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La Izquierda Diario
26 de août de 2020 Twitter Faceboock

Etats-Unis
Deux manifestants tués lors de la troisième nuit de manifestations pour Jacob Blake
Juan Andrés Gallardo

Deux manifestants ont été tués par des civils armés de fusils et de mitrailleuses lors de la troisième nuit de manifestations dans le Wisconsin pour Jacob Blake. Avant l’attaque de l’extrême-droite, les manifestants avaient été réprimés par la police et la Garde nationale avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Ils dénoncent une action commune entre la police et les milices suprémacistes.

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Traduction d’un article publié sur La Izquierda Diario par Cécile Manchette.

Au moins deux manifestants ont été tués et un autre grièvement blessé lors de la troisième nuit de manifestations qui ont éclatées suite à l’agression policière à l’encontre de Jacob Blake dans la ville de Kenosha dans le Wisconsin. Ce dernier a reçu sept balles dans le dos et est actuellement hospitalisé et paralysé.

Des civils armés ont attaqué les manifestants munis de fusils et de mitraillettes après que les manifestations aient été réprimées par la police et la Garde nationale, déployées par le gouverneur démocrate du Wisconsin qui a également décrété l’état de siège.

Ce n’est pas la première fois que des civils armés et des groupes suprémacistes blancs attaquent des manifestations contre les violences policières racistes. Ils ont déjà menacé à plusieurs reprises des manifestants des mobilisations Black Lives Matter, au prétexte de défendre les intérêts du patronat, avec le soutien affiché de Donald Trump.

Certains manifestants dénoncent sur les réseaux sociaux l’action conjointe de la police et des milices armées contre les manifestants.

Au début des manifestations ce mardi soir, la police a réprimé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc après les avoir avertis qu’ils violaient le couvre-feu qui avait commencé à 20 heures. Après plusieurs charges, la police a fini par disperser les manifestants dans les rues de la ville.

Certains manifestants se sont alors rendus dans une station-service, où ils ont été menacés par un groupe de civils armés de fusils et de mitraillettes qui leur ont ordonné de sortir de la station-service parce qu’ils étaient là pour protéger l’endroit.

Alors que la situation était déjà tendue, la police est arrivée avec des camions blindés, exhortant les manifestants à quitter les lieux. Ceci a encouragé les groupes armés qui ont fini par tirer sur ceux qui étaient encore là, tuant deux d’entre eux et en blessant un troisième.

De nombreuses personnes ont identifié l’un des agresseurs. Il s’agirait de Kyle Rittenhouse, un jeune homme qui a des photos sur les réseaux sociaux avec la légende "Blue Lives Matter" (la vie des policiers compte) et qui a été aperçu sur des vidéos enregistrées le mercredi matin entrain d’échanger avec un groupe de policier.

Cette connivence entre les milices suprémacistes blanches et les membres de la police locale est devenue absolument naturelle et est soutenue par les actions des gouverneurs, dont beaucoup sont démocrates comme dans le cas du Wisconsin, ordonnent le couvre-feu, déploient la Garde nationale et militarisent les villes. Ils ont aussi et surtout le soutien du président Trump lui-même qui, ces dernières années, a non seulement justifié les actions des groupes suprémacistes comme à Charlotte, mais a aussi accusé les manifestants de Black Lives Matter d’être des voyous radicalisés. Dans le cadre de la Convention nationale républicaine qui a débuté ce lundi pour le désigner comme candidat aux élections de novembre, le couple qui avait menacé des manifestants du mouvement Black Lives Matter avec des fusils et des mitraillettes a été invité et a pu y prendre la parole.

Mais cette action commune entre les suprématistes et la police a des racines encore plus profondes. Cela puise historiquement ses racines dans la nature raciste du capitalisme et de l’État américain. De la création de la première police locale aux ordres des propriétaires terriens et du Ku Klux Klan qui brutalisait et persécutait les esclaves, à la ségrégation raciale ensuite, jusqu’au maintien aujourd’hui d’une politique répressive et raciste à l’encontre de la communauté africaine-américaine. Cette dernière implique, entre autres, l’incarcération massive d’africains-méricains. Cette politique a été soutenue et appuyée par les démocrates et les républicains.

La puissance du mouvement Black Lives Matter, qui a refait surface après l’assassinat de George Floyd et maintenant après l’attaque contre Jacob Blake, vient remettre en question ce racisme d’État profond, et ce au beau milieu de la campagne électorale qui est sur le point de commencer. Trump a déjà montré que sa démarche consiste à polariser sa base sociale et à parier sur une politique de "maintien de l’ordre" qui alimente encore plus les groupes suprémacistes et les actions policières incontrôlées contre les manifestants. Pendant ce temps, le démocrate Joe Biden n’a fait qu’appeler à une enquête transparente, ce qui est bien loin d’un mouvement qui est allé jusqu’à demander l’abolition de la police dans certains cas, mais qui a également remis en question la base très raciste du capitalisme américain.

 
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