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La Izquierda Diario
17 de février de 2021 Twitter Faceboock

Face au mépris du gouvernement pour la jeunesse, le collectif étudiants fantômes interpelle Vidal
Igor Jenkins

Isolés, précaires, en détresse psychologique et sans aucune perspective d’avenir ,c’est face à cette image de la jeunesse en 202 que le collectif étudiants fantôme interpelle la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal sur les maigres mesures prises par le gouvernement qui montre son mépris pour les étudiants.

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Depuis le début de la crise, les étudiants sont particulièrement touchés par les conséquences sociales, financières et psychologiques de la crise sanitaire mondiale. Le mouvement « Etudiants Fantômes“ fait état de la situation désespérée de certaines étudiantes et demande, dans une lettre ouverte adressée à la ministre de l’Enseignement Supérieure, de la Recherche et de l’innovation Frédérique Vidal, que des mesures concrètes soient prises.

Sur Twitter, le collectif a publié la lettre ouverte à la ministre Vidal. Soutenue et signée par 80 parlementaires au total, certaines revendications sont exigées : la réouverture des universités selon un modèle hybride et de façon facultative, vue que le risque de contamination peut poser un problème pour certains foyers estudiantins. Ils réclament également une action responsable du gouvernement et des investissements adéquats et une aide financière générale pour la situation particulière dans laquelle se trouvent de nombreux étudiants, afin de contribuer à compenser le manque de salaire et à remplacer les bourses qui ne sont plus disponibles.

Les mesures prises jusqu’à présent par le gouvernement sont loin d’être suffisantes face à l’ampleur de la détresse des étudiants. En effet, 73% d’entre eux souffrent des conséquences psychologiques du stress de la crise, de l’insécurité financière et de l’absence de perspectives d’avenir. 23% sont touchés par des idées suicidaires, plusieurs étudiants ont perdu l’espoir, ce qui a conduit à de nombreuses tentatives de suicide dans les dernières semaines. Dans cette situation dramatique, les chèques psy de 3 séances de 45 minutes chacune ne constituent pas une solution efficace et à long terme. Il faut s’attaquer à la racine du problème, la gestion de la crise sanitaire.

Outre le fait que les capacités et la disponibilité des psychologues sont insuffisants pour le nombre élevé et la demande d’aide psychologique de la part des étudiantes, il suffit d’examiner de plus près les situations individuelles des étudiants.

Un article de la revue Le monde relate la situation actuelle d’une étudiante de Montpellier. Alexie Candella en est à sa troisième année d’études et ses parents ne sont pas en mesure de l’aider financièrement. Pour subvenir à ses besoins, elle travaille en plus de ses études. À l’heure actuelle, après avoir payé le loyer, il lui reste seulement 50 euros pour tout le mois.

D’autres étudiants interrogés sont confrontés à des difficultés similaires et doivent appliquer des stratégies différentes. Alors qu’ils font des économies extrêmes dans leurs dépenses alimentaires et mettent en risque leur santé, beaucoup sont obligés de rester chez des amis pour un temps indéterminé ou de retourner dans leur famille, qui est parfois instable et à des kilomètres de leur université.

La situation est encore plus difficile pour les étudiants étrangers, dont certains ne bénéficient pas d’une aide financière et ne sont pas autorisés à travailler le même nombre d’heures que leurs camarades titulaires d’un passeport européen. En outre, les confinements ont donné lieu à de nombreux licenciements. En combinaison avec la situation générale de stress et d’isolement, il est évident que 2 heures et 15 minutes de thérapie ne sont pas une solution à long terme.

Mohammed Benlahsen, président de l’université de Picardie Jules Verne à Amiens, parle d’un traumatisme collectif qui se développe à travers l’isolement des étudiants. À l’université à Amiens, la demande d’aide a augmenté de 30%. En novembre de l’année dernière, le service de santé universitaire (SSU) a réalisé une enquête auprès des 32 000 étudiants, qui a reçu un taux de participation relativement élevé. 33% des personnes interrogées présentaient des signes de dépression, 19% des idées suicidaires, 72% des problèmes psychologiques liés à la situation financière et à la déshumanisation de l’enseignement.

Alors que la situation psychologique des étudiants s’est détériorée au cours de la crise, une mesure de réduction du coût des repas a été mise en place par le gouvernement dans le cadre de la politique de financement de la vie étudiante. Depuis le 25 janvier, il existe la possibilité de recevoir un menu deux fois par jour pour un euro. Toutefois, cette mesure montre également comment les Crous utilisent le financement public. Après avoir fait la queue pendant des heures, les étudiants reçoivent des repas insuffisants.

Outre le fait que l’enseignement à l’université est basé sur l’interaction personnelle et que les étudiants deviennent des zombies devant les écrans, les mesures prises par le gouvernement sont une tentative lamentable de lutter contre certains aspects de la pandémie au lieu de s’attaquer aux causes du problème et de garantir l’ouverture des universités pour tout le monde en respectant des mesures sanitaires en mettant des moyens dans l’enseignement supérieur pour embaucher du personnel et mettre en place un protocole sanitaire à la hauteur de la crise.

 
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