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La Izquierda Diario
28 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

Covid19
Face aux mesures répressives, les manifestations se multiplient en Italie
Petra Lou

Alors qu’un nouveau décret du gouvernement impose de nouvelles restrictions, notamment une sorte de couvre-feu pour tous les restaurateurs à partir de 18H, plusieurs manifestations ont eu lieu dans différentes viles de la botte italienne : des mobilisations de restaurateurs, jeunes et quartiers populaires qui refusent ces nouvelles mesures répressives, alors qu’aucun moyens et plan à la hauteur n’est mis face à l’épidémie qui repart en flèche.

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Crédits photo : Andreas SOLARO / AFP

Depuis ce lundi 26 octobre, le gouvernement italien vient d’imposer un nouveau tour de vis face à la remontée en flèche de l’épidémie qui atteint une moyenne de 20.000 nouveaux cas positifs par jour dans la péninsule. Dans la nuit de samedi à dimanche, Giuseppe Conte, premier ministre italien, a signé un nouveau décret après de houleux échanges entre le gouvernement et les régions pour de nouvelles mesures qui entrent tout de suite en vigueur : « Des mesures prises maintenant pour éviter de tout fermer à Noël » a déclaré le chef du gouvernement. Ces nouvelles mesures imposent un « semi-confinement » qui prévoient des restrictions pour certains types d’activités, comme les bars, restaurants, salles de sport et piscines, qui resteront en place jusqu’au 24 novembre au moins. L’ensemble des services de restauration doivent fermer leurs portes à 18H tous les jours, weekend inclus. Dans les lycées, c’est l’enseignement à distance qui est privilégié, et les lieux de culture doivent tous fermer leurs portes. C’est en Lombardie que les règles imposées sont les plus sévères, puisque ce sont en grande partie les régions qui ont le pouvoir de décision. Avec un couvre-feu dès 23H, une grande partie des restaurateurs appauvris, mais aussi des jeunes, et de manière plus générale des classes moyennes urbaines de plus en plus touchés de plein fouet par la crise.

Mobilisations et scènes d’affrontements avec les forces de l’ordre contre les nouvelles restrictions

C’est dans plusieurs villes, en particulier à Naples où les protestations ont commencé, mais aussi à Milan, Turin, Catania, où plusieurs initiatives ont été lancées, à partir des réseaux sociaux, contre les nouvelles restrictions qu’impose le gouvernement, qui va particulièrement toucher les petits restaurateurs et petites entreprises, la jeunesse et en particulier dans les quartiers populaires.

Ce sont eux, avec les travailleurs du monde du spectacle, jeunes, qui sont descendus dans la rue, de manière quasi quotidienne dans les différentes villes, d’abord par des manifestations plus traditionnelles mais qui, avec les tensions qu’imposent les forces de répression, sont devenues de véritables protestations et scènes d’affrontements avec la police. À Milan, la police a utilisé les gaz lacrymogènes pour empêcher les manifestants, en grande partie des jeunes, d’atteindre le Palais de la Région. De cette manifestation il y a eu 15 arrestations après que celle-ci ait été dissoute. À Rome, le premier ministre Giuseppe Conte est descendu dans la rue pour dialoguer avec les manifestants, qui l’ont hué, après que celui-ci ait promis que des indemnités seraient versés aux restaurateurs.

Expression d’un réel malaise face aux nouvelles restrictions et au tour de vis que fait le gouvernement, les secteurs se mobilisant aujourd’hui dénoncent les conséquences que ça a pour ces petites entreprises, en particulier les restaurateurs. De plus, à l’image de la France où la contagion repart en flèche, bien supérieure aux taux de contamination qu’on voyait en mars, le gouvernement italien n’annonce aucune mesures de moyens supplémentaires pour les hôpitaux publics, seulement un serrage de vis d’un point de vue répressif, donnant lieu à une culpabilisation individuelle de la circulation du virus.

Une situation désastreuse dans les hôpitaux, la responsabilité d’un gouvernement qui préfère maintenir les profits au détriment de nos vies

Aucun moyens supplémentaires sont alloués dans la santé publique, qui aujourd’hui se maintient avec des établissements dans des états délabrés, en sous-effectif, dont le personnel médical souffre et continue d’être humilié par le non-renouvellement de la convention collective nationale et des salaires de misère. Le patronat, avec la complicité du gouvernement, a imposé en mars de maintenir ouvertes des milliers d’usines, en particulier en Lombardie, région particulièrement industrialisée, causant un désastre sanitaire pour des milliers de travailleurs mis en danger par un choix : maintenir coûte que coûte les activités économiques pour les profits, au détriment de nos vies. Aujourd’hui, alors que la situation commence de nouveau à être dramatique dans les hôpitaux, le scénario risque d’être encore plus tragique dans la mesure où le Sud du pays, où les établissements de santé sont d’autant plus en piteux état, est davantage touché qu’à la première vague.

Giuseppe Conte, mais de manière plus générale la coalition au pouvoir du Parti Démocrate et du mouvement 5 Étoiles, ont maintenu le cap des offensives racistes, répressives des décrets de sécurité de Salvini (se limitant à quelques changements dérisoires et surtout de façade), mais surtout en restant au plus près des exigences du patronat, incarné par son organisation syndicale qu’est la Confindustria. En attendant, il est prévu d’allouer la majeure partie des fonds du plan de relance pour les restructurations productives nécessaires au grand patronat pour contrer la crise qui sévit depuis 2008, ou directement dans les poches des patrons sous formes d’allègements des charges. Bien évidemment, des budgets qui n’iront pas aux services publics, mais qui augmentent les dépenses militaires (30 milliards pour la défense).

Contre le nouveau saccage que veut imposer le gouvernement et le patronat, une réponse ouvrière à la crise !

Le 27 septembre dernier, des centaines de travailleurs et de délégués combatifs de différentes affiliations catégorielles et syndicales se sont réunis à Bologne, dans le but d’esquisser une plateforme de lutte et de mobilisation capable de s’opposer aux plans de boucherie sociale des patrons et du gouvernement. Le 24 octobre, cette assemblée a appelé à descendre dans la rue dans plusieurs villes italiennes devant les bureaux de la Confindustria. A Rome, à Milan et à Bologne, les manifestations ont été très suivies, tandis qu’à Naples, en raison des provocations continues de la police, des affrontements entre les manifestants et les forces de police ont eu lieu. Des manifestations ont également eu lieu à Brescia, Turin, Piacenza, Palerme et dans d’autres villes du nord au sud.

Face aux offensives du gouvernement qui a fait le choix, comme en France, de sauver et maintenir coûte que coûte les profits au détriment de nos vies, il est aujourd’hui central de penser un véritable plan de bataille pour refuser les mesures répressives et exiger de véritables moyens pour les services publics, en particulier dans la santé dont les coupes budgétaires menées par les différents gouvernements ont mené les ont mené à la catastrophe face à la pandémie. Refuser que ce soient les jeunes, les travailleurs, et les secteurs populaires qui paient la facture de la crise !

 
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