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14 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

SEXISME INSTITUTIONNEL
Montpellier. De nombreux cas de harcèlement moral et sexuel à l’ENSAM
Rachel Beneze

À l’École nationale supérieure d’architecture de Montpellier, un pré-rapport sur les risques psychosociaux au sein de l’établissement révèle de nombreux dysfonctionnements. Le rapport fait avant tout état de conditions de travail hostiles, propos sexistes et comportements à connotation sexuelle. Plusieurs enseignant.e.s et étudiant.e.s partagent leurs témoignages.

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Crédits photo DR / Midi Libre

À l’École nationale supérieure d’architecture de Montpellier, un pré-rapport sur les risques psychosociaux au sein de l’établissement fait émerger des cas de comportements à connotions de harcèlement moral et de violences sexistes et sexuelles. Cette initiative de la direction fait suite aux signalements de situations de souffrance au travail par la médecine de prévention.

Réalisé par le prestataire externe EI Groupe, le pré-rapport compte les réponses de 112 membres du personnel. Au-delà d’une mauvaise organisation interne, de rôles et missions mal définis et d’une communication peu claire, le rapport fait avant tout état de conditions de travail hostiles, propos sexistes et comportements à connotation sexuelle.

Si le directeur de l’établissement M. Alain Derey refuse de se prononcer, une importante partie du personnel témoigne quant à elle d’un autoritarisme hiérarchique inapproprié par des exemples concrets : « il m’a mis les mains sur les fesses et je l’ai arrêté » « Il me harcèle, je reçois des tonnes de textos à 2h ou 3h du matin » et autres propos sexistes « quand tu mets une robe comme ça ne t’étonnes pas que ça m’excite ».

Mais les témoignages glaçants ne s’arrêtent pas aux enseignant.e.s, plusieurs étudiant.e.s dénoncent les propos racistes et sexistes fréquents et expliquent « se faire le plus petit et immobile possible » pour éviter d’être interpellé.e.s.

Selon Midi Libre, le Ministère de la Culture répond aujourd’hui avec la promesse d’une enquête administrative dont les conclusions sont attendues à la fin du mois de novembre. Informé depuis plusieurs années des faits retranscrits dans le pré-rapport, on ne peut que regretter qu’il faille diffuser les accusations à travers des tags et un compte Instagram dénonciateur, @ensamafia, pour obtenir un semblant de réponse.

Dans ce contexte de crise sanitaire et économique où les femmes et les minorités de genre sont en première ligne, les intimidations et menaces sont plus que répandues, jouant sur la peur du licenciement ou de l’échec scolaire qui plongerait les victimes dans une précarité plus grande encore.

L’indifférence générale du sexisme structurellement ancré persiste malgré les nombreux soulèvements. Récemment les jeunes lycéennes dénonçaient des règlement intérieurs et des injonctions sexistes dans leurs établissements, injonctions normales et républicaines selon le ministre de l’éducation et la société patriarcale. On dévoile alors que le sexisme ordinaire n’est pas propre au foyer ou à l’espace public, pour lequel on accuse le cas par cas et le comportement masculin toxique individuel, mais ces violences sont aussi perpétrées dans nos lieux d’études et de travail. Elles sont structurelles, institutionnelles et systémiques.

C’est pourquoi à l’aube du 25 Novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, il est urgent de se mobiliser, de faire bloc et d’être visibles.

 
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