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La Izquierda Diario
4 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Hypocrisie gouvernementale
Jean-Michel Blanquer fait censurer une BD sur son parcours réalisée par un enseignant
Armand Bonneto

La bande dessinée « Cas d’école » du créateur Remedium a attiré l’œil du ministre de l’éducation et des sports qui a usé de ses avocats pour en faire retirer une case. Nouveau symptôme flagrant du double discours sur la liberté d’expression garantie… jusqu’à ce qu’elle dérange.

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Crédits Photos : AFP

L’ouvrage de bande dessinée « Cas d’école », sorti le 2 septembre dernier et signé par Christophe Tardieux, dit Remedium, présente des professeurs « ordinaires » dans des situations souvent difficiles. Situations relatives, notamment, selon l’auteur « à une absence de soutien de la part de l’Education nationale ». Il en va de même pour la gestion de la crise sanitaire au sein de l’éducation pour laquelle l’auteur déplore qu’« il y a des incohérences : les enfants seront nombreux par classe, sans masque, sans distance entre eux. Je ne suis pas médecin, évidemment. Mais comment croire que cela ne créera pas de cluster ? ».

L’œuvre dépeint ainsi l’état actuel de l’Education nationale, au travers de différentes séquences, mettant en lumière la baisse de moyens continuelle opérée par les différents gouvernement, et notamment par l’actuel ministre de l’éducation et des sports, Jean-Michel Blanquer. Un chapitre est d’ailleurs consacré à ce dernier et cela ne semble pas être passé inaperçu.

Dans le chapitre qui lui est consacré, Remedium critique vivement la vision de l’éducation portée par le ministre ainsi que sa propre personne. Et une case de la BD n’a particulièrement pas plu au ministre, pointant une atteinte à sa vie privée, il a sommé Mediapart de la retirer. Finalement, l’auteur a accepté qu’une des cases soit « caviardée », c’est à dire grisée dans sa version présentée sur le Club de Médiapart. Dans un billet de blog il raconte :

"Afin de ne pas mettre en danger le site dans une période déjà sombre, nous avons convenu avec Edwy Plenel que je caviarderais l’un des passages qui, bien qu’étant totalement vérifié, preuve à l’appui, n’en demeure pas moins attaquable de la part d’un homme bénéficiant des ressources de l’État. Nous avons également convenu que nous ne toucherions pas au reste du texte.

Jean-Michel Blanquer était déjà menteur, dénué d’émotions, technocrate sans respect pour les personnels et pour les élèves. Le voilà désormais devenu un censeur. Une nouvelle épithète qui lui sied à ravir et qui n’étonnera personne."

Une censure d’une œuvre par le ministre qui intervient au moment même où le gouvernement ne cesse de déclamer son attachement à la liberté d’expression... Un cas qui illustre bien le double discours que le gouvernement porte autour de la liberté d’expression. L’instrumentalisant à son bon plaisir d’une main pour combattre « l’hydre islamiste », mais la bafouant de l’autre main quand elle devient trop dérangeante. La censure de la BD « Cas d’école » est un scandale d’atteinte à la liberté d’expression, soi-disant si chère aux yeux du gouvernement.

 
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