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La Izquierda Diario
16 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

Conflans. Un crime abominable contre un enseignant. Non à l’instrumentalisation !
Comité de Rédaction

Un enseignant a été décapité. Un acte ignoble perpétré par un jeune homme qui aurait souhaité le punir d’avoir montré une caricature de Mahomet en cours. Rapidement, le gouvernement s’est saisi de l’affaire pour appeler à une « union nationale » réactionnaire et rendre un hommage hypocrite aux enseignants.

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Crédit photo : LP/ Guillaume Georges

Un professeur d’histoire-géographie a été décapité. Un acte abominable que nous condamnons fermement, alors que nos pensées vont à sa famille, ses proches, ses collègues et ses élèves. L’acte ignoble a été perpétré par un jeune homme de 18 ans qui a été abattu par la police. Il a largement choqué, et particulièrement au sein du corps enseignant. La semaine précédente, des tensions avaient traversé le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Saint-Honorine, après que le professeur ait montré en classe une caricature de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. 

Si les faits ne sont pas encore clairement établis, il semblerait que le professeur ait demandé aux élèves musulmans de sortir de classe au moment de montrer la caricature. Un parent d’élève s’était plaint. Le choix du professeur avait été perçu comme une discrimination en direction de ses élèves, qui s’étaient plaints avant que la situation ne soit réglée par une médiation. « Quand il a fait sortir les enfants c’était pas pour discriminer qui que ce soit, c’était pour les préserver. L’affaire s’était réglée quelques jours après, ils avaient ramené quelqu’un de l’Education Nationale, des parents d’élèves étaient venus, ils étaient unanimes pour dire que c’était une erreur, c’était rien du tout. Mais apparemment les réseaux sociaux ont fait que ça a envenimé les choses… » rapporte notamment un premier témoignage de Nordine Chaouadi, un parent d’élève interviewé par l’AFP. Entre temps l’affaire avait été largement diffusée sur les réseaux sociaux, au point qu’un jeune homme de 18 ans s’en empare jusqu’à accomplir cet acte ignoble. 

Immédiatement après l’annonce du drame, politiques et médias se sont emparés de l’affaire pour mieux l’instrumentaliser à des fins islamophobes. Sur les réseaux, l’extrême-droite n’a pas hésité à reporter l’horrible assassinat sur les parents d’élèves, allant même jusqu’à évoquer une prétendue « fatwa » lancée par un parent d’élève. Emmanuel Macron s’est de son côté rendu sur place accompagné de Jean-Michel Blanquer et Marlène Schiappa pour instrumentaliser l’affaire. Le Président de la République s’est ainsi exprimé en mettant l’accent sur la défense de la « liberté d’expression » et sur la « République ». « Il n’y a pas de hasard si ce soir c’est un enseignant que ce terroriste a abattu, parce qu’il a voulu abattre la République dans ses valeurs, les Lumières », a expliqué hypocritement le Président qui n’a eu de cesse d’attaquer l’Éducation Nationale depuis le début de son quinquennat. « Nous ferons bloc, ils ne passeront pas. Ils ne nous diviseront pas. J’appelle l’ensemble de nos compatriotes à faire bloc, à êtres unis » a-t-il conclu, cherchant à instrumentaliser l’attaque au service d’une pseudo unité nationale. 
 
Une fois de plus, s’il faut condamner cette horreur, aucune concession ne saurait être faite à ce gouvernement qui ne cesse d’alimenter un climat islamophobe et sécuritaire irrespirable, accroissant les tensions qui traversent la société. Dans ce cadre, ce n’est pas l’union nationale avec ce gouvernement raciste, avec la droite et l’extrême-droite, qui permettra d’en finir avec ces actes mais une politique radicalement différente, pour l’éducation, pour l’emploi, le logement, en complète opposition avec ce qu’il se fait depuis des décennies, ainsi que d’une lutte résolue contre l’exploitation et les oppressions, notamment l’islamophobie, qui font le lit de la violence. Une lutte que les organisations syndicales du mouvement ouvrier, de l’éducation et de la jeunesse ainsi que la gauche devraient prendre en charge de façon claire, dans un contexte où le gouvernement ne cesse d’attiser la haine pour mieux instrumentaliser et nous diviser en tirant profit avec cynisme d’événements aussi abominables que sidérants de violence. 

 
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