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8 de février de 2021 Twitter Faceboock

Justice patriarcale
Justice pour Julie : une mobilisation pour que la peur change de camp
Cécile Manchette

Le combat de Julie, victime de viols par 20 pompiers de Paris entre ses 13 ans et ses 15 ans, et sa mère Corinne Leriche, contre la justice patriarcale, parvient enfin à être mis en lumière grâce à leurs dénonciations, et à la mobilisation construite ces deux dernières années. Ce dimanche, plusieurs rassemblements étaient appelés dans toute la France pour exiger Justice pour Julie alors que seulement trois pompiers sont poursuivis pour atteintes sexuelles et non pour viols.

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Crédits photo : Quentin Nataf

Un combat mis en lumière par une mobilisation naissante

Julie et sa mère Corinne Leriche luttent depuis maintenant plus de dix ans, isolées, pour que les vingt pompiers de Paris qui ont fait subir des agressions et viols, de manière répétée entre 2008 et 2010, à Julie de ses 13 ans à ses 15 ans, soient condamnés pour ce crime.

Ce dimanche 7 février, des rassemblements ont été appelés par Julie, sa famille et des organisations féministes et politiques, à se tenir partout en France. Une journée de mobilisation particulièrement importante dans l’affaire qui aujourd’hui en est à un point critique.

A Paris, où se déroule ce scandale judiciaire depuis 10 ans, Corinne Leriche a pris le temps de répondre à chaque média présent pour dénoncer l’histoire terrible qu’a vécue sa fille. Puis, elle a ouvert les prises de parole au rassemblement parisien revenant sur les faits avant de décrire avec précision les rouages d’un système oppressif qui de bout en bout a cherché à maintenir Julie dans le silence.

Dans une tribune publiée le 1er février sur Médiapart, les signataires, - des organisations féministes, politiques et différentes personnalités -, rappelaient l’ensemble des violences institutionnelles auxquelles a été confrontée Julie, celles-ci venant s’ajouter et raviver les violences physiques et psychologiques extrêmes subies par la jeune femme. Les violences institutionnelles vont des propos tenus par un policier de la brigade des mineurs à la procédure judiciaire enclenchée contre les pompiers dont seuls trois sont poursuivis aujourd’hui, en passant par le dossier produit par l’expert psychiatre niant les conséquences psychotraumatiques d’un viol, jusqu’à l’appel rendu par la cour de Versailles confirmant en novembre dernier la déqualification des faits de viols en atteinte sexuelle sur mineure pour les trois pompiers renvoyés devant le Tribunal correctionnel.

En réponse à l’intervention de Corinne Leriche, les quelques centaines de personnes réunies non loin du Palais de Justice de Paris ont crié "la honte !", faisant écho au mouvement MeToo. C’est un peu partout en France que des regroupements similaires avaient été appelés devant les tribunaux pour faire pression sur la cour de cassation qui doit se prononcer sur la requalification en viols ce mercredi 10 février. Si tel n’était pas le cas, Julie ne bénéficierait plus de recours possible.

Justice pour Julie ! : un cri contre les violences patriarcales

Depuis deux ans, Julie et sa mère ont changé de stratégie, et ont décidé de chercher à médiatiser l’affaire dans un contexte où la lutte contre les violences sexistes et sexuelles a été imposé à l’agenda par un mouvement féministe à l’international.

Des organisations féministes dont le Collectif National pour les Droits des Femmes (CNDF), Osez le féministe, les Femen ou encore les effrontées, mais aussi des manifestantes ou/et militantes féministes ont répondu à l’appel pour aider à dénoncer et visibiliser cette affaire. Une affaire loin d’être isolée qui est rentrée en résonance avec la colère et la soif de justice contre ce que les manifestantes nomment la « culture du viol » qui, il faut le souligner, est principalement perpétrée par des institutions telles que la justice, la police, c’est-à-dire des institutions liées à l’État, ce qui en fait les principaux responsables.

Lors du rassemblement parisien, Julie a trouvé la force, pour la première fois, de prendre la parole, poussée par la mobilisation. Elle a déclaré, le poing levé : "J’ai un message pour mes violeurs : vous pensiez que vous m’aviez tuée, maintenant c’est à vous de trembler".

Un message puissant appelant à briser le silence sur les violences faites aux femmes et à refuser les violences perpétrées par un système oppressif qui considère et inscrit dans ses textes de lois qu’une enfant pourrait être consentante à un rapport sexuel avec un adulte ou encore laisse à la charge de la victime de prouver qu’elle n’était pas consentante. Un système oppressif qui écrase les femmes, broie la vie d’enfants, et contre lequel une nouvelle génération se soulève aujourd’hui.

 
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