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La Izquierda Diario
18 de juillet de 2020 Twitter Faceboock

Répression dans l’éducation
Poitiers. 200 personnes devant le rectorat pour les "3 de Melle"

Ce jeudi, 200 personnes étaient réunies pour un rassemblement de soutien aux "3 de Melle", ces trois enseignants qui ont subit une répression administrative et ont été suspendus, suite à leur protestation contre les E3C.

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A l’appel des syndicats Sud, SNES-FSU, FO et CGT, un rassemblement de soutien a eu lieu jeudi devant le rectorat de Poitiers pour les "3 de Melle", réprimés par l’administration et qui font l’objet d’une suspension administrative. Près de 200 personnes étaient présentes, pour dénoncer l’enquête à charge que prétend mener le rectorat et le caractère politique de la répression dont les collègues sont victimes.

On se souvient de la manière dont le ministère a réussi à faire passer en force les épreuves des E3C cet hiver : des policiers anti-émeute mobilisés devant les lycées, des élèves enfermés dans les salles pour les épreuves, des parents d’élèves mobilisés avec les professeurs devant ce qui s’est révélé une véritable épreuve de force. Et dans la foulée, le ministre Blanquer qui annonce aux médias que "tout s’est déroulé normalement".

Au lycée général et technologique de Melle, plusieurs mobilisations depuis 2019 avaient fait monter la colère : la réforme Blanquer et l’organisation chaotique des E3C ont allumé l’étincelle. Dans toutes les disciplines, les collègues ont refusé de choisir les sujets selon le protocole Blanquer - dans une "banque de sujets" mise en ligne à peine quelques semaines auparavant. Le rectorat a été obligé de confier le choix des sujets aux inspecteurs académiques : manière de passer outre la colère pour forcer les collègues à suivre les directives du ministère.
C’est dans ce climat délétère, alors qu’un rapport de force avait lieu entre le ministère et les collègues sur place, que les élèves ont passé les E3C.

Comme le rappelle Aladin, dans les mots qu’il prononce ce jeudi 16 juillet, le ministère de l’éducation nationale ne veut rien savoir de la souffrance ou de l’expertise des professeurs : il veut des exécutants. L’éducation nationale ne souhaite pas que l’on pense, que l’on critique, que l’on fasse valoir des contradictions : à travers la transformation du lycée et du bac, on cherche à faire des parcours flexibles - dits "à la carte" - , autour de la construction d’une carrière individuelle. Et pour cette transformation, qui n’est qu’une étape dans l’adaptation de tous à la société capitaliste néo-libérale, le ministère n’a pas besoin de professeurs, il veut des rouages qui font la démonstration que l’obéissance est la seule solution.
"Sois prof et tais-toi" : le slogan dit bien que l’injonction à l’obéissance est une manière de vider le métier de tout son sens. A Melle, comme ailleurs en France, la mobilisation continue pour faire en sorte que l’éducation nationale ne soit pas l’école du silence et de l’obéissance.

 
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