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7 de octobre de 2020 Twitter Faceboock

Allongement du délai légal de l’avortement : Macron s’inquiète d’offenser les réactionnaires
Lola Alduna

Ce jeudi, une proposition de loi qui vise à allonger le délai légal de l’avortement de 12 à 14 semaines, passe à l’Assemblée Nationale. Pendant ce temps, d’après le Canard enchaîné Castex assure que “Le président est furieux, il ne voit pas pourquoi on rouvre ce sujet, alors qu’il y en a déjà tant d’autres”.

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Crédit photo : O Phil des Contrastes

Pendant le confinement, la sénatrice Laurence Rossignol (PS) avait proposé l’amandement au projet de loi d’urgence sanitaire, afin de prolonger de deux semaines le délai légal pour l’IVG et de supprimer l’exigence de la deuxième consultation pour les mineures jusqu’au 31 juillet 2020. Une proposition rapidement rejetée - notamment par les ministres de la Santé et du Travail.

Cette fois-ci, la proposition de loi est signé par plusieurs groupes, qui vont d’EDS à LFI, en passant par le MoDem et Agir. Elle ne se limite pas à l’allongement du délai légal de 12 à 14 semaines, mais intègre aussi la suppression de la double clause de conscience et l’autorisation pour les sages-femmes de réaliser des IVG instrumentales jusqu’à la dixième semaine de grossesse.

Depuis 15 ans - , 130 centres d’IVG ont fermé en France. Pendant le confinement, de nombreux centres de planification et d’établissements hospitaliers ont dû suspendre les interventions d’interruption de grossesse, notamment en raison de l’incapacité matérielle à répondre aux nombreux cas covid. Dans les hôpitaux, plus de 25 % des opérations non vitales ont été déprogrammées afin d’alléger la surcharge des services de soins, et l’avortement en fait partie.

Selon un rapport parlementaire chaque année, entre 3 000 et 5 000 femmes seraient contraintes de partir avorter à l’étranger, par exemple aux Pays-Bas, où le délai d’avortement est de 22 semaines. Mais elles ne constituent qu’une minorité capable de répondre les coûts économiques et organisationnels d’un voyage similaire. La majorité des femmes, et particulièrement les plus précaires n’ont que deux choix possibles : mener à son terme une grossesse non désirée, et devoir se confronter au fait d’éduquer un enfant ; ou alors recourir à un avortement clandestin.

On estime que l’allégement du délai légal de l’avortement permettrait à plus de 2 000 femmes. Supplémentaires d’avorter chaque année. Cependant, le gouvernement a une autre position - : “il n’y a pas d’opposition de fond sur la question, mais sur la méthode, l’avis est défavorable.” D’après un article du Canard Enchaîné datant du 7 octobre Castex aurait dit au sujet de ce projet de loi que « Le président est furieux, il ne voit pas pourquoi on rouvre ce sujet, alors qu’il y en a déjà tant d’autres. Ça ne sert à rien de diviser encore la société” .En effet, Matignon affirme que “tout cela demande un peu plus de préparation, de débats, pour s’assurer, aussi, d’une acceptabilité du corps médical.”.

Le gouvernement -qui travaille au corps son électorat de droite voire d’extrême-droite avec le projet de loi contre “les séparatismes”- ne veut pas se mettre à dos les franges les plus réactionnaires de la droite. Aussi, pendant que Schiappa déverse un flot de racisme sur les plateaux, pointant les hommes immigrés ou issus de l’imigration, sous prétexte de lutter pour l’égalité femme-homme -et sans crainte là de “diviser la société-, le gouvernement montre son visage sexiste avec le rejet du projet défendu par une partie de sa majorité. Ce qui se cache derrière l’ “acceptabilité” du projet, n’est alors rien d’autre qu’une adaptation aux voix les plus conservatrices et réactionnaires. C’est pour cette raison que nos droits ne peuvent dépendre de calculs électoraux et être laissés entre les mains des classes dominantes. Contre le gouvernement, qu’il se donne des airs progressistes ou assume sa politique réactionnaire, et pour défendre nos droits et en conquérir de nouveaux, il est nécessaire de construire une réponse par la lutte dans la rue et imposer un rapport de force ensemble, qui dépasse celui de l’Assemblée nationale.

 
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