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La Izquierda Diario
11 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

Impunité
Un député LREM accusé de harcèlement sexuel et violences : l’Assemblée refuse de lever l’immunité parlementaire
Ana Barelli

Mercredi dernier, le Bureau de l’Assemblée Nationale a rejeté la demande émise par la justice bordelaise concernant la levée de l’immunité parlementaire du député LREM Benoît Simian, accusé d’harcèlement et de violences sur ex-conjointes. L’impunité concernant les violences sexuelles continue de se porter bien en macronie !

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Crédit photo : Thomas Samson / AFP

En septembre dernier, le parquet de Bordeaux demandait la levée de l’immunité parlementaire du député LREM Benoît Simian dans le cadre d’une enquête en cours. Plusieurs ex-conjointes du député girondin ont en effet déposé des plaintes croisées de harcèlement psychologique et de violences volontaires. Le parquet souligne que la garde à vue était le « seul moyen désormais » mis à sa disposition « pour le contraindre à venir s’expliquer et fixer les limites de ses agissements », d’où la nécessité de lever son immunité parlementaire rapporte l’AFP.

Cependant, malgré les multiples accusations et l’attestation des faits par la justice bordelaise, le Bureau de l’Assemblé Nationale a considéré que la demande n’était pas « suffisamment étayée » et met même Siaman sur un pied d’estale en faisant valoir que ce dernier « ne s’est jamais dérobé à la justice » et « qu’il s’est engagé à se tenir à l’entière disposition de la justice et à déférer à des convocations à de nouvelles auditions libres autant de temps que nécessaire ». Cela fait pourtant plusieurs mois que l’enquête progresse de manière significative, poussant même le magistrat de Bordeaux à interdire à Benoît Siaman de s’approcher du domicile de Soraya Siaman, avec laquelle il est en pleine procédure de divorce rapporte RTL. Cette dernière témoigne que les provocations continuent, car aucune mesure restrictive ne peut réellement être mise en vigueur, du fait de l’immunité parlementaire du député.

De son côté, Siaman nie la totalité des faits et crie même à « une diffamation » et à « une instrumentalisation de [sa] position publique ». Une logique de victimisation classique, qui a pour but de discréditer les plaintes et de détourner la focale des réelles accusations qui lui sont adressées. Une défense qui fait écho aux mots qu’avait prononcé Darmanin, lui-même accusé de viol et protégé par cette même « justice », en août dernier : « La victime, c’est moi. [...] C’est moi dont on salit le nom. C’est à moi qu’on prête des comportements que je n’ai jamais eus. » En septembre dernier, ce sont d’ailleurs deux autres députés LREM qui avaient signé une tribune de soutien à Darmanin qui faisaient l’objet d’accusations d’« agression sexuelle » et de « harcèlement sexuel » comme le rappelait Capital.

Ce nouvel événement rappelle la protection dont bénéficient les hommes de pouvoir, députés ou membres du gouvernement accusés de violences sexistes et sexuelles. Dans un Etat dont les institutions sont structurellement patriarcales, l’impunité demeure ainsi généralisée. L’instrumentalisation de l’immunité parlementaire pour protéger un député d’accusations de violences sexuelles n’est qu’un nouvel exemple d’un système qui discrédite les victimes et protège les accusés. D’où la nécessité pour les femmes de lutter en indépendance de l’Etat et pour le renversement de ses institutions.

 
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