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23 de février de 2021 Twitter Faceboock

SKF Avallon. Les salariés de l’usine repartent en grève illimitée face au mépris de la direction
Jaque Mate

Ce lundi 22 Février les salariés de l’usine SKF à Avallon ont décidé de repartir en grève reconductible suite à l’absence de réponse de la direction concernant une prime de continuité d’activité alors que celle-ci avait déclaré en CSE qu’elle ferait des propositions concrètes.

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Crédits photo : Page facebook Sauvons RKS SKF Avallon.

N’ayant toujours pas de réponse quant à la prime de continuité d’activité abordée dans la discussion en CSE jeudi dernier et sur lequel la direction avait indiqué qu’elle allait faire un « geste », les salariés ont décidé de repartir en grève illimitée.

Comme l’explique le délégué syndical FO Cristopher Ferreira : « Il nous a été promis une prime de 400 euros par mois à condition de livrer 1,6 million tous les mois et sans accident de travail », ce qui correspondrait à la production normale de l’usine.

Le PDG de ce leader mondial de la production de roulements mécaniques, Alrik Danielson déclarait le 2 février dernier lors de la publication des résultats annuels de l’entreprise qu’il tenait « à remercier tous les collaborateurs de SKF pour leur engagement en 2020 qui nous a permis de mener à bien notre stratégie, comme en attestent nos résultats à nouveau très solides, en particulier au quatrième trimestre. Ces résultats sont d’autant plus impressionnants qu’ils ont été réalisés dans le contexte externe exceptionnel que nous connaissons depuis 12 mois (..) Nous avons enregistré un excellent résultat d’exploitation ». Récemment le groupe a en effet réalisé des records de chiffres d’affaires. Dans la continuité de l’année précédente où le groupe avait réalisé près de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaire.

En guise de remerciement les salariés SKF du site d’Avallon vont voir leur site fermer entrainant ainsi la suppression de 141 postes … Dans cette course effrénée au profit, ce sont encore et toujours les mêmes qui trinquent alors qu’une minorité se partagent les bénéfices.

Cependant, depuis plusieurs mois, les salariés ont mené une lutte marquée par une combativité exemplaire. Ils ont notamment réussi à imposer un rapport de force considérable en bloquant les livraisons de roulements mécaniques de leur usine. La production de ces roulements est indispensable au fonctionnement de machine nécessaire à de gros chantiers du secteur du BTP mais également nécessaire pour faire tourner l’industrie aéronautique et automobile. Considérablement agacé et sous pression, dans une vidéo adressé aux salariés, le PDG Danielson avait menacé les grévistes d’accélérer la fermeture du site et de couper court aux négociations menaçant les grévistes de n’obtenir aucune prime.

Pourtant cette, prime qui permettra aux salariés de survivre plus facilement à court terme n’est pourtant pas une solution suffisante face à la crise à venir. Face à une situation économique qui ne va que s’aggraver, avec une hausse du chômage et de la précarité générale, perdre son emploi est une sanction terrible. Comme l’explique Gaëtan Gracia, salarié et délégué CGT dans l’aéronautique, dans un article paru sur RP Dimanche :, comment retrouver un poste dans un marché du travail ou les demandeurs d’emplois sont tous les jours plus nombreux ?

Face au tsunami de licenciements et de suppressions d’emplois la tâche urgente est une stratégie qui ne se limite pas à « limiter la casse » dans une situation qui, pour le moment, a tétanisé la classe ouvrière. Il en va de la vie ou de la mort des travailleurs en tant que classe mais aussi, dans une situation de pandémie mondiale, de leur survie physique. Le chômage de masse risquerait d’exercer une énorme pression sur les travailleurs en situation d’emploi pour les contraindre à accepter des conditions de travail dégradées. Pour les secteurs les plus précaires, la crise frappe plus dur qu’ailleurs et nombreux sont ceux qui risquent d’ores et déjà de tomber dans la misère. C’est pour cela qu’il faut construire collectivement un plan de lutte avec l’ensemble de secteurs qui se mobilisent aujourd’hui contre la casse sociale.

C’est avec cette volonté que les révolutionnaires (…) doivent se battre non seulement pour regrouper tous les secteurs qui commencent à relever la tête, mais aussi pour commencer à incarner une autre stratégie du mouvement ouvrier, qui vise la victoire et articule la lutte défensive pour l’emploi à la contestation du pouvoir du patronat lui-même.

Alors que les entreprises sont livrées à elle-même par les directions syndicales, les salariés luttent localement contre la casse sociale en faisant preuve d’une grande détermination, pourtant notre classe n’est forte que lorsqu’elle se bat en tant que classe, autrement dit que quand elle se soude dans la lutte, dépassant les frontières de l’entreprise, de la branche et au-delà, et non pas par une succession, une juxtaposition de conflits ou de dates de mobilisations.

Loin de se satisfaire de « négocier le poids des chaines », il est crucial d’opposer aux grands groupes - qui licencient alors que les résultats sont au rendez-vous comme c’est le cas pour SKF -un véritable plan de bataille qui passe notamment par des luttes radicales au moyen de la grève et de l’auto-organisation à la base par les travailleurs eux-mêmes.

Il faut refuser d’accompagner le massacre, ne pas entrer dans le jeu du dialogue social qui n’est qu’un leurre et qui ne peut que mener à une issue négative pour les salariés. Alors qu’on voit que notre classe est capable d’une forte capacité de résistance, à l’image de toutes ces luttes locales qui maillent véritablement le territoire Français mais qui restent tout aussi valable à l’échelle internationale, il serait plus efficace de mettre à profit cette énergie en unissant les différentes mobilisations locales et en s’inspirant de ce qui a pu être fait récemment par les raffineurs de Grandpuits par exemple, préparer et coordonner une riposte qui est à la fois possible et nécessaire. Une riposte qui impose avec intransigeance la revendication de zéro licenciements !

 
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