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17 de février de 2021 Twitter Faceboock

Mouvement ouvrier
VIDEO. Technicentres, Infrapôle : les invisibles relèvent la tête et prennent la parole sur RP !

Ce mardi soir, Anasse Kazib recevait trois cheminots sur Révolution Permanente pour revenir sur les mobilisations en cours dans les technicentres et à l’Infrapôle de Paris Nord. Des luttes importantes, menées par les secteurs les plus précaires de la SNCF.

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Donner la parole aux « invisibles », ceux qui assurent la maintenance des voies, réparent les rames, et garantissent ainsi le fonctionnement du transport ferroviaire au quotidien. Voilà la tâche que s’était fixé hier soir Anasse Kazib, dans le cadre d’un live Révolution Permanente. Autour de lui, trois invités, Clément, militant syndical et ouvrier au Technicentre de Châtillon, Karim Dabaj, militant syndical et ouvrier au Technicentre du Landy et Younes, agent maintenance voie et gréviste à l’Infrapôle Paris Nord.

En guise d’introduction, Clément est d’abord revenue sur la grève sauvage du Technicentre de Châtillon de 2019. Un mouvement spontané au retentissement très important, mené par des travailleurs parmi les plus précaires de la SNCF. « La direction avait décidé de nous attaquer sur un accord local en supprimant des repos. Ca a généré beaucoup de colère car on est en horaires décalés et ils ont voulu augmenter le travail de nuit. Assez rapidement on est tous partis en grève sauvage à l’issue d’une assemblée générale. »

Un mouvement inédit qui avait entraîné dans son sillage d’autres technicentres. « Chatillon a ouvert plein de portes dans la lutte. Au matériel on avait l’habitude de dire : quand on fait grève ça ne se voit pas. Quand on a vu que la grève à Châtillon a fait annuler 8 TGV sur 10 on a pris conscience qu’on pouvait bloquer l’outil de travail » poursuit Karim Dabaj. « On a saisi l’opportunité pour lancer un mouvement offensif, et on a gagné sur une partie de nos revendications ».

Une véritable démonstration de la part des secteurs les plus précaires de la SNCF. « Au matériel on se considère comme la dernière roue du carrosse. Les métiers du matériel sont très physiques, 3/8, jour et nuit, ça bosse 24/24. Il n’y a aucune reconnaissance professionnelle. » rapporte Karim Dabaj. « Notre métier est de moins en moins intéressant parce qu’ils essayent, via des outils informatiques, d’annihiler la technicité de notre métier. Le matériel devient un secteur de plus en plus précaire avec énormément de sous-effectifs. » complète Clément.

Une situation proche des problématiques auxquelles font face les travailleurs de l’Infrapôle Paris Nord. « Notre métier c’est de rénover toutes les voies en surface du RER B et RER D. Ca se passe essentiellement la nuit. » explique Younes. Des « invisibles » qui ont relevé la tête à l’occasion d’un mouvement, là encore, inédit. « On est à 100% en grève sur notre brigade autour de nos conditions de travail, et on a été rejoint par une autre brigade qui travaille sur les grandes lignes. Nos revendications sont parties de promesses sur des primes, liées à nos conditions de travail. » raconte l’agent de maintenance de l’Infrapôle. Des problématiques qui s’ajoutent aux graves enjeux de sécurité. « A Gare du Nord, on ne peut pas travailler en sécurité ! »

Des grévistes qui relèvent la tête et donnent l’exemple à l’ensemble de notre classe pour faire face à la période crise sanitaire, économique et sociale actuelle. « C’est important de voir qu’on a des camarades de l’Infrapôle qui mènent une grève exemplaire dans une période où les riches sont de plus en riches et il n’y a rien pour les travailleurs. » rebondit ainsi Clément. Pour l’Infrapôle, le combat continue alors que la SNCF tente de jouer le rapport de forces.

Des batailles exemplaires, qui ouvrent de riches perspectives pour la suite comme le note Anasse Kazib en conclusion : « Ces combats posent la question de l’emploi, de la reconnaissance. Même dans des fleurons de l’industrie, à la SNCF, on a des salariés qui font vivre le service public et qui n’arrivent pas à en vivre. Tout ça devrait éveiller les consciences. On peut se dire que c’est des grèves locales, qu’il faut une révolution et on sera d’accord là-dessus. Mais ces débrayages là ils sont précurseurs de la suite, ils font émerger des visages de la nouvelle génération ouvrière comme à Grandpuits. »

Pour soutenir les grévistes de l’Infrapôle Paris Nord, donnez à leur caisse de grève !

 
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