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La Izquierda Diario
29 de janvier de 2021 Twitter Faceboock

Troisième confinement
Le PCF appelle à "un pacte entre Macron et le peuple" pour nous faire accepter des sacrifices
Arthur Fontane

Invité vendredi matin sur Cnews, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a appelé le gouvernement à faire un pacte avec le peuple afin de faire accepter de nouveaux sacrifices. Comme si ceux d’en bas n’en avaient pas fait assez !

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Décidément, le Parti Communiste n’a plus de communiste que le nom. Dernière sortie en date, celle de son secrétaire national, Fabien Roussel, qui, invité sur Cnews vendredi matin, appelait le gouvernement à un « pacte avec le peuple de France », afin de faire accepter de nouveaux sacrifices pour les classes populaires. Une seule condition pour lui : que les multinationales fassent, elles aussi, quelques sacrifices. Pour le député du Nord, « la cocotte va bouillir » si le gouvernement n’agit pas en faveur des salariés, des étudiants et des classes populaires qui souffrent de la crise du Covid. Rien de faux là-dedans, mais plutôt que de lutter activement pour des combats de classe, dans la rue et dans les boîtes, qui contraindraient le gouvernement à de telles avancées sociales, Fabien Roussel se contente de demander un « pacte social » avec le peuple.

Comme si les salariés, les petits commerçants et les étudiants n’avaient pas déjà souffert assez de la crise. Ce sont les premiers touchés, économiquement, socialement, psychologiquement de cette crise, qui devraient à nouveau faire des sacrifices ? Visiblement, pour le PCF, il est maintenant devenu impensable que ce soit uniquement aux multinationales de payer la crise ; il faudrait que les salariés, payent aussi leur part. Prenons un simple exemple : Sanofi, troisième capitalisation du CAC40, qui a distribué 4,7 milliards d’euros de dividendes en 2020, et qui s’apprête à supprimer 1000 emplois en France, en pleine crise sanitaire. Les salariés, que nous avions interrogé il y a une semaine, nous faisaient alors part de la dégradation de leurs salaires et de leurs conditions de travail ; ces salariés, qui ont déjà subi les sacrifices qu’on leur demandait doivent-ils en faire de nouveau afin de verser des dividendes aux actionnaires ? Ou peut-être faut-il pactiser avec Macron pour que ces sacrifices soient mieux acceptés ? Même question pour Total, qui a versé 6,4 milliards d’euros de dividendes en 2020, et qui supprime des emplois dans la raffinerie de Grandpuits : aux salariés de faire de nouveaux sacrifices ? Ou peut-être faut-il couper la poire en deux ? On garde la moitié des licenciements ! Peu importe la proportion, c’est toujours la classe ouvrière qui trinque.

Si Fabien Roussel pointe bien les problèmes auxquels notre classe est confrontée, sa solution s’apparente surtout à une nouvelle pilule à faire avaler aux plus précaires, afin, comme il le dit lui-même, d’empêcher que « la cocotte ne bout ». Un tel « pacte » ne serait qu’un moyen de plus pour préserver les grandes multinationales de la crise en leur demandant de laisser quelques miettes à leurs salariés. De plus qui aujourd’hui donnerait assez de crédit à la parole de Macron pour faire un pacte avec lui sans croire qu’il nous poignarderait dans le dos sitôt le pacte signé. Car si une chose est sûre, c’est que les classes populaires, contrairement à ce que pense le PCF, sont loin d’être prêtes à de nouveaux « sacrifices », alors qu’entre juillet et septembre, on a compté 600 000 chômeurs de plus, et que le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté augmente inexorablement. C’est bien simple : beaucoup ne peuvent tout simplement plus faire de sacrifice. Et pourtant, le PCF voudraient qu’ils en fassent de nouveaux, et qu’on leur fasse accepter. Ce qui règne au PCF c’est la nostalgie du capitalisme keynésien des soi-disant « trente glorieuses » quand le capital redistribuait quelques miettes, pour que les salariés acceptent la perpétuation de l’exploitation et des sacrifices quand il le fallait. Quelques semaines seulement après les fanfaronnades folkloriques du PCF pour rappeler qu’il y a eu des révolutionnaires authentiques à son origine (l’antithèse de l’esprit de pacte et de collaboration avec la bourgeoisie), l’esprit du Congrès de Tours est bien enterré.

 
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