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La Izquierda Diario
19 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Une femme tuée par son mari dans le Val d’Oise. Stop aux féminicides !
Irène Karalis

Ce jeudi 17 décembre, une femme a été tuée par son mari à Domont, Val d’Oise. Un nouveau drame qui vient allonger la longue liste des féminicides et la porte au triste nombre de 93. Exigeons des moyens contre les violences faites aux femmes, et pas pour les flics !

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Crédits photo : DOMINIQUE FAGET/AFP

Ce jeudi, à Domont (Val d’Oise), un homme de 58 ans a tué sa femme avant de retourner l’arme contre lui et de se suicider. Plus tôt dans la soirée, il s’était retranché dans son entreprise et avait blessé par balles deux de ses employés. Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat, tentative d’assassinat et séquestration.

L’homme avait déjà été condamné pour violences sur sa femme et déféré à deux reprises, en 2019 et en 2020. Selon le parquet de Pontoise, il était en instance de divorce depuis un an avec sa femme, ce qui laisse fortement supposer que les raisons du drame résidaient dans son refus de la séparation.

Cette tragédie vient s’ajouter à une longue liste de féminicides. En 2019, 146 femmes avaient été tuées par leurs conjoint ou ex-conjoint. Si une baisse est notable pour l’année 2020, ce chiffre reste bien trop élevé et atteint les 93 féminicides selon le collectif Féminicides par compagnon/ex.

Mais surtout, il est clair que ce n’est pas la politique du gouvernement contre les violences faites aux femmes qui a permis cette baisse. Si la lutte contre les violences faites aux femmes semblait être le grand cheval de bataille de Macron en 2017, les 0,01% du budget de l’État alloué à la lutte contre les violences de genre ont bien montré depuis qu’elle était loin d’être sa priorité. Pour Marlène Schiappa, être féministe ne signifie pas mettre de l’argent dans les services publics, dans les centre IVG, dans la construction de refuges pour les victimes de violence, mais illuminer la place Beauvau en orange et établir des partenariats avec des entreprises comme Carrefour à l’occasion du 25 novembre, pour que les femmes victimes de violence puissent le signaler en faisant leurs courses « grâce à l’engagement de la gendarmerie nationale ». Si ces mesures peuvent paraître ridicules et insultantes à l’égard des femmes victimes de violence, elles ont pour point commun de remettre le sort de ces dernières aux mains de la police.

Une manière ironique de voir le féminisme quand on sait que 41% des femmes mortes sous les coups de leur conjoint en 2019 avaient déjà vécu des violences par le passé et que 63% d’entre elles les avaient signalées à la police. Ces chiffres nous rappellent que notre émancipation et la solution aux violences de genre ne pourra aucunement se faire grâce à la police.

Loin d’être un combat pour le gouvernement, le féminisme et la lutte contre les violences de genre n’est en réalité qu’une façade pour trouver des justifications à leurs lois racistes et liberticides, à l’image de Schiappa et Darmanin qui se félicitaient récemment d’avoir expulsé 75 étrangers fichés pour radicalisation, d’en avoir envoyés 43 en centres de rétention et d’en avoir incarcéré 5.

Alors que le nombre de féminicides continuent d’augmenter de jour en jour, il paraît urgent de revendiquer un programme d’urgence contre toutes les violences faites aux femmes, et notamment la création massive de refuges pour les victimes de violences avec des moyens et des professionnels qualifiés, mais aussi de lier ces revendications à une lutte plus globale contre la précarité et l’exploitation que subissent les femmes au travail, la précarité étant par exemple souvent la raison qui empêche les femmes victimes de violences de partir du foyer pour se protéger.

 
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