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La Izquierda Diario
28 de juillet de 2020 Twitter Faceboock

Crise sanitaire
Partout dans le monde, le scénario d’une seconde vague de Covid-19 se précise
Julian Vadis

Un peu partout dans le monde, les derniers chiffres disponibles témoignent d’une recrudescence de l’épidémie de Covid-19. Alors que le scénario d’une seconde vague se précise, l’objectif numéro un des différents gouvernements semble être partout le même : maintenir coûte que coûte l’activité économique.

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Crédits photo : AFP/Jung Yeon-je

C’est un nouveau chiffre qui en dit long sur la gravité de la situation. En cette fin de mois de juillet, la barre des 16 millions de contaminations officiellement avérées et la barre des 650 000 décès dus au Covid-19 partout dans le monde ont été franchies. Bien sûr, il s’agit encore et toujours de chiffres à prendre avec des pincettes. Ils permettent cependant d’entrevoir la profondeur de la crise sanitaire. Surtout, ces derniers jours ont été marqué par une recrudescence des cas et ce partout dans le monde. Dans une série de pays, de nouvelles mesures restrictives ont par ailleurs été (re)mises en place.

Recrudescence du Covid-19 sur tous les continents

Les États-Unis restent aujourd’hui le pays le plus touché par la pandémie. Ainsi, selon l’Université Johns Hopkins, ce sont 57 000 nouveaux cas et 679 morts qui ont été recensés sur le sol américain ces 24 dernières heures. Depuis le début de la pandémie, le bilan aux États-Unis est ainsi estimé à plus de 148 000 décès et près de 4,3 millions d’infections.

Toutefois, c’est en Amérique latine et aux Caraïbes que la flambée de Covid-19 est la plus importante en cet été 2020. Ce dimanche, le total des cas pour la région a franchit la barre des 4,4 millions d’infections. Le Brésil de Jair Bolsonaro, qui s’est illustré et s’illustre encore par son déni de la réalité de la pandémie, est le pays le plus touché, avec 2,4 millions d’infections et 25 000 cas supplémentaires pour la seule journée du dimanche 26 juillet. Au Chili, en Argentine ou bien encore au Pérou, la situation est également celle d’une augmentation et d’une accélération des cas de Covid-19.

De nombreux pays font face à des situations similaires. L’Iran a annoncé avoir enregistré 235 décès supplémentaires en 24 heures, soit le plus grand total journalier depuis le début de la pandémie ; tout comme l’Australie, qui a elle aussi « battu » son triste record journalier, avec 549 nouveaux cas ce lundi ; ou bien encore la Chine, qui a enregistré sa plus grosse hausse de cas journaliers depuis la mi-avril. L’Europe n’est pas épargnée. Avec une situation de hausse des cas en France, en Allemagne, en Belgique ou bien encore dans l’État espagnol, où la hausse des contaminations est la plus rapide du continent, bien aidée par une politique pro-touristique visant à limiter l’impact économique de la crise de ce secteur clé de l’autre côté des Pyrénées.

De nouvelles mesures restrictives, avec pour objectif de maintenir coûte que coûte l’activité économique

Dans ce contexte, de nombreuses mesures restrictives ont été (re)mises en places tout autour du globe. La Belgique a abaissé ses « bulles de contacts » de 15 à 5 personnes. L’Algérie a reconduit pour quinze jours des mesures de quarantaine pour des régions entières de son territoire et de nombreuses mesures de limitations des déplacements ont été mises en place, ce qui a conduit à des scènes de chaos. La situation est similaire au Maroc. Enfin, dans de plus en plus de pays, le masque devient obligatoire.

Pourtant, parmi ces multiples mesures restrictives face à une recrudescence des cas de Covid-19 partout dans le monde et à un scénario plausible d’une seconde vague d’ampleur, aucune ne vise à remettre en cause la reprise des activités économique et ce même dans les secteurs « non-essentiels ». Or – la première vague a été éclairante de ce point de vue –, les lieux de production ont été des clusters importants pour le développement de la pandémie. Entre les abattoirs en France ou en Allemagne et le Nord industriel de l’Italie, les exemples sont multiples.

[Dans des propos relayés par Le Figaro ce 28 juillet, le Dr Michael Ryan, directeur des situations d’urgence à l’OMS, a au moins le mérite d’être clair quant à la suite de la pandémie. Pour Ryan, « les économies doivent rouvrir, les gens doivent travailler, le commerce doit reprendre » – et ce alors que Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a estimé ce lundi que la pandémie était « la pire urgence sanitaire mondiale à laquelle l’Organisation mondiale de la santé ait été confrontée ». Une situation dramatique donc, mais qui n’empêche pas, en toute connaissance de cause, de vouloir envoyer les travailleurs au front pour continuer à faire tourner coûte que coûte la machine. À ce titre, le fait PSA aie continué à être « rentable » durant la crise, comme cela a été annoncé ce 28 juillet, illustre cyniquement cette volonté des gouvernements et du patronat de maintenir les profits au prix de la santé des travailleurs.

Des masques gratuits et des tests pour tous ! Zéro licenciement, zéro baisse de salaires !

La gestion catastrophique, dans le monde comme en France, de la première vague de Covid-19, donne la tendance pour une éventuelle seconde vague. À cette gestion erratique s’ajoute une volonté encore plus forte de ne pas toucher aux activités économiques « non essentielles », sur fond d’une crise économique qui a déjà envoyé des millions de travailleurs au chômage tout autour du globe. C’est d’ailleurs en mettant en avant les conséquences de la crise économique que les classes dominantes cherchent à imposer le maintien de l’activité. Le message est clair : il s’agit de choisir entre mourir de faim ou du virus, comme l’avait exprimé avec ces termes le PDG de Derichebourg en mars dernier.

La question qui se pose est donc celle d’une alternative à la gestion capitaliste de la suite de la pandémie, qui vise à maintenir les profits au détriment de notre santé, tout en faisant payer le prix de la crise aux travailleurs par de grands plans de licenciements et autres mesures austéritaires.

A ce titre, il est indispensable que le monde du travail, la jeunesse et les classes populaires exigent la gratuité immédiate des masques et une généralisation des tests, afin de pouvoir lutter efficacement contre la pandémie. Dans le même sens, il est indispensable d’imposer la revendication « zéro licenciement et zéro baisse de salaires », en taxant massivement le grand capital. De manière générale, les 12 mesures d’urgence pour que ce ne soit pas aux travailleurs de payer la facture de la crise que nous avions publié le 26 avril dernier sur Révolution Permanente sont encore d’actualité ; elles le sont même plus que jamais.

 
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