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La Izquierda Diario
12 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

Surenchère islamophobe et sécuritaire
Ce samedi, toutes et tous dans la rue contre les lois liberticides et islamophobes
Simon Derrerof

Samedi 12 décembre, de nouvelles manifestations auront lieu partout en France contre la Loi sécurité Globale et contre la Loi Séparatisme. Alors que le gouvernement mène une contre-offensive importante sur le terrain sécuritaire, toutes et tous dans la rue ce samedi 12 décembre !

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Crédits photo : O Phil des contrastes

Une loi raciste et stigmatisante

 
Mercredi 9 décembre, plusieurs ministres et Jean Castex ont présenté leur loi « séparatisme » ou loi « confortant le respect des principes de la République ». Ce texte, salué par l’extrême droite et par Marine Le Pen qui a souligné « les bonnes intuitions de Macron », s’inscrit dans la droite lignée d’une offensive gouvernementale sécuritaire et islamophobe. Entre autres mesures, le texte comportement notamment l’obligation de neutralité étendue aux salariés du privé assurant des missions de service public et leur interdit le port de signes religieux, le renforcement du contrôle des associations et des possibilités de les dissoudre comme cela a déjà été le cas avec le CCIF. Une ingérence accrue de l’Etat dans le culte musulman, au nom de la volonté de « bâtir un islam des lumières », qui renforcera également le pouvoir des préfets qui pourront désormais prendre des dispositions légales contre le dit « communautarisme ».
 
La loi est évidemment avant tout une attaque contre les musulmans. Et si le doute subsiste, il suffit de se référer au discours de Darmanin, affirmant au Journal Du Dimanche que « l’islam français doit être certain que tous ses fidèles considèrent les lois de la république comme supérieures à celles de leur dieu ». Le texte comporte également des dispositions xénophobes reprises par Marlène Schiappa au nom de la « lutte pour les droits des femmes », instrumentalisée au service d’un projet réactionnaire.
 

Loi Sécurité Globale, loi séparatisme, même combat

 
Dupond-Moretti est revenu ce mercredi sur les aspects juridiques de la loi séparatisme, il en a profité ensuite pour remettre sur le devant de la scène la Loi Avia, pourtant retoquée par le conseil constitutionnel. Le garde des sceaux est également revenu sur le nouvel article 18 de la loi « séparatisme » qui prévoit » « la création d’un délit de mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée », 45 000 euros d’amendes et 3 ans d’emprisonnement. Un article qui fait écho avec l’article 24 hautement polémique de la Loi Sécurité Globale, et qui montre à quel point les deux projets de loi sont évidemment liés. De plus, lundi 30 Novembre, Olivier Becht, président du groupe Agir, partie prenante de la majorité présidentielle, affirmait au sujet de l’article 24 la « possibilité de le recycler » dans la loi séparatisme. De facto, ces deux lois rentrent dans le même jeu politique du gouvernement, celui d’augmenter ses moyens de répression et de renforcer ses dispositifs de contrôle.

Dans ce contexte, le choix de la Coordination contre la loi sécurité globale de ne pas appeler à manifester ce 12 décembre à Paris est dramatique. Après la répression de samedi dernier, la Coordination entend suspendre la mobilisation au nom de la "sécurité", cédant ainsi à la pression du gouvernement. Dans la même veine, si Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la loi séparatisme, le chef de file des Insoumis a déclaré, sur Twitter, soutenir « la décision du collectif #StopLoiSecuriteGlobale d’annuler la marche de samedi à Paris. L’insécurité créée par #Lallement, Alliance et Black Bloc ne permet plus de manifester paisiblement. Les ennemis de la liberté et Macron marquent un point ». Un appel à la démobilisation clair, amalgamant au passage les violences institutionnelles d’Etat avec celle des manifestants, cédant là aussi au discours ambiant sur la question de « l’ultra gauche ».

 
Samedi 5 décembre dernier, le gouvernement avait déjà voulu mettre un coup d’arrêt aux mobilisations contre les lois liberticides en mettant en place un énorme dispositif policier partout dans nos villes. De Bordeaux à Rennes, en passant par Toulouse ou Paris, les forces de répression étaient présentes en surnombre, les interpellations nombreuses, les trajets des manifestations particulièrement contrôlés et cadenassés. A Montpellier, la manifestation a même été interdite. Du fait de cette stratégie, de nombreuses tensions ont éclaté avec les manifestants, rapidement accompagnées d’un orchestre médiatique qui s’est empressé de fustiger une mobilisation pourrie par les « black blocs » et l’ « extrême gauche ».

Pourtant, l’heure n’est pas venue de céder à la pression policière du gouvernement et à sa volonté de mettre un terme à la mobilisation. Nous n’avons pas à attendre de la Préfecture les bonnes conditions pour manifester, son rôle étant précisément de contraindre voire d’empêcher la mobilisation pour y mettre un terme. Face à la pression policière, c’est l’auto-organisation des cortèges qui peut permettre de défendre et d’imposer notre droit de manifester.
 

Face aux attaques liberticides et islamophobes, élargissons le mouvement pour mettre fin une bonne fois pour toutes à ses réformes

 
Ces dernières semaines, la macronie a été secouée par la mobilisation contre la loi sécurité globale. La panique qui a suivi les manifestations du samedi 28 novembre et la mise en place d’un plan de communication en urgence du gouvernement, que ce soit en annonçant la réécriture de l’article 24 ou dans l’interview sur Brut pour tenter de calmer la crise ouverte, a montré la peur du gouvernement de devoir reculer.
 
Il est urgent de construire une réponse à la hauteur de l’attaque que constitue ce projet de loi islamophobe, en faisant le pont entre celle-ci et l’ensemble de l’offensive autoritaire. Dès lors, c’est à lier les revendications de retrait total de ces lois liberticides, sécuritaires et islamophobes, qu’il faut travailler pour lier les secteurs qui se sont mobilisés en mai dernier contre le racisme d’État et les violences policières, en particulier la jeunesse et les quartiers populaires, à la mobilisation existante contre la loi sécurité globale et ainsi élargir le front de cette lutte essentielle. Parce que nous ne pouvons pas accepter ces attaques islamophobes et liberticides, tous et toutes dans la rue !

 
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