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La Izquierda Diario
27 de janvier de 2021 Twitter Faceboock

Prenons nos affaires en main !
Sanofi produira des vaccins Pfizer. Une preuve de la nécessité de nationaliser la santé sous contrôle des travailleurs ?
Violette Renée

Sanofi vient de signer un accord avec BioNTech pour la production du vaccin Pfizer/BioNTech. Cela favorisera l’accélération de la vaccination de masse face à la Covid et en même temps montre la nécessité de nationaliser sous contrôle ouvrier ces sociétés biotechnologiques pour aller plus vite dans la résolution de la crise.

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Crédits photo : AFP

Sanofi est en train de produire ses propres vaccins contre la Covid, mais son projet de vaccin principal a pris du retard et ne sera terminé qu’à la fin de l’année. Mais en tant qu’entreprise française qui concourt parmi les leaders mondiaux sur le marché et qui est très aidée par l’État, elle se doit parfois de répondre à certains impératifs politiques. Effectivement, le gouvernement pousse le laboratoire à produire les doses Pfizer depuis plusieurs semaines, afin d’accélérer la production et de pouvoir vacciner le plus rapidement possible la population. C’est un appel à l’aide dans sa gestion catastrophique de la crise sanitaire et dans son objectif de vaccination de 2,3 millions de français d’ici à fin février. « Ce ne serait que la même logique que Pfizer qui produit le vaccin de BioNTech » avance le ministère de l’Industrie.

La collaboration Pfizer/BioNTech pour le brevetage de ce vaccin – qui ont le monopole et qui se partagent les bénéfices – est insuffisante pour produire toutes les commandes. Rien que pour l’Union Européenne un approvisionnement de 200 millions de doses avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires a été demandé. De nouveaux partenariats sont alors négociés. Devant l’impératif politique, le géant pharmacologique annonçait la semaine dernière que sa réponse prendrait « plusieurs mois », invoquant des problématiques organisationnelles, alors en plein rebond inquiétant de la crise sanitaire avec l’arrivée des nouveaux variants.

C’est en fait l’incompatibilité entre l’avancé rapide de son propre vaccin - plus rentable - et le conditionnement du vaccin Pfizer qui a fait réfléchir le géant français. Les salariés de Sanofi, alors en grève contre les 1000 licenciements annoncés (en plein pénurie de vaccins !) mais aussi pour la mise à disposition des outils de production dans l’intérêt de la résolution de la crise, montraient l’absurdité d’une telle réponse : « on pourrait dès maintenant produire des dizaines de millions de vaccins ! ». Finalement Sanofi a signé un accord – juteux - avec la société biotechnologique allemande BioNTech ce mercredi. 100 000 doses produites par Sanofi seraient disponibles pour la fin de l’été.

Si déjà la demande de partenariat – tardive – montre que le modèle des brevets et monopoles est contre-productif et criminel dans la lutte contre la pandémie, l’accord – lui aussi tardif - pour la production du vaccin par l’entreprise française va bénéficier en priorité aux français et aux européens. Face à cela, il n’y a pas la moindre solution pour les pays pauvres qui sont totalement exclus des enjeux économiques et commerciaux auxquels jouent ces sociétés juteuses de biotechnologie. Toujours gagnants dans la course aux brevets et à la commercialisation de vaccins, les pays impérialistes et leur industrie pharmaceutique s’opposent farouchement à toute libération des brevets.

1,1 million de français ont reçu le vaccin (bien moins ont reçu la double dose nécessaire à l’immunisation). Suite au retard tragique toujours effectif dans la stratégie vaccinale du gouvernement, cette collaboration aurait pu être bien plus rapide et efficace si l’entreprise Sanofi était sous contrôle des travailleurs, au service de la résolution de la crise et non tournée vers la planche à billet, comme le revendiquent les grévistes de Sanofi qui veulent la mise à disposition des outils de production, mettre fin aux brevets et prônent une libre production des vaccins là où c’est possible pour que la résolution de la crise ne se cantonne pas à la décision d’une direction tournée vers ses intérêts économiques et commerciaux mais qu’elle soit tournée vers l’intérêt général ; cela n’est possible que par l’abolition de la propriété privée économique (les laboratoires) et intellectuelle (les brevets). Plus largement, la nationalisation des laboratoires sous contrôle des travailleurs ouvrirait la possibilité de produire des doses partout dans le monde, seule solution en capacité d’éliminer le plus rapidement possible cette épidémie. Non seulement il faut une production massive de doses – débarrassée des systèmes de brevets et monopoles qui sont assassins – mais aussi une distribution rapide de tout le matériel nécessaire à la vaccination : réfrigérateurs à -70 degrés, seringues, entre autres.

 
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