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La Izquierda Diario
14 de janvier de 2021 Twitter Faceboock

L’effet Macron
Couvre-feu à 18h, variant… Toujours plus de restrictions, toujours pas de véritable stratégie contre le virus
Cléo Rivierre

Alors que l’épidémie continue de circuler et que les nouveaux variants inquiètent les scientifiques et la population, le gouvernement réalisait une conférence de presse ce jeudi. Contre le soi-disant « effet apéro », Jean Castex a annoncé un couvre-feu à 18h généralisé dans toute la France, prenant effet ce samedi. Des mesures toujours plus liberticides, pas de résultat sanitaire probant à faire valoir, comme un aveu d’échec du gouvernement à endiguer la deuxième vague.

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La situation sanitaire hexagonale est plus qu’inquiétante. Avec des taux d’incidence en hausse, la résurgence du virus est désormais nationale, tandis que la tension hospitalière est importante, sur fond de plateau haut de l’épidémie. Dans le même temps, le spectre de la circulation des variants britannique et sud-africain, plus contagieux que le premier, est au cœur des préoccupations. Ils se répandent en France avec plusieurs clusters du variant anglais et deux clusters du variant sud-africain. Des variants qui continuent de se développer en France, de sorte que la situation qui peut très rapidement prendre un caractère incontrôlé. Par conséquent, le gouvernement a été forcé à prendre de nouvelles mesures restrictives, marquant l’échec du gouvernement à endiguer la deuxième vague.

Ainsi, l’annonce principale de Jean Castex consiste en un couvre-feu à 18h généralisé à toute la France à partir de ce samedi, et pour au moins 15 jours. Une mesure qui amplifie les restrictions depuis le deuxième confinement, alors que celles-ci étaient censées aller en s’allégeant. Pour légitimer cette mesure liberticide, il affirme que dans les départements où la mesure avait déjà été mise en place, « la hausse des cas est de deux à trois fois plus faible que pour les autres départements ».

Ces affirmations semblent être contredites par les déclarations de plusieurs spécialistes. Dans Le Figaro, Serge Blondel et Samra Bouazza affirment : « Il est trop tôt pour utiliser les données sur les hospitalisations et a fortiori les entrées en réa pour décès, mais les cas positifs sont des indicateurs précieux pour évaluer l’évolution. Pour les incidences, les derniers chiffres portent sur la situation au moment de la mesure (semaine du 28 décembre au 3 janvier) et la dernière semaine connue, du 7 au 13 janvier. Nous voyons que dans les départements maintenus à 20 heures (Aube, Bas-Rhin et Haut-Rhin), cela a peu varié mais que pour ceux ayant expérimenté cette mesure, 2 sur 7 ont vu leur taux d’incidence augmenter fortement (Marne et Haute-Marne) et cela a augmenté partout sauf dans les Vosges et le Bas-Rhin. Le résultat apparaît donc globalement négatif, sans aucun département avec une baisse probante. » Cela peut s’expliquer notamment par le fait que « ôter 2 heures conduit à remplir davantage les transports, les commerces et même les lieux de travail, ce qui peut augmenter les contaminations ».

De même, Nice Matin évoque l’évolution de l’épidémie dans les Alpes Maritimes, l’un des premiers départements à se soumettre au couvre-feu avancé : « Avec près de deux semaines de recul, le couvre-feu n’a produit aucun effet sur le nombre de cas positifs au Covid-19, pas plus qu’il n’a permis de réduire le nombre d’hospitalisations pour formes sévères à graves. Aucun infléchissement n’est noté dans les trajectoires des courbes reflétant l’évolution de ces deux indicateurs majeurs. La preuve selon les courbes de suivi publiées ce jeudi matin par CovidTracker. »

Ainsi, malgré le fait que Castex ait tenté de présenter la stratégie gouvernementale comme « préventive », « réactive » et « cohérente », celle-ci apparaît de plus en plus clairement pour ce qu’elle est : un tour de vis liberticide qui masque son impuissance à résoudre la crise sanitaire, ou en tout cas son refus manifeste à développer une véritable stratégie de prévention qui nécessiterait des investissements massifs au service de la résolution de la crise. 

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses internautes ont d’ailleurs moqué les déclarations de Stanislas Guerini sur le soi-disant « effet apéro », témoignant de la colère contre la gestion gouvernementale de la crise sanitaire qui s’en prend aux loisirs individuels et au lien social, tandis que la plupart des salariés n’ont d’autre choix que de s’entasser à l’usine, au supermarché et dans les transports. Une priorisation de la santé des entreprises sur la santé des personnes qui a d’ailleurs été confirmée par les mesures annoncées par Bruno Le Maire : aucune aide pour les salariés, énormément d’aides pour les patrons de grandes entreprises.

Ces cadeaux sans réserve au secteur privé sont d’autant plus difficiles à avaler que du côté des services publics, l’on réclame toujours de vraies mesures à la hauteur à la hauteur de la crise. Malgré leurs cris d’alarme depuis plusieurs années, les soignants attendent toujours des moyens humains et matériels supplémentaires. De même dans les écoles et les universités, qui n’ont le droit qu’à des mesures cosmétiques et ce alors que le personnel enseignant est en grande difficulté et les étudiants en grande détresse. En ce qui concerne les écoles, le gouvernement prétend d’ailleurs les laisser ouvertes par souci pour les inégalités scolaires. Mais dans les mots prononcés par Jean Castex à des élus locaux ce jeudi matin transparaît la raison principale de cette politique : « Si on ferme le système éducatif, l’économie française se met en carafe », déclarait-il selon BFMTV.

Et surtout, le gouvernement ne s’est toujours pas sorti de son dernier scandale, celui des vaccins. Après la pénurie de masques et la stratégie de tests bancale, c’est désormais la vaccination qui démarre très lentement. Le gouvernement a même affirmé que cette lenteur était le fruit d’une stratégie délibérée. La faillite de la haute administration de l’Etat ne cesse de s’illustrer par une suite de cafouillages grossiers.

Une série d’échecs qui démontre que l’on ne peut faire aucune confiance en ceux qui gouvernent pour gérer une crise de cette ampleur. Dans les rues, dans les entreprises, sur nos lieux d’études... il est temps de nous organiser nous-même pour riposter !

 
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