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La Izquierda Diario
9 de juillet de 2020 Twitter Faceboock

Remaniement
Portrait de Jean Castex, homme de droite et ennemi des travailleurs
Corentin Lev

Portrait de Jean Castex, nouveau premier ministre, homme de droite et qui incarne, par ses expériences passées, un soldat idéal pour le gouvernement qui souhaite maintenir le cap des réformes antisociales et faire payer la crise aux travailleurs.

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Il est entré à Matignon le 3 juillet, suscitant un subtil mélange d’indifférence et de curiosité mêlées. Une impression empreinte de légitimité, tant le nouveau premier ministre Jean Castex, nommé en lieu et place d’Édouard Philippe, est pour le grand public un parfait inconnu. Homme de droite, à l’instar de Philippe, le sarkozyste Castex présente à première vue un profil lisse, banal, collant parfaitement à l’anonymat qui le précède. Maire de Prades (Pyrénées Occidentales) entre 2008 et 2020, membre de l’UMP puis des Républicains, sorti de l’ENA, conseiller régional (2010-2015) puis conseiller départemental (2015-2020), président de communauté de commune, Castex se contente jusqu’ici d’être l’archétype du Haut Fonctionnaire le plus ordinaire qui soit, au parcours solide, certes, mais qui n’en reste pas moins relativement commun.

De plus, après les premières prises de paroles publiques du nouveau premier ministre, nous nous trouvons désormais en mesure d’ajouter à la réalisation de son portrait l’absence remarquable et remarquée de charisme et de talent oratoire. Mais pour une macronie désorientée et en grande difficulté, l’arrivée du discret mais efficace et très droitier Castex, fort de son expérience dans l’administration mais aussi sur le terrain, est un choix stratégique qui s’imposait pour permettre au pouvoir en place de mener les batailles à venir contre les travailleurs. Car Jean Castex demeure avant tout un Homme de droite, radical et convaincu. Et le discret et presque pataud nouveau premier ministre dissimule, sous ses airs bien inoffensifs, un passé loin d’être anodin et qui nous renseigne très clairement sur la « nouvelle » orientation décidée par le Jupitérien Macron à travers le choix de son nouveau premier ministre. Ainsi, tachons de regarder qui est Jean Castex, et quelles intentions se cachent derrière sa nomination.

En 2005, Castex, alors directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, se distingue en prenant place au cœur du processus législatif à l’origine de la terrible Loi Hôpital 2005. Il a lui même fait adopter son décret d’application qui a imposé ouvertement la logique de la rentabilité aux hôpitaux publics en instaurant la tarification à l’acte, la centralisation du pouvoir décisionnel dans les mains des directeurs administratifs des hôpitaux et l’encadrement très strict du budget des hôpitaux. Castex osait d’ailleurs prétendre à l’époque à ce propos que « Les acteurs du monde hospitalier, dans une très large majorité, ne sont pas défavorables aux changements.Il faut arrêter de flageller l’hôpital ou de s’autoflageller ». Avec le recul, ce pan non négligeable de l’œuvre politique de Castex, directement impliqué dans la baisse dramatique des moyens alloués à l’hôpital public, n’en paraît que plus désastreux.

Plus récemment, Jean Castex a été chargé par Macron d’organiser et de planifier le déconfinement. Investis de sa mission de coordinateur, Castex a alors, en sarkozyste pur et dur, entrepris une marche forcée vers la reprise de l’activité économique, n’hésitant pas une seconde à sacrifier la sécurité des travailleurs sur l’autel des bénéfices patronaux, ignorant superbement les risques sanitaires. Alors, si Castex est un ennemi du service public et des travailleurs en général, il est également un cumulard. Une caractéristique qui n’est pas si anodine, puisqu’elle dénote singulièrement avec les promesses faites par Macron au sujet de l’épineuse question pour les bureaucrates du cumul des mandats.

Ainsi L’OBS nous annonce qu’à l’heure de sa dernière déclaration datant du 14 Janvier 2020, Castex est « Président de l’Agence nationale du sport (depuis 2019), il est aussi le monsieur JO 2024 de l’exécutif en tant que délégué interministériel (depuis 2017) aux jeux Olympiques et Paralympiques et aux grands événements sportifs. Il a perçu, pour cette dernière fonction, une rémunération de 160 467 € net en 2019. Il faut ajouter ses émoluments de maire soit 22 044 € brut par an et 25 670 € brut annuel pour son mandat de conseiller départemental. Soit un total de plus de 200 000 € par an ». Grâce à l’ensemble des revenus liés à son activité politique, Jean Castex perçoit chaque année la coquette somme de 200.000 Euros ; vous avez dit « cumulard » ?

Ainsi, derrière Jean Castex, ce personnage discret, se cache un technocrate habile, un « couteau suisse » ; un profil qui manquait jusqu’ici au pouvoir en place. Castex à déjà imposé la loi du profit à l’hôpital public, se faisant le fossoyeur de ce dernier dans un moment décisif du démantèlement de notre système de santé. Il a aussi prouvé son obédience au patronat lors de la sortie du confinement. Ainsi, son action future en tant que premier ministre ne fait, elle, que peu de place au doute. Adepte des politique néolibérales et -en bon sarkozyste- ennemi
intraitable des travailleurs et du mouvement social, Castex, personnage silencieux au passé tonitruant, promet une fin de quinquennat très droitière autant qu’elle sera périlleuse pour les travailleurs.

 
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