http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
5 de décembre de 2020 Twitter Faceboock

2020 deuxième année la plus chaude jamais enregistrée
Prune Fabre

Entre incendies, inondations multiples et chaleurs extrêmes, les catastrophes climatiques se sont multipliées cette année. L’OMM annonce que 2020 est l’année la plus chaude jamais connue après 2016.
 

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/2020-deuxieme-annee-la-plus-chaude-jamais-enregistree

Crédit photo : 
© AFP/Peter PARKS 

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé mercredi 2 décembre, dans son rapport provisoire sur l’état du climat que 2020 se place au deuxième rang des années les plus chaudes enregistrées à ce jour, après 2016 et avant 2019. L’écart entre les trois années est cependant faible, le classement pourra donc encore différer à la publication de l’ensemble des chiffres de 2020. Entre janvier et octobre 2020, la température moyenne de la planète est montée à 1,2 °C au-dessus de l’ère préindustrielle, et ce, malgré le confinement d’une grande partie du monde. La décennie 2011-2020 est la plus chaude calculée jusqu’ici et les six dernières années ont toutes atteint des records, toujours selon l’évaluation de l’OMM.
 

Un constat particulièrement inquiétant, l’Arctique particulièrement touché

 
Ces résultats sont particulièrement inquiétants, d’autant plus quand l’on sait qu’un épisode de Nina de forte altitude est en cours. La Niña est un phénomène climatique qui se caractérise par une baisse de la température à la surface des eaux de l’est de l’océan Pacifique, autour de l’équateur. El Niño au contraire est un dérèglement climatique, qui se traduit par une élévation anormale de la température de l’océan. La Nina refroidit habituellement les épisodes El Niño, mais cette année cela n’a pas suffi a observé Petteri Taalas le secrétaire général de l’OMM : « Les années de chaleur record ont généralement coïncidé avec un fort épisode El Niño, comme ce fut le cas en 2016. La Niña a tendance à refroidir les températures mondiales, mais l’anomalie apparue cette année n’a pas suffi à freiner le réchauffement ». Selon le climatologue, ( CNRS) Christophe Cassou, au Monde ce constat est particulièrement alarmant : « S’approcher d’un record de température pendant un épisode La Niña majeur, c’est du jamais-vu . Plus grave encore, la montée des températures n’est pas près de s’estomper ; selon le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas : « il y au moins une chance sur cinq que la température mondiale dépasse 1,5° d’ici à 2024".
 
Le rapport de l’OMM décrit l’Arctique, comme faisant partie des premières victimes du réchauffement climatique. La Nasa avait également publié des analyses des températures mondiales, cette fois uniquement pour octobre 2020. Le diagnostic était semblable, tout particulièrement en arctique. En effet l’écart des températures d’octobre 2020 à la période 1951/1980 est particulièrement marqué dans cette zone puisqu’il approche les 10°. Depuis le milieu des années 1980, l’Arctique se réchauffe à un rythme plus de deux fois supérieur à celui du reste du monde d’après le Monde.

Cela s’explique par un cercle vicieux : la glace et la neige fondent, remplacées par l’océan ou de la végétation, ces derniers plus sombres, absorbent davantage les rayons du soleil. La températures de l’air et de l’eau augmentent alors à leur tour accélérant la fonte des glaces. Ainsi, en septembre, la banquise arctique a atteint un minimum annuel classé au deuxième rang des plus faibles en 42 ans d’observations satellitaires. Cela affecte grandement la biodiversité et les populations locales.

Face à ces nouvelles annonces, la Nouvelle-Zélande a proclamé mercredi "l’état d’urgence climatique". Le pays, voyant ses côtes menacées par le réchauffement, suit un mouvement lancé le 1er mai 2019 par le Parlement britannique, puis suivi par l’Irlande.

Qui sont les responsables ?

 

La production capitaliste est la première responsable du réchauffement climatique. En effet l’intensification de l’effet de serre provoquée par des émissions massives de CO2, issues à 80% de la production capitaliste, tant celle énergétique, agricole, que manufacturière, dérègle désormais la variabilité naturelle du climat.

Ce dérèglement entraîne une fonte des glaces, mais également de nombreuses sécheresses, inondations et autres phénomènes météorologiques extrêmes ayant d’importantes conséquences sur les populations. Plus particulièrement encore, sur les populations pauvres.« Les inondations dans certaines régions d’Afrique et d’Asie du Sud-Est ont entraîné des déplacements massifs de populations et ont compromis la sécurité alimentaire de millions de personnes », a observé Petteri Taalas. Environ dix millions de déplacements causés par des catastrophes climatiques, ont été enregistrés au cours du premier semestre de 2020. Ces déplacements ont des conséquences désastreuses, telles que l’augmentation de l’insécurité alimentaire. Selon le Monde, 690 millions de personnes ont été sous-alimentées en 2019 pour beaucoup en raison des sécheresses et de la réduction des récoltes qu’elles entraînent. La crise climatique a donc déjà montré les effets désastreux qu’elle peut avoir sur la population notamment dans les pays pauvres.
 
Les différents gouvernements, dont le gouvernement français, ne prennent que très peu en considération le réchauffement climatique. En effet, lui accorder du crédit reviendrait à accepter le fait que des flux de réfugiés climatiques seront à accueillir à l’avenir. De la même manière, accepter les analyses des spécialistes et suivre assidûment leur prérogatives est impossible pour les capitalistes aujourd’hui, car la logique des profits prévaut et rien ne peut l’enrayer y compris une catastrophe planétaire. Pour rompre avec cette dynamique de destruction historique et affronter la crise climatique, c’est avant tout un renversement du mode de production capitaliste qu’il faut imposer, et ce de toute urgence. Il est en effet illusoire d’attendre des solutions de la part des propres responsables de ces catastrophes, l’exploitation et l’oppression des individus et de la Terre étant dans l’essence même du capitalisme. Ainsi, la lutte contre le réchauffement climatique doit s’inscrire dans une lutte révolutionnaire car c’est la seule issue viable pour sauver la planète.
 

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com