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La Izquierda Diario
19 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

Grève à Ikea contre la suppression de la prime de Noël
Hagop Zimmer

Alors qu’Ikea se targuait au mois de novembre du peu de pertes liées au Covid-19, son patron décide aujourd’hui de supprimer la prime de Noël pour les employés. Une prime historique versée chaque année depuis l’installation du géant Ikea en France. Une mesure montrant une fois encore la volonté des capitalistes de faire payer la crise aux travailleurs.

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Tout en ayant réalisé un chiffre d’affaires en France de 2,8 milliards d’euros au 31 août, Ikea France invoque le contexte particulier du Coronavirus qui aurait eu un impact fort sur son chiffre d’affaires pour justifier la suppression historique de la prime de fin d’année reversée à ses salariés depuis l’installation de la filière en France. Le même groupe qui déclarait au mois de novembre que leurs pertes due à la pandémie étaient amorties “par des dépenses supplémentaires des consommateurs pour aménager leurs foyers“


Il est nécessaire de rappeler qu’Ikea est un grand groupe possédant plusieurs filiales dont Ingka, principal réseau de magasins du géant suédois de l’ameublement, qui représente plus de 90% du chiffre d’affaires du groupe. Il est également important de noter que le groupe est présent dans 38 pays et compte au total plus de 217.000 employés, dont 380 magasins rien que pour la filliale d’Ingka. Ikea est une structure complexe qui permet de nombreux avantages fiscaux. Notons qu’en France, Ikea possède 34 magasins et emploie environ 10 000 salariés sur le territoire.





"Ca fait 18 ans que je travaille dans l’entreprise et c’est la première fois qu’on n’a pas de prime”

C’est ce qu’ explique Hocine Redouani, délégué syndical central CGT.
En effet cette mesure n’est pas passée inaperçue dans les rangs des salariés du géant, et depuis ce 10 décembre, les salariés s’organisent dans plus de 80% des magasins du groupe selon Jean-Paul Barbosa, délégué syndical central CFDT. Et c’est également entre 1000 et 1300 salariés qui ont fait grève tout au long de la semaine. Parmi ceux-là, une quarantaine des 500 salariés du magasin ont débrayé ce lundi à Lyon, à Tourville-la-Rivière (Seine-Maritime) 50 salariés accueillent les clients avec des pancartes mentionnant leurs mécontentement, 50 encore devant le magasin à Vedène (Vaucluse) le samedi suivant ; et une cinquantaine encore à Mulhouse le mardi d’après. D’autres débrayages et piquets de grèves ayant conduit à des fermetures temporaires de certains magasins du géant suédois ont eu lieu sans que l’entreprise ne précise toutefois le nombre total de sites impactés.

Les salariés ont ainsi exprimé leur colère face à cette mesure et plus généralement face à leurs conditions de travail de plus en plus dégradées car en réalité la suppression de la prime n’a été que le déclencheur d’une colère et le révélateur d’injustices déjà bien présentes au sein du groupe.« On se retrouve avec des employés qui n’en peuvent plus, qui ont subi une cadence infernale », déclare notamment Jean-Paul Barbosa, délégué syndical central CFDT à propos de nombreux employés qui ont basculés sur les activités en e-commerce.

C’est donc un mouvement de grève perlée et de débrayage qui a eu lieu dans plusieurs magasins Ikea tout au long de cette semaine. Des appels dispersés partout, à l’appel de la CGT pour certains, d’autres de FO, de la CFDT, qui appelle notamment à “continuer le mouvement” et à passer “un stade supérieur l’année prochaine “, ou encore de l’UNSA. « On est dans la totale improvisation », reconnaît un syndicaliste. Une faiblesse de structuration et de coordination qui manque pour instaurer un véritable rapport de forces, avec des appels et des dates fortes et massives pour faire plier la direction du groupe et pour que ce ne soit pas aux salariés mais aux capitalistes qui engrangent des bénéfices colossaux et des aides de l’État tout aussi colossal, de payer la crise. Par la tenue d’assemblées générales de tous les grévistes et leur mise en contact, une organisation de la grève contrôlée par la base des grévistes pourrait voir le jour et être un pas en avant dans cette lutte.

 
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