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2 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Colonialisme
Discours de Castex : après le procès des « islamo-gauchistes », celui des anti-impérialistes ?
Jean Beide

Le premier ministre, invité de TF1 dimanche 1er novembre, a ouvertement prétendu que la condamnation de la colonisation ferait le lit de l’islamisme radical et du terrorisme, et appelé à en finir avec une forme « d’auto-flagellation » et de « compromissions » vis-à-vis d’un passé colonial qu’il revendique en creux. La politique raciste du gouvernement, sur fond des terribles assassinats perpétrés à Conflans et Nice, cherche à faire de plus en plus nettement de l’impérialisme français, et son passé colonial, une arme culturelle contre le terrorisme.

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Crédits photo : TF1

De Macron 2017 à Castex 2020, le volte-face politique

"Je veux ici dénoncer toutes les compromissions qu’il y a eues pendant trop d’années, les justifications à cet islamisme radical : nous devrions nous autoflageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore"

Le discours du premier ministre, qui soutient en creux la colonisation et affirme que sa condamnation ferait le jeu du terrorisme, a nettement tranché avec les toutes premières prises de position du candidat Macron, en février 2017, qui déclarait à l’époque que la « colonisation est un crime contre l’humanité ». La position opportuniste du candidat En Marche, qui cherchait avant tout à se distinguer, sur le terrain des valeurs, des positions classiques de la droite à ce sujet, a vite changé de nature après son élection. Rappelé à l’ordre par les intérêts de l’impérialisme français, notamment en Algérie, le Macron président a aussitôt changé de discours, préférant parler « d’un passé qui doit passer ».

Exacerbation d’un discours raciste, ouvertement colonial

L’impérialisme français a besoin de faire oublier son passé colonial afin d’assoir politiquement sa mainmise économique sur son « arrière-cour », c’est-à-dire sur les anciens territoires qu’il contrôlait directement. Cependant, la période récente marque une inflexion dans la politique néocoloniale française qui cherche à s’affirmer de plus en plus ouvertement comme un fer de lance de la lutte contre le terrorisme.
Le raccourcis de Jean Castex est en effet très clair : celui-ci affirme sans détour qu’une critique du colonialisme français serait une faiblesse, une compromission vis-à-vis du terrorisme, réactivant ainsi le fameux discours du choc des civilisations et l’image réactionnaire d’une France « civilisatrice ».

Après le procès en « islamo-gauchisme », celui de l’anti-impérialisme ?

Ce changement de discours de la part du premier ministre n’est que la poursuite de l’offensive contre les « islamo-gauchistes » qui, selon les mots de Blanquer lui-même, sont coupables de « complicité intellectuelle » avec le terrorisme. Désormais, dénoncer la politique coloniale de la France s’apparenterait à une « compromission » avec l’« islamisme radical ». Une manière pour le gouvernement d’amalgamer le terrorisme à tous ceux qui osent dénoncer le colonialisme au passé comme au présent.

Dès lors, le gouvernement poursuit son offensive islamophobe par une assimilation claire entre l’islamisme radical et la lutte anti-impéraliste. Il vise, derrière cela, tous ceux qui remettent en question les interventions impérialistes actuelles de la France, ou encore ceux qui dénoncent la présence de l’armée française en Afrique, et plus en général les rapports structurels de l’impérialisme français.

 
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