urgence à laquelle il faut répondre, celle-ci s’articule avec la sélection à l’université, qui souffre de coupes budgétaires depuis des années, comme l’ensemble des services publics, mais aussi de la défense de l’emploi et des acquis, à l’heure où le patronat, main dans la main avec le gouvernement, cherche à faire payer les conséquences de cette crise aux travailleurs, à la jeunesse, et aux secteurs populaires. En effet en pleine pandémie, le gouvernement continue dans sa lignée, la politique d’austérité contre les services publics, en même temps qu’il soutient et généralise les APC, les PSE dans le privé, et arrose de milliards d’euros les grands patrons qui licencient massivement. D’autre part, les secteurs de la restauration, l’hôtellerie, petits commerçants ou encore le monde de la culture, sont en train d’étouffer dans un moment d’incertitudes, sans aucune perspectives et très peu d’aides, et accumulent des dettes.

S’il est difficile d’avoir 20 ans en 2020 comme l’a dit Macron lui-même, c’est bien à cause des politiques d’austérité, de sa gestion catastrophique de la crise qui donne lieu à de nombreuses incertitudes, et conduisent à l’isolement et au renforcement des inégalités. Alors que les attaques se multiplient, il apparaît clair que Macron et son monde préfèrent préserver leurs profits, que défendre nos vies face à la crise sanitaire et économique. Si différentes initiatives émergent de la part de diverses organisations caritatives et syndicales, notamment pour en venir en aide aux étudiants qui n’arrivent même pas à s’alimenter correctement, le combat qui s’ouvre contre la précarité immédiate est urgent, mais nous devons relever la tête pour dire que nous ne voulons pas passer notre vie dans la misère et à dépendre de nos solidarités.

La journée solidaire du 9 mars est l’occasion de faire converger les initiatives de solidarité de ces différentes organisations syndicales ou associatives, mais surtout d’ouvrir un combat d’ensemble, liant les revendications immédiates des étudiants, à celles du mouvement ouvrier pour la défense de l’emploi et des acquis. C’est une occasion de se rencontrer et de dseonner des perspectives d’organisations autour d’un programme d’urgence pour des conditions de vie, d’études et de travail dignes, pour combattre la sélection sociale, et défendre une Université qui reste libre et gratuite pour tous. L’ensemble du monde du travail et du monde universitaire sont invité à participer à cette journée, pour protester contre la politique criminelle de Macron et son monde et commencer à riposte pour que ce ne soit pas à nous de payer leur crise.

Rendez-vous le 9 mars, sur le parvis de l’Université de Bordeaux Montaigne (tram B Montaigne Montesquieu) dès midi, pour entamer ce premier round du bras de fer contre Macron et son monde !

 
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