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27 de janvier de 2021 Twitter Faceboock

Délai entre les injections de vaccin : Véran recule et arrête de jouer l’apprenti sorcier
Irène Karalis

Olivier Véran a annoncé ce mardi que le délai d’injection entre les deux doses de vaccin ne dépasserait finalement pas 3 à 4 semaines. Après avoir tenté d’outrepasser les recommandations des scientifiques en rallongeant l’espacement entre les doses afin de pallier au risque de pénurie, le gouvernement recule et démontre une gestion erratique au jour le jour.

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Crédits photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Ce mardi, Olivier Véran, accompagné d’Alain Fischer, le monsieur vaccin du gouvernement, a annoncé que les délais entre les deux injections de vaccins ne dépasseraient finalement pas 3 à 4 semaines, affirmant que « nous ne touchons pas au délai d’injection entre les deux doses ». Des annonces qui constituent un recul de la part du gouvernement, qui avait précédemment décidé d’allonger ce délai, passant outre les recommandations des scientifiques et des laboratoires pharmaceutiques eux-mêmes.

Le 7 janvier dernier, Olivier Véran annonçait en effet qu’un espacement jusqu’à six semaines entre les deux injections de doses de vaccin était envisageable. Ce samedi, la Haute Autorité de Santé s’était rangée du côté du gouvernement, par un avis annonçant qu’elle préconisait cet espacement. Le but était, face aux critiques de la lenteur de la campagne de vaccination, d’injecter le plus de premières doses possibles à un maximum de personnes, quitte à ne pas les vacciner complètement et à faire baisser l’efficacité du vaccin.

Cette décision avait été vivement critiquée par de nombreux scientifiques, ces derniers dénonçant une prise de risque irresponsable, la deuxième dose étant indispensable pour garantir une efficacité à 95% des vaccins. C’est sur cette donnée que le gouvernement s’est appuyé pour justifier son recul sur l’espacement entre les doses, Alain Fischer ayant ainsi expliqué lors de la conférence de presse de ce mardi que « la première dose ne donnait qu’un faible taux d’anticorps et c’est lors de la deuxième dose que le taux d’anticorps grimpe ». Monsieur Vaccin a par ailleurs Avant d’expliquer par ailleurs qu’en Israël, « sur les sujets de plus de 60 ans, la protection contre la maladie entre la première dose et la seconde dose n’est que de 33%. C’est une déception car Pfizer annonçait 50% », rappelant ainsi d’autant plus la nécessité d’une seconde dose, encore plus pour les personnes les plus fragiles.

Plus encore, les scientifiques craignaient une baisse de l’efficacité du vaccin si la deuxième dose venait à être trop espacée de la première. Un rapport de la Food and Drug Administration affirmait ainsi qu’ « apporter de tels changements qui ne sont pas étayés par des preuves scientifiques adéquates peut finalement être contre-productif pour la santé publique ». Des affirmations incriminantes pour le gouvernement et la Haute Autorité de Santé, qui ne se sont en réalité appuyés sur aucun argument scientifique pour justifier l’allongement de l’espacement entre les doses, le laboratoire Pfizer-BioNTech préconisant lui-même un espacement de 3 semaines et celui de Moderna 4 semaines.

Par ailleurs, une augmentation du délai auraient pu avoir pour conséquence un accroissement des chances d’apparition de nouveaux mutants. L’Académie de médecine affirmait ainsi dans un rapport qu’« au plan collectif, l’obtention d’une couverture vaccinale élargie, mais fragilisée par un faible niveau d’immunité, constituera un terrain favorable pour sélectionner l’émergence d’un ou de plusieurs variants échappant à l’immunité induite par la vaccination ». Au vu des arguments scientifiques, la décision du gouvernement ainsi que l’avis de la Haute Autorité de Santé paraissaient donc grandement discutables, voire irresponsables dans un contexte d’apparition de nouveaux mutants qui viennent changer la donne.

Mais si le recul de Véran relève du bon sens, il montre une fois de plus l’impréparation du gouvernement et le flou total dans lequel ce dernier baigne quant à la stratégie de vaccination à mettre en place. Pourtant, les informations révélées par Olivier Véran et Alain Fischer ce mardi n’avaient rien de nouveau : on savait par exemple déjà à quel point la deuxième dose était indispensable pour garantir l’efficacité du vaccin. Malgré cela, et en dépit des dires de Véran qui a déclaré avoir « toujours choisi de suivre les recommandations des autorités scientifiques depuis le début de la crise », le gouvernement a bien préféré faire fi des recommandations des scientifiques et des fabricants des vaccins eux-mêmes. Et si Véran a eu beau continuer à se féliciter sur la gestion de la crise sanitaire, affirmant que « la France était en tête du peloton européen en termes de rythme de vaccination » le caractère catastrophique de la stratégie du gouvernement n’est plus à prouver.

 
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