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La Izquierda Diario
1er de février de 2021 Twitter Faceboock

Lutte de Grandpuits
"Rallumer la flamme de la solidarité". Les grévistes de Grandpuits se rendent à la raffinerie de Normandie
Tom Cannelle

Pour un débrayage massif les 3 et 4 février, la solidarité entre les raffineurs se construit. Après la rencontre avec le dépôt de Genevilliers, le comité de grève de la raffinerie de Grandpuits ainsi qu’Adrien Cornet, le délégué CGT ont rencontré, ce 29 janvier, les travailleurs de la plus grande raffinerie de France : la raffinerie de Normandie qui répond présent à l’appel des Grandpuits.

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La raffinerie de Normandie, au Havre, c’est près de 1600 travailleurs Total, la plus grande raffinerie de France, la seule qui ne soit pas concernée par un projet de « reconversion écologique » par Total. C’est dans cette usine que se sont rendus ce vendredi 29 janvier les raffineurs en lutte de la raffinerie de Grandpuits qui se battent contre la volonté du géant pétrolier de reconvertir le site en lieu de production de bioplastique, biocarburant et pyrolyse. Dans le but de « rallumer les feux de la solidarité entre les raffineries » en rejoignant la lutte le 4 février, date de la manifestation interprofessionnelle, comme l’explique Adrien Cornet, le délégué CGT. Une solidarité réaffirmé par Alex, délégué CGT du site normand « A Grandpuits ils réaffirment des valeurs que certains voudraient enterrer. La fierté et la solidarité ouvrière, les comités de grève. Je suis fier de ce qu’ils font ». La solidarité des raffineurs de Normandie passe aussi par le don de 4000 euros dans la caisse de grève de Grandpuits. Les grévistes du comité de grève de Grandpuits ont donc fait ce premier pas dans les salles des différents secteurs de la raffinerie, guidés par les élus de la CGT du site.

Une bataille à rejoindre pour des conditions de travail et de vie dignes

En effet, rallier le combat de la raffinerie de Grandpuits c’est rallier un combat pour l’intérêt de tous ceux qui travaillent pour Total, employés ou sous-traitants. C’est se battre pour des conditions de travail dignes. Quand on sait en effet qu’un incendie a ravagé tout un secteur de l’immense raffinerie de Normandie, au sujet duquel les syndicats dénoncent le manque de moyens mis dans la sécurité du site, le parallèle peut être vite établi avec la petite raffinerie de Grandpuits dans lequel une réduction des équipes de pompier est prévue pour le site reconverti, un site Seveso seuil haut.

Rejoindre le mouvement contre la suppression d’emploi sous un prétexte écologique que veut imposer Total c’est aussi se battre pour une vie digne. La rencontre en effet, avec Olivier, ancien raffineur de la raffinerie de Flandres qui a subi une mutation forcée sur le site normand a fait ressortir les risques psychosociaux très lourds d’un plan social. Il raconte, ému : « C’est la famille qui prend en premier. Ma femme n’a pas pu me rejoindre tout de suite, mon fils avait trois ans, il n’avait plus de père, c’est ce qu’il disait. On a du lui prendre un psy » .

Après Grandpuits, à qui le tour ?

En effet, Grandpuits vient s’inscrire dans la liste des raffineries dont les emplois sont menacés par Total. La raffinerie de Flandres en 2010, celle de Carling en 2017 et celle de La Mède en 2019, ont subi une fermeture pour la première, mettant sur le carreau plus de 300 travailleurs dont 80 d’entre eux ont subi une mutation forcée à des centaines de kilomètres de chez eux, et des restructurations et reconversions pour les deux autres, supprimant des centaines d’emploi. Ces successions de plans sociaux s’inscrivent bien dans une statégie continue de Total de faire toujours plus d’économies sur le dos des travailleurs. « Nos destins sont liés. « Aujourd’hui c’est Grandpuits, mais le seul objectif de Total c’est de casser l’emploi, attaquer les conditions de travail. C’est nos vies que Total met en danger. » expose Adrien Cornet lors des prises de paroles devant la raffinerie C’est ainsi qu’un plan de départ volontaire concernant des centaines de salariés du siège de la Défense est aussi en cours. Après Grandpuits, donc, qui sera sous le joug de Total qui supprime des postes à tour de bras, au cœur de la crise sanitaire alors même que le groupe continue de verser 7 milliards de dividendes.

Face à la stratégie patronale qui cherche à agrandir ses marges sur le dos des travailleurs en pleine crise sanitaire, c’est une réponse coordonnée que nous devons opposer. Dans ce cadre, la journée interprofessionnelle du 4 février est une étape pour la convergence de tout le secteur pétrochimique et au-delà. C’est d’un plan de bataille d’ampleur et d’une réponse à la hauteur dont nous avons besoin, construisons la !

Pour soutenir les raffineurs en lutte, faites vous aussi un don sur la caisse de grève en ligne

 
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