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La Izquierda Diario
7 de septembre de 2020 Twitter Faceboock

A l’appel de collectifs féministes
« Stop à la guerre faite aux femmes et aux minorités de genre ! » : le 8 septembre, mobilisons-nous !
Alberta Nur

Le 8 septembre, un ensemble de collectif féministes appellent à une mobilisation contre le gouvernement qui a réaffirmé avec le remaniement du 7 juillet une politique anti-féministe et contre les classes populaires.

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« Stop à la guerre sociale, stop à la guerre faite aux précaires, aux femmes et aux minorités de genre ! » scande l’appel qui appelle à une mobilisation pour construire un année de mobilisation féministes, et dans la perspective d’une grève le 8 mars.

L’appel se centre autour d’une critique, sous différents aspects, du gouvernement de la honte d’Emmanuel Macron. Si tôt nommé, le gouvernement a été fortement critiqué, principalement par des organisations et mobilisations féministes. En cause, la nomination de G. Darmanin, accusé de harcèlement sexuel, viol et abus de pouvoir au ministère de l’intérieur, et celle de l’avocat Dupont-Moretti grand défenseur du « droit d’importuner » au ministère de la Justice. Ces nominations sont un crachat à la figure de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles et un pas franchi dans le mépris envers les mobilisations féministes des dernières années.
L’appel rappelle, cyniquement, que l’égalité homme-femme était présenté par Macron comme « la grande cause du quinquennat ». En réalité, E.Macron et son projet libéral ne saurait en rien être féministe. Qu’est-ce qu’il y a de « féministe » dans la réforme des retraites, dans la casse de l’hôpital public, et dans les multiples lois travail XXL qui ont jeté dans la plus grande précarité les femmes travailleuses, surreprésentés dans les contrats précaires ?

Comme le souligne l’appel à la mobilisation du 8 septembre, la crise sanitaire a mis au-devant de la scène la bande de femmes infirmières, caissières, soignantes, agents de nettoyage qui fait tourner la société. Elle a révélé les inégalités de genre, race et classe, face a l’accès au soin. On ne peut pas penser, dans ce système qui base son profit sur les inégalités que nous sommes tous égaux face aux crises, sanitaire et économiques. La tribune rappelle ainsi : « Le salaire des caissières ? Parmi les plus bas, malgré les énormes bénéfices des grandes surfaces. La prime Covid-19 ? Accordée à une minorité de salarié·es, sur des critères volontairement restrictifs. Le salaire des soignant·es ? Parmi les plus bas en Europe. Le salaire des agent·es de nettoyage ? Même schéma, agrémenté de mépris, d’invisibilité et de racisme. »

Les mobilisations de la première ligne qui s’est battu pour une prime digne, au combat contre les violences policières, prennent leur racine dans la gestion arbitraire du confinement, et la droitisation du gouvernement face à la crise économique. On n’oubliera pas les 12 morts, les milliers d’amendes et arrestations arbitraires pendant que l’on se ruine pour un masque et que les queues pour les colis alimentaires ne cessent de grandir. L’agence Bloomerg a révélé qu’en pleine épidémie qui a paralysé l’économie mondiale pendant plusieurs mois, la fortune des 500 personnes les plus riches du monde a augmenté de 809 milliards depuis janvier. Un confinement a deux vitesses à l’image de la gestion de la crise économique par le gouvernement de soutien aux entreprises. Alors que le plan de « relance » Macron-Castex, prévoit une baisse des impôts de production qui va couter 20M d’euros a l’Etat, les mesure de « soutien aux personnes précaires » constituent seulement 0,8% du plan. Ce plan de relance qui sert en réalité à relancer les profits du grand patronat, s’accompagne d’une offensive réactionnaire et islamophobe.

G. Darmanin a annoncé ce lundi 7 septembre les détails de son plan pour la sécurité, qui viennent concrétiser les annonces d’Emmanuel Macron au Panthéon. Au programme, Darmanin mobilise le concept emprunté à l’extrême-droite « d’ensauvagement » de la société pour continuer de la politique répressive du gouvernement, qui a déjà augmenté les budgets du ministère de l’intérieur d’un milliard d’euro depuis le début du quinquennat.

Le « féminisme » du gouvernement est à l’image de la politique libérale de E.Macron, et vise à renforcer l’appareil répressif, en prenant le féminisme comme prétexte pour accentuer la répression raciste. Pour lutter contre le harcèlement de rue, Marlène Schiappa demandé aux préfets de « doubler le nombre de verbalisations ». Cette dernière se vente d’ailleurs sans honte d’avoir « obtenu que soit actée l’expulsion des étrangers coupables de violences sexuelles et sexistes ». Une loi a l’image du féminisme bourgeois qu’elle défend sans cesse et qui montre la nature xénophobe et de classe de la justice. Derrière un prétendu féminisme, une offensive xénophobe et sécuritaire.

Il y a quelques jours, les colleuses, ont réalisé des mémoriaux partout sur les murs des villes a l’occasion du premier anniversaire du mouvement.

Suite à l’agression d’un automobiliste envers des colleuses à Montpellier, le collectif « collage féminicides Paris » dénoncé « l’escalade répressive envers les colleuses de la part des riverain.es et de la police. ». L’escalade répressive décrite par le collectif et dont les témoignages fusent sur les réseaux sociaux, s’ancre dans une offensive réactionnaire et répressive du gouvernement.

Si le slogan « Vos profits nos mortes » a surgit pendant la crise sanitaire, c’est bien que les femmes ont payé deux fois le prix de la crise. Aujourd’hui, les femmes sont en première ligne des effets de la crise économique, à laquelle le gouvernement répond par une continuation de sa politique de cadeaux aux entreprises et mépris aux précaires. Nous devons exiger un impôt progressif sur les grandes fortunes, celles qui ont honteusement gonflés pendant la crise sanitaire, pour financer une allocation universelle à la hauteur du SMIC pour tous ceux qui se retrouvent sans revenus ou avec des pertes considérables.

Alors qu’aujourd’hui, partout dans le monde, on fait tomber les statues des esclavagistes, que toute une jeunesse dénonce le racisme d’Etat, notre lutte féministe doit s’allier à ces revendications. Si Marlène Schiappa se vente de sa loi qui permet de virer du territoire français les étrangers jugés coupable de viol ou agression sexuel, il nous faut lutter pour l’abrogation de ces lois racistes !

Nous ne pouvons pas accepter que la France continue de mener sa politique impérialiste criminelle, et réaffirme la répression envers les sans-papiers et migrants. Nous ne pouvons pas accepter que des femmes continuent de subir une violence conjugale par impossibilité de vivre ailleurs, pendant que des centaines de logements sont vides dans nos villes. Exigeons l’expropriation des logements vides, pour toutes les femmes et enfants victimes de violence, et pour tous les sans-papier dans la précarité !

« L’’affaire Darmanin » et le nouveau gouvernement nous prouve que le mouvement féministe doit s’organiser en indépendance de l’Etat et des institutions pour exiger une alternative au monde d’après sécuritaire et de misère que nous impose Macron. Si Macron a fait le choix d’un gouvernement antiféministe méprisant, il faut lui faire payer par la mobilisation. Exiger justice, pour toutes les victimes de la violence de ce système, c’est se battre pour une alternative à leur gestion de la crise !

 
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