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8 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

Un toit pour tous
Nouvelle expulsion à Bordeaux et toujours aucun plan d’urgence logement
Observatoire social et du travail Bordeaux

Quelques jours après l’expulsion du nouveau squat rue Gravelotte, c’est maintenant au bidonville rue Lajaunie de subir le même sort. Expulsés tôt le matin, beaucoup de familles se retrouvent dans la rue, désemparées.

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Crédit photo : SB/Rue89 Bordeaux

Sans surprise c’est une nouvelle attaque contre les franges les plus précaires et exclues de la population qui a de nouveau eu lieu ce vendredi 2 octobre à Bordeaux. Alors que le pic de la seconde vague n’a pas encore été atteint et que la région a dû faire face aux répercussions météorologiques de la tempête Alex qui s’abattait sur la zone, la préfecture et ses forces de répression ont procédé ce jour à l’expulsion de centaines de personnes vivant dans le bidonville rue Lajaunie. Cent cinquante personnes selon la préfecture, trois cent selon la mairie, jusqu’à quatre cent selon la presse, le nombre de personnes expulsées et l’ampleur de la catastrophe font couler de l’encre.

Comme à l’accoutumée, un peu avant 7 heures du matin, la police s’est mise en place et a cerné le secteur, un ex-site industriel du quartier Brazza, déployant plusieurs cars de police tout en bloquant ainsi l’accès de la zone à la presse. Il s’agissait cette fois de faire appliquer une décision d’expulsion prononcée en novembre 2018. Les habitants, dont une grande communauté de Bulgares ont donc été sommés de quitter les lieux. Certains quittant des abris fixes, emportant tout ce qu’ils pouvaient avec eux, bardés de sacs et poussant des caddies remplis, d’autres devaient déplacer leurs caravanes, parfois en voiture, parfois en la poussant. Il se sont ainsi déplacés et dispersés dans les alentours, quai des Angéliques et Bastide où une vingtaine de caravanes se sont garées dans des parkings.

Entre mesure purement administrative et tentative timide de réquisitions, la préfecture comme la mairie ne souhaite visiblement pas travailler à des solutions réelles, pérennes et à la hauteur des enjeux sur les questions de logement.

Du côté de la préfète, sa nouvelle mesure “Plateforme de diagnostic et d’orientation” est devenu son projet phare en matière d’expulsions de “squats” et de gestion de bidonvilles. Selon elle : “C’est important que les collectivités et l’État puissent travailler ensemble. Cette plate-forme sera un lieu de regroupement des informations sur les squats, et nous donnera une vision plus claire des informations méritant d’être partagées.”. 

Avec la Mission Squat de la métropole, nous pourrons ensuite travailler sur l’amélioration des conditions de vie, l’accès à l’eau, la scolarisation ou l’entrée dans un ETI (espaces temporaires d’insertion), poursuit Jean Touzeau, conseiller départemental (canton Lormont). Et le département pourra lui œuvrer dans ses domaines de compétence, les mineurs non accompagnés et l’aide sociale à l’enfance.” De simples mesurettes purement organisationnelles qui en plus de n’offrir que de maigres perspectives, ne les offrent qu’aux personnes en situation régulière, excluant de ce fait toutes les personnes en situation irrégulière ou instable.

Du côté de la mairie, on déplore que l’intervention rue Lajaunie se soit décidée sans l’aval de celle-ci. Elle a été alertée dès le lendemain par des associations et des riverains de la présence de Bulgares (environ 150 personnes et 40 Caravanes) non loin des site expulsés, mais aussi sur le site de l’entrepôt dit « Borifer », quai des Queyries. Problème, ce site « est extrêmement pollué du fait de son activité industrielle depuis le début du 20ème siècle » nous indique la Ville de Bordeaux. Les services de la ville ont donc décidé d’une mise à l’abri dans l’urgence et d’abriter les expulsés errants dans un entrepôt vide appartenant à la métropole quai de Brazza. “Cette mise à l’abri était indispensable au vu des conditions climatiques et sanitaires de ces personnes mises à la rue sans solutions à la suite de l’évacuation du squat de la rue Lajaunie le 2 octobre.

Bien évidemment, les besoins sont nombreux et tous les dons sont les bienvenus au 87 quai de Brazza, tant en termes de nourriture (repas chauds, lait, biscuit, œufs, pâtes, riz, etc), que d’habits, (habits chaud pour femmes, hommes et enfants, sous-vêtements, draps, serviettes,etc ) ainsi que tout matériel pouvant aider à la construction (bois, bâches, clous, vis...). Une cagnotte en ligne existe aussi, pour l’achat de tout produit de premières nécessités, mise en place par Le Collectif Bienvenue.

Une solution trop précaire qui n’arrange rien aux problèmes de fond et fait peser toujours plus sur le dos des associations.

Bien que l’on puisse saluer les mesures minimum prises par la mairie, on ne peut que douter d’un projet politique réellement progressiste et offensif sur les questions des sans-abris et du mal-logement.
Il faut rappeler que la situation de Bordeaux en termes de logement est rocambolesque ; Une ville ou près de 22500 logements sont vides dont 10.590 intra muros, et où on estime que la situation d’errance des personnes représente environ 2000 habitants.

Il s’agit de développer un programme d’urgence sur ces questions du mal logement pour les personnes avec et sans papiers, qui concernent les populations les plus précaires de la société, de plus en plus vulnérables face à la crise sanitaire et économique. 

Dans cette perspective, nous exigeons entre autres :

L’arrêt total des expulsions et la non intervention des forces de police dans les lieux de vie.
Réquisition de tous les logements vides nécessaires aux relogement décents de ces populations.
Un impôt exceptionnel sur les grandes fortunes pour le logement, servant à financer immédiatement la construction de logements sociaux dont les chantiers auront le double avantage de fournir logements et travail.
La régularisation immédiate de tout les sans papiers sans distinction de statut.
Le droit au travail et le partage du temps de travail entre toutes et tous.

 
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