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La Izquierda Diario
10 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Un journaliste de Libération convoqué à l’IGPN : la liberté de la presse selon Darmanin
Tatiana Magnani

Mis en cause pour avoir cité une note de service de renseignement, un journaliste de Libé, Willy le Devin a été entendu par l’IGPN sur demande de Darmanin. Un ordre qui s’inscrit plus largement dans l’offensive menée par le gouvernement qui s’attaque aux droits de la presse dans le cadre de sa loi « sécurité globale » et qui vise, cette fois, à remettre en question le secret des sources et le droit à informer.

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Ce vendredi 6 novembre, le journaliste Willy Le Devin, chef adjoint du service Enquêtes de Libération, a été entendu comme suspect par la Division nationale des enquêtes de l’IGPN pour « recel de violation du secret professionnel ». L’article incriminé par le parquet expose des extraits d’une note du renseignement territorial des Yvelines (RT78) à propos des événements qui ont précédé le meurtre de Samuel Paty.

Cette attaque du gouvernement vise en définitive, comme l’explique le journaliste entendu, à « identifier la/les sources ayant contribué à la révélation par Libération d’une note de renseignement sur l’attentat de Conflans ». Un droit de protection des sources, pilier du droit d’informer de la presse qui garantit, au moins relativement, l’anonymat des sources.

Cette attaque constitue ainsi une importante atteinte à la déjà relative liberté de presse et d’information et peut créer des précédents pour contrer le secret des sources. Elle s’inscrit dans l’offensive généralisée du gouvernement visant les droits de la presse. C’est dans ce sens que le gouvernement cherche à imposer la loi Avia - retoquée par le Conseil Constitutionnel – ou encore la création d’une unité de contre-discours républicain, cellule gouvernementale chargée de lutter contre les discours de radicalisation sur les réseaux sociaux. Et c’est également l’objectif de « la loi sécurité globale », dont l’article 24 prévoit « un an d’emprisonnement et une amende de 45000 euros » pour sanctionner la « diffusion du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de police dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».

Ce coup de pression adressé par Darmanin à Libération et la presse en général reflète une énième contradiction de la part du gouvernement qui dit défendre la liberté d’expression. C’est l’expression d’un gouvernement qui souhaite une presse toujours plus à sa botte, instaurant un contrôle encore plus important sur les droits de la presse et muselant toute voix qui n’irait pas dans le sens de la politique gouvernementale.

Face à cette offensive, il s’agit de lutter pour la défense intransigeante de la liberté de la presse et contre toute mesure coercitive à l’encontre des journalistes et toute autre personne usant de sa liberté d’expression pour dénoncer cette gestion autoritaire et anti-sociale de cette crise sanitaire et économique.

 
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