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La Izquierda Diario
19 de janvier de 2021 Twitter Faceboock

Des catholiques anti-droits manifestent à Paris contre l’IVG
Carla Biguliak

À l’occasion du 46e anniversaire de la promulgation de la loi Veil, des centaines de manifestants antiavortement se sont rassemblés dimanche sur l’Esplanade du Trocadéro à Paris contre une proposition de loi qui vise à allonger la limite légale de l’avortement de 12 à 14 semaines et qui sera examinée mercredi par le Sénat.

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Cette « manifestation pour la vie » a lieu chaque année en janvier depuis 2005, où plusieurs associations catholiques, conservatrices et traditionalistes appellent à la mobilisation contre le droit à l’avortement, conquis en France il y a 46 ans. Avec des mots d’ordre axés sur la défense de la vie ou contre la « culture du déchet », les réactionnaires continuent de s’organiser pour attaquer systématiquement les droits des femmes. Il va sans dire qu’ils sont également férocement opposés à la PMA pour toutes, ce qui montre clairement qu’ils ne cherchent qu’à prendre position contre la possibilité pour les femmes de disposer de leur propre corps et leur propre vie.

Cette année en particulier, la manifestation a eu lieu trois jours avant l’examen par le Sénat de la proposition visant à prolonger le délai légal de 12 à 14 semaines, à propos de laquelle, selon ce que l’on sait jusqu’à présent, la majorité du Sénat est contre et a déjà rejeté cette proposition à de précédentes occasions, laissant sans effet cette mesure minimale mais très importante pour améliorer la vie des femmes qui sont souvent obligées de se rendre à l’étranger (si elles ont des papiers et de l’argent) pour se faire avorter au-delà de la 12e semaine.

Ces manifestations « pro-vie », qui ne sont rien d’autre que des manifestations conservatrices contre les droits des femmes, ne sont pas une nouveauté. Elles se déroulent dans plusieurs pays du monde, réalisant des échographies en direct ou fabriquant des bébés géants en carton et en papier comme ce fut le cas en Argentine dans le cadre du débat pour la légalisation de l’avortement.

En temps de crise, tant les gouvernements conservateurs que la partie la plus vétuste de l’Église seront en première ligne de la lutte contre les droits que les femmes ont conquis tout au long de l’histoire par d’immenses luttes exemplaires. Rappelons-nous qu’il y a quelques mois à peine, 32 pays ont signé un accord contre l’avortement, et plusieurs dirigeants politiques ont fait des déclarations contre ce droit, comme ce fut le cas de Bolsonaro après que la pratique ait été autorisée en Argentine, son pays voisin.

Mais les réponses des femmes sont exemplaires. Les femmes argentines ont réussi à arracher ce droit après une lutte exemplaire de plusieurs années, et elles devront encore se battre, comme ici, contre la clause de conscience. Quelques jours après cela, les femmes chiliennes réussissent à faire évaluer la dépénalisation de l’IVG dans leur pays, ce qui serait un grand pas en avant dans une lutte qui ne doit pas s’arrêter là, mais plutôt viser sa légalisation, afin que les femmes les plus pauvres puissent également y avoir accès. Les femmes polonaises se battent contre les restrictions que le gouvernement et l’Église veulent appliquer. En France, nous devons encore lutter contre le démantèlement des centres d’IVG et contre la clause de conscience qui oblige de nombreuses femmes à parcourir plus de 45 km pour accéder à cette pratique car les hôpitaux ne peuvent pas la garantir en raison de leur personnel objecteur. Bien que ce soit un droit fondamental et élémentaire pour les femmes, il n’est jamais totalement garanti, et nous devons le défendre bec et ongles.

 
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